Mazda 6e: pourquoi la batterie plus petite est le meilleur choix pour les conducteurs parcourant de longues distances

En matière de mobilité électrique, Mazda s'est jusqu'à présent montré plutôt prudent. Avec une autonomie électrique de 200 kilomètres, le crossover MX-30 et sa petite batterie est une voiture destinée aux trajets courts. Il ne gagne en qualité sur les longs trajets que grâce à son prolongateur d'autonomie, un moteur Wankel typique de la marque.

Sinon, le constructeur continue de miser fortement sur les moteurs à combustion : un six cylindres diesel a été spécialement développé pour le CX-60, et le best-seller de la marque, le CX-5, est désormais disponible avec un moteur essence hybride léger de 2,5 litres.

Mais l'entreprise d'Hiroshima fait désormais ses premiers pas dans le domaine électrique : le successeur de la berline Mazda 6 se voit ajouter un petit « e » à son nom et devrait désormais séduire les clients à la recherche d'une grande berline adaptée aux longs trajets professionnels ou aux vacances en famille et souhaitant rouler en voiture électrique.

Enfin un modèle qui n'est pas un SUV, pourrait-on dire en voyant l'élégant modèle à hayon. D'une part, les berlines sont moins demandées que les SUV sur la plupart des marchés mondiaux, d'autre part, la concurrence n'est pas si forte. La BMW i4 et i5 ou la Tesla Model 3 viennent immédiatement à l'esprit.

C'est dans ce contexte que les Japonais positionnent leur Mazda 6e. Et quand on regarde le prix auquel la Mazda 6e est proposée – en Suisse, elle coûte à partir de 43 600 francs –, elle bat déjà de loin le constructeur allemand haut de gamme.

Pour la Mazda 6e, les designers ont perfectionné la philosophie de design Kodo. La ligne de toit basse et la silhouette d'un coupé à hayon court lui confèrent une allure sportive, tout en garantissant les qualités quotidiennes et la fonctionnalité d'une berline cinq portes. Sous le hayon s'ouvre un coffre d'un volume de 465 litres, adapté aux familles, qui peut être agrandi à environ 1100 litres pour un voyage à deux en rabattant les sièges arrière.

De plus, le frunk sous le capot avant offre un espace supplémentaire pour un grand sac de voyage – les données techniques indiquent un volume de 72 litres. On peut ainsi y ranger une grande glacière, par exemple. Une signature lumineuse distinctive, des portes sans cadre et des poignées intégrées, un spoiler électrique escamotable: la Mazda 6e a fière allure.

Le mélange entre fonctionnalité et finitions haut de gamme se poursuit à l'intérieur. Le constructeur a également appliqué les principes du design japonais à l'aménagement de l'habitacle : « Ma », la force de l'espace vide, souligne les lignes épurées et l'esthétique minimaliste.

Dans le modèle de base Takumi, les sièges sont revêtus de cuir synthétique de haute qualité, tandis que dans la version Takumi Plus, plus chère de 1850 francs, ils sont en cuir nappa aspect daim. Pas de crainte d'avoir le dos mouillé à cause du cuir synthétique : la ventilation des sièges est de série, comme presque tout le reste, du grand toit panoramique au hayon à ouverture électrique ou au système audio avec 14 haut-parleurs.

Si vous souhaitez choisir des options, vous pouvez opter pour différentes peintures et jantes en alliage léger ou pour un attelage, car la Mazda 6e peut tout de même tracter 1500 kg. Petit bémol : les sièges arrière offrent beaucoup d'espace pour les jambes, mais les assises sont relativement courtes et il est difficile de glisser les pieds sous le siège avant. Cela pourrait être inconfortable sur les longs trajets.

Le conducteur obtient les informations les plus importantes sur le compteur de vitesse de 10,2 pouces ou sur l'affichage tête haute au format XXL (50 pouces). L'infodivertissement et les réglages du système sont gérés par l'écran tactile de 14,6 pouces. Concernant l'utilisation du menu, on peut dire ceci : ceux qui ont déjà pris place dans une Tesla et compris la philosophie du menu profiteront d'un avantage certain dans la Mazda 6e. Cela vaut également pour la sélection des vitesses et l'activation du régulateur de vitesse : ces fonctions sont commandées par un levier situé à droite du volant.

Pour la motorisation, Mazda mise sur un moteur électrique situé sur l'essieu arrière qui, selon la configuration de la batterie, développe soit 190 kW (258 ch), soit 180 kW (245 ch). Le couple de 320 Newton-mètres est identique dans les deux cas, et les valeurs de consommation ne diffèrent que de quelques décimales.

La grande différence réside dans la batterie choisie. Mazda appelle « Long Range » le modèle équipé de la batterie la plus puissante, dont le prix démarre à 45 350 francs. Une batterie lithium-ion de type NMC (nickel-manganèse-cobalt) d'une capacité de 80 kWh fournit l'électricité et offre une autonomie de 552 kilomètres selon le WLTP. À l'opposé, le modèle d'entrée de gamme est équipé d'une batterie lithium-fer-phosphate (LFP) qui stocke 68,8 kilowattheures d'électricité et offre une autonomie de 479 kilomètres.

Une autonomie supplémentaire de 70 kilomètres : est-ce un argument en faveur de la Long Range ? La réponse est claire : non. En effet, la puissance de charge de la Long Range est très modeste, avec 95 kW, les coûts de la batterie et du chargeur ayant sans doute joué un rôle dans ce choix. Il faut 47 minutes à la Long Range pour recharger la batterie de 10 à 80 %.

Sur le modèle équipé de la batterie plus petite, cette recharge prend 24 minutes. Cela fait de la Mazda 6e avec batterie LFP la meilleure voiture pour les longs trajets, car le temps nécessaire pour recharger la Long Range permet de recharger deux fois la Mazda 6e équipée de la batterie plus petite. Parfois, moins c'est plus.

Que ce soit sur autoroute ou sur des routes sinueuses et montagneuses, la Mazda 6e offre une conduite typique d'une voiture électrique. Les 320 Newton-mètres qui agissent sur les roues arrière propulsent la grande berline sans délai, tandis que le châssis offre un bon compromis entre sportivité et confort. La direction pourrait être plus réactive, mais au final, tout s'accorde bien : la Mazda 6e est une voiture de croisière, pas une voiture de sport.

Elle est également économique : après un trajet de près de 200 kilomètres à travers la région montagneuse près de Cologne et plusieurs kilomètres sur l'autoroute, où elle a même atteint sa vitesse maximale de 175 km/h, la consommation était inférieure à la valeur WLTP.