Chacun gère à sa manière ses tracasseries routières. L’un en prend acte en haussant les épaules, l’autre exprime brièvement sa colère, certains s’énervent durablement. C’est généralement le cas lorsque l’automobiliste ne comprend pas les objectifs sécuritaires que peut receler l’une ou l’autre modification des infrastructures routières, ou que l’on comprend que l’objectif est bien de dégoûter les automobilistes de prendre la route.
Aucun collaborateur de la Revue Automobile n’est un expert diplômé en planification routière. Mais tous les rédacteurs conduisent beaucoup. Nous prétendons donc pouvoir juger si une modification soudaine du guidage du trafic, une nouvelle limitation de vitesse ou le rabotage des marquages au sol servent en premier lieu la sécurité routière, ou s’ils visent plutôt à faire fuir le trafic individuel motorisé, ce que ne contredisent pas certaines autorités.
La RA a rendu compte plusieurs fois de ces chicaneries, à une fréquence irrégulière et en se concentrant sur les plus importantes villes et les plus grands cantons du pays. Ainsi, dans la RA 32/2023, il était par exemple question d’un parcours d’obstacles aventureux à la Hardturmstrasse de Zurich et de bandes cyclables ultralarges sur le pont de la Lorraine, à Berne, qui nous mettent littéralement dans l’embarras, nous, les automobilistes. Le canton de Berne a également fait l’objet d’un article dans la RA 41/2023: deux contournements devaient délester des localités d’un fort trafic de transit, les deux projets ont été clairement acceptés par les électeurs bernois, mais tous les deux sont désormais combattus par une opposition gauche/ verte.
Qu’il s’agisse de solutions non acceptables ou de nouveaux dossiers problématiques, ils ne concernent bien sûr pas seulement Zurich et Berne. En tant qu’automobiliste, on se frotte de plus en plus souvent les yeux et on se demande ce que telle ou telle nouveauté peut bien apporter, à part des ennuis. C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui une nouvelle série et examinerons de plus près les exemples les plus insensés. La sélection sera certes très subjective, car c’est surtout là où l’on passe souvent que l’on se fait une idée claire de la situation.
Bien entendu, chers lecteurs, nous ne voulons pas vous laisser de côté. En effet, vous êtes nombreux à vous déplacer souvent en voiture. Si vous êtes irrité par un échec de la planification de la circulation, dites-le nous. Nous vous remercions d’avance pour toute information et partagerons volontiers votre colère avec vous. Nous montrerons ensuite les exemples les plus abracadabrants à d’autres médias et, dans la mesure du possible, nous nous adresserons également aux autorités compétentes.
Connaissez-vous un exemple de planification des transports qui a échoué? Envoyez-nous un e-mail à l’adresse redaction@revueautomobile.ch