Répit pour les voitures de sport

Simon Tottoli | 30.05.2024

Editorial

Tottoli Simon RGB

Simon Tottoli, Rédacteur en chef

Ils pouvaient bien craindre le pire, les «petrolheads», soit ceux qui regardent de travers l’électrification. Même les constructeurs de modèles particulièrement sportifs ou onéreux, que peu de gens peuvent s’offrir mais qui font toujours rêver, ont sorti la grosse artillerie pour leurs projets électriques. La fin des moteurs à combustion interne semblait très proche, mais pour l’instant, ces fameux «petrolheads» peuvent souffler. Ferrari a récemment présenté une GT 12 cylindres au nom évocateur de 12Cilindri, Lamborghini a également conservé le V12 pour la Revuelto, la remplaçante de l’Aventador, et Bentley a tout de même réintroduit un V8 dans sa nouvelle Continental GT. Bien sûr, les deux dernières ont aussi beaucoup de puissance électrique sous la tôle, mais le pétrophile tolérant l’accepte comme un accessoire, tant que le moteur thermique fait encore le gros du travail et assure la sonorité adéquate.

La filiale britannique de VW, Bentley, qui avait prévu d’être entièrement électrique à partir de 2030 et qui a maintenant repoussé ses plans d’au moins trois ans, vante même le son du V8 comme une caractéristique authentique qui fait naître des émotions, sans aucune assistance synthétique des haut-parleurs. Bien sûr, aucun de ces trois modèles n’est à la portée du commun des mortels, à moins qu’il n’ait eu beaucoup de chance au loto. Mais ils donnent l’espoir aux amateurs de moteurs à combustion de ne pas se retrouver dans l’embarras, du moins encore aujourd’hui et demain.

Il semble qu’il y ait un changement général de mentalité, car l’évolution des ventes de modèles destinés au grand public prouve que l’électrique seul ne suffira pas. On peut bien sûr discuter de la nécessité pour une voiture de tous les jours d’informer de manière audible sur le fonctionnement de son moteur pour se rendre au travail, mais ces modèles ne se contentent pas de susciter des émotions. C’est une question de confiance, d’habitude et, finalement, d’argent. Espérons simplement qu’une coexistence pacifique des concepts de propulsion pourra être mise en place, notamment par le pouvoir politique. Et que nous ne soyons pas obligés de regarder les voitures de sport thermiques être définitivement remplacées.

À propos de remplacement: il s’agit de mon dernier éditorial en tant que rédacteur en chef de la Revue Automobile, je quitte mon poste pour des raisons personnelles. Mon successeur, Cédric Heer, est déjà dans les starting-blocks. Je lui souhaite beaucoup de succès et vous remercie de la bienveillance dont vous avez fait preuve à mon égard durant cette petite année...

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