VW T-Cross – Comme le bon vin

Test Team RA | 24.05.2024

Plus grand Comme le bon vin, le VW T-Cross restylé se bonifie, notamment en matière de finitions. Et comme le nectar enivrant, ses tarifs prennent l’ascenseur.

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C’est peut-être difficile à croire mais le VW T-Cross essayé tel qu’il apparaît sur ces photos coûte environ 46 000 francs. Pour un SUV du segment B, dont le tricylindre 1.0 TSI ne transmet sa puissance raisonnable de 115 ch qu’aux roues avant, c’est beaucoup d’argent! Mais pas de panique; cette note salée peut s’adoucir. D’abord parce que le T-Cross voit ses tarifs débuter à partir de 25 400 francs (mais avec 15 kW de moins et uniquement en boîte manuelle), ensuite parce que l’importateur de VW en Suisse, Amag, a toujours l’une ou l’autre action en cours. Reste que même en tenant compte des offres promotionnelles actuelles, le véhicule essayé dans ces lignes coûte plus de 40 000 francs, options comprises. Et pourtant il ne s’agit même pas du modèle le plus haut de gamme, qui reste le 1.5 TSI de 110 kW (150 ch). En version R-Line dénuée d’options (et également dénué de transmission intégrale), cette dernière figure en tête de la liste de prix, à 41 900 francs. Pour ce prix, la boîte à double embrayage à sept vitesses est montée d’office. Heureusement, sur la version essayée dans ces lignes, il est possible de faire appel à une unité manuelle, l’auto coûte alors 3000 francs de moins.

Des attentes bien spécifiques

Il est rare que le prix d’une voiture d’essai fasse autant parler, surtout en préambule d’un article. Mais c’est que ceux qui connaissent à l’avance le tarif affiché abordent cette voiture avec des attentes totalement différentes. De quel genre? Assez élevées, justement. Et la question est bien sûr de savoir si le T-Cross construit pour le marché européen à Pampelune, en Espagne, est en mesure de les satisfaire. Pas avec son look en tout cas, car le modèle récemment restylé ressemble à s’y méprendre à son prédécesseur, construit depuis 2018. Certes, les parties avant et arrière ont été retravaillées, les phares et les feux arrière s’allument désormais de série avec la technologie LED (à l’avant, en option, avec la matrice), mais les différences visuelles entre l’avant et l’après-facelift ne sautent pas aux yeux.

Il en va tout autrement à l’intérieur. On y trouve notamment un tableau de bord redessiné avec des surfaces de bien meilleure qualité, en partie moussées, et un cockpit numérique de huit pouces (dix pouces en option) pour toutes les versions, sans supplément de prix. L’écran tactile central mesure huit pouces de diagonale ou, comme sur la voiture d’essai, 9,2 pouces en option, et présente des graphismes bien plus nets et des logiciels plus modernes qu’auparavant. Cependant, la nouvelle génération d’infodivertissement a également supprimé la plus grande majorité des boutons physiques, des molettes et des touches, ce qui n’est pas forcément un avantage. Malgré tout, il subsiste une platine dédiée à la climatisation et l’intérieur du nouveau T-Cross est à la hauteur de son prix élevé. Les boutons physiques dont profite le volant en cuir sont un autre point positif de ce véhicule. Clairement indiqués, ils activent exactement ce que le conducteur souhaite déclencher. Comme quoi, le tactile a beau être la mode au sein de l’industrie, rien ne vaut de vrais boutons physiques. Malheureusement, ce volant multifonctions bien conçu (bien qu’il commence à prendre de l’âge) doit composer avec un combiné d’instrumentation moins intuitif. Ce dernier pourrait en outre être plus réactif, le moniteur ayant parfois mis du temps à réagir lors du test. En revanche, sa résolution est excellente.

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Voici le VW T-Cross restylé. Ce qui saute aux yeux, ce sont les nouveaux feux avant et arrière. Et la nouvelle couleur «Grape Yellow». L’avant est bien fini et agréable et la banquette arrière coulisse sur 140 millimètres. 455 litres sont disponibles dans le coffre. Le moteur essence turbo d’un litre développe une puissance suffisante de 85 kW (115 ch). Le tableau de bord s’est bonifié. Le cockpit numérique et l’écran tactile font huit pouces. Le cockpit de dix pouces et l’écran tactile de 9,2 pouces coûtent un supplément (comme le système de navigation).

De l’espace comme un grand

Les sièges sont confortables même sur de longs trajets. Logique, le T-Cross est équipé d’origine de fauteuils confort sport dans sa finition «R-Line». En revanche, quiconque aime le cuir sera déçu; il est indisponible. En outre, les sièges ventilés sont eux aussi aux abonnés absents. Mais il est vrai que c’est rare dans le segment. Ce qui l’est moins, en revanche, ce sont les sièges réglables électriquement, une option dont est totalement dénuée le T-Cross. Dans ce domaine, le Lexus LBX (lire test dans RA 19/2024), un petit SUV opérant sur le même segment, peut se targuer de conserver une longueur d’avance. En revanche, là où il le bat, c’est sur sa modularité; le T-Cross est équipé de série d’un dossier de siège passager rabattable (pas sur la version de base) et d’une banquette arrière coulissante sur 140 millimètres. Grâce à elle, ce SUV fait des miracles en matière d’habitabilité, offrant soit beaucoup de place aux occupants arrière, soit un volume de coffre de 455 litres. Et même avec la banquette arrière complètement reculée, le compartiment à bagages est tout à fait respectable, puisqu’il offre toujours 385 litres de volume, ce qui est supérieur à certains modèles du segment supérieur, celui des SUV compacts. En outre, lorsque les dossiers de la banquette arrière sont rabattus, le volume disponible passe à 1281 litres.

Avec ses nombreuses possibilités de rangement, le T-Cross est convaincant en matière d’espace et d’utilité. De plus, ses dimensions sont adaptées à la ville; mesurant environ 4,1 mètres de long, il est très maniable.

Une chaîne cinématique efficace

Comme déjà expliqué, le véhicule essayé dans ces lignes est équipé de la motorisation intermédiaire, c’est-à-dire du trois-cylindres 1.0 TSI de 85 kW (115 ch), couplé à la boîte de vitesses robotisée à double embrayage et sept rapports. Ce petit bloc motorise correctement ce SUV de 1,3 tonnes, qui est capable d’accélérer de 0 à 100 km/h en 11,5 s. En outre, son couple maximal de 200 Nm disponible dès 2000 tr/min lui permet également de réaliser des sprints intermédiaires avec une célérité tout à fait correcte. Jusqu’à la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes helvétiques, le moteur ne semble jamais faire d’efforts trop importants. En revanche, la motricité n’est pas enthousiasmante, surtout sur le mouillé; malgré les gommes Pirelli Cinturato, le T-Cross a du mal à conserver son adhérence et il suffit d’accélérer un peu trop fort pour voir les roues avant patiner. Un défaut inhérent à tous les modèles assemblés sur la plateforme MQB-A0, comme la VW Polo ou la Seat Ibiza par exemple. C’est d’ailleurs parce qu’il est assemblé sur ce châssis qu’il n’offre pas de transmission intégrale.

En tant que petite voiture, le T-Cross présente-t-il une consommation réduite? Sur le parcours normalisé de la RA, il s’est contenté d’une moyenne de 5,5 litres aux 100 kilomètres. Cette valeur est tout à fait respectable si l’on considère qu’il ne dispose d’aucune technologie hybride.

Un compagnon agréable

À l’exception des problèmes de motricité, il n’y a pas grand-chose à reprocher au T-Cross en matière de comportement routier. Le châssis est bien réglé, la direction est précise et souple. La plupart des T-Cross sont équipés de freins à disque à l’arrière; seule la variante la moins véloce doit se contenter de freins à tambour au niveau postérieur. Mais lors de cet essai, les freins se sont révélés meilleurs que la moyenne. Un constat qui pourrait s’étendre à l’entièreté de ce véhicule, qui a l’air plus adulte, même en jaune vif.

Vérdict

On ne peut pas reprocher grand-chose au T-Cross, hormis sa motricité peut-être. Petit véhicule agréable à emmener, il se bonifie surtout à l’intérieur au niveau de ses matériaux et de ses finitions. Il subsiste tout de même une question: êtes-vous prêt à dépenser plus de 40 000 francs? À vous de savoir, sachant que le modèle de base existe aussi pour 15 000 francs de moins...

Résultats 75/100

Moteur-boîte 15/20

La puissance est suffisante, la boîte à double embrayage s’harmonise généralement bien avec le moteur. La consommation reste raisonnable.

Trains roulants 11/15

Pas grand-chose à redire sur le comportement routier. Le T-Cross a une suspension souveraine, il braque bien et reste contrôlable lorsque le rythme s’accélère. Mais sa mauvaise motricité est mauvaise, surtout sur le mouillé. Il est en outre dénué de transmission intégrale.

Habitacle 21/25

À nos yeux, c’est le point fort du T-Cross. Sur une longueur d’environ 4,1 mètres, VW propose une voiture pratique et spacieuse. En outre, ce facelift apporte des finitions et des matériaux nettement meilleurs.

Sécurité 12/15

Sur la R-Line, le régulateur de vitesse était proposé de série, mais pas l’assistant de changement de voie ou l’éclairage matriciel à LED. Le véhicule freine mieux que la moyenne.

Budget 16/25

Soyons clairs: la voiture est trop chère. Le prix de base de 39 000 francs ne comprend même pas de système de navigation.

Photos: Vesa Eskola, Texte: Simon Tottoli

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