Skoda Enyaq RS – Un choix éclairé

Test Team RA | 25.04.2024

Facelift Skoda rafraîchit son best-seller électrique qu’est l’Enyaq. La version RS gagne en puissance et sa consommation diminue, mais il subsiste quelques points noirs...

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En 2023, le Skoda Enyaq était de loin la voiture électrique la plus vendue du groupe Volkswagen en Suisse. Avec un total de 5159 exemplaires écoulés l’année dernière, le SUV tchèque s’était même hissé à la deuxième place du classement des véhicules les plus vendus dans notre pays, juste derrière le Tesla Model Y. En 2024, bien que l’Enyaq soit le seul véhicule électrique basé sur la plateforme MEB à entrer dans le top 15 des véhicules les plus vendus, les choses ne se passent pas aussi bien, seuls 768 exemplaires ayant été immatriculés entre début janvier et fin mars. Mais cela est probablement dû au fait que le SUV tchèque a été rafraîchi et que les nouveaux véhicules mettent du temps pour parvenir jusque dans les concessions.

Les changements opérés sont relativement mineurs; seuls les fins connaisseurs de la marque les repéreront. Le plus évident est sans doute la suppression de la désignation «iV». Pour le reste, les Tchèques annoncent de nouveaux logiciels et un nouveau système d’infodivertissement. Et bien sûr, un surplus de chevaux; à l’instar des modèles GTX de VW, le RS affiche désormais une puissance de 250 kW (340 ch). La capacité nette de la batterie a été augmentée, à 77 kWh. Elle peut désormais être rechargée à une puissance de 175 kW. Son autonomie est donnée pour 537 kilomètres (543 km pour le coupé) selon le cycle WLTP. Sur le papier, les données du véhicule inspirent confiance. Lors de notre essai détaillé, qui nous a notamment emmenés jusqu’à Munich et retour par les autoroutes allemandes, le SUV a bien plu, lui qui s’est caractérisé par une consommation nettement plus faible que précédemment.

Les longs trajets sont agréables

Alors qu’il était auparavant presque impossible de descendre sous la barre des 22 kWh/100 km, le véhicule essayé dans ces lignes est parvenu à réaliser le voyage de l’Emmental à la Bayern Arena avec une moyenne de 18,5 kWh/100 km. Bien que la pédale d’accélérateur ait été volontairement utilisée avec beaucoup de retenue et que la climatisation ait été désactivée par une température extérieure de 21° C, les vitesses maximales et de référence ont été la plupart du temps respectées. Une telle moyenne n’est pas encore exemplaire, mais elle est bien meilleure que celle des précédents véhicules assemblés sur la plateforme MEB.

Dans la réalité, plus de 400 km

Un rapide calcul mental permet de déterminer l’autonomie: 77 kWh divisés par 18,5 kWh/100 km donnent, pour un tel profil de trajet, une autonomie de plus de 400 km. Voilà qui est raisonnable et acceptable. La plupart des automobilistes pourront en tout cas vivre avec, certaines voitures thermiques ne faisant pas beaucoup plus. Et puis, le SUV de 2,3 tonnes est très agréable à conduire sur l’autoroute, où aucun bruit de vent ne pénètre dans l’habitacle. Tout au plus, le conducteur entendra les bruits de roulement des pneus, mais même ceux-ci sont très bien atténués.

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En version RS, le Skoda Enyaq convainc par ses matériaux raffinés et sa finition très propre. On est bien assis. Les commandes sont relativement simples. La seule chose que l’on pourrait souhaiter est un logiciel plus adapté. L’Enyaq est construit sur la plateforme MEB. Notons l’abondance de place à l’arrière, preuve que Skoda utilise au mieux la plateforme électrique. Dans l’Enyaq, il y a un moteur à l’avant mais pas de «frunk». Il ne serait de toute manière pas très utile car l’espace à l’arrière est plus que suffisant.

En tant que voiture de tourisme, l’Enyaq se révèle souverain, notamment parce que son châssis a été réglé pour faire la part belle au confort. Quant à la direction, que la RA décrit souvent comme beaucoup trop molle sur les véhicules électriques, elle est ici bien ferme. Les autres caractéristiques de l’Enyaq en font également un véhicule idéal pour voyager sur de longues distances. L’assise est haute et surtout excellente. La version RS propose une version sportive des sièges, qui n’est pas seulement belle, mais aussi confortable, avec un très bon maintien latéral. À l’arrière, les passagers sont également à l’aise et ont beaucoup d’espace. Devant se trouve un cockpit aux matériaux nobles, à la finition parfaite, un délice au toucher et un vrai plaisir pour les yeux.

Haut niveau de qualité

Les employés de l’enseigne tchèque font vraiment du bon travail, parfois même mieux que leurs collègues de chez Volkswagen. Ce qui explique le succès de l’Enyaq: il offre plus d’espace, une finition plus soignée et un prix plus raisonnable que son cousin de Wolfsburg, l’ID.4. À certains égards, la version RS est même du niveau des produits d’Ingolstadt (Audi), d’autant qu’il existe désormais une version chic baptisée L & K, du nom des fondateurs de l’entreprise, Laurin et Klement.

En revanche, les systèmes d’assistance continuent de souffrir de la mauvaise qualité du logiciel. Le système de détection de la vitesse par exemple fait très mal son travail: sur l’A1, entre Berne et Zurich, le Skoda n’est parvenu à régler correctement la vitesse qu’à seulement deux reprises. Certes, c’est une tâche difficile, car la vitesse change tous les 200 mètres, mais il existe tout de même toute une série de concurrents qui font nettement mieux. Même ceux qui viennent de pays très lointains, comme la Chine ou la Corée. Il est vraiment étonnant de constater à quel point Skoda gère mal ce problème. Pourtant, il doit certainement être possible de le régler une bonne fois pour toutes.

Pas toujours le meilleur choix

Le bon fonctionnement du logiciel est encore plus primordial lors de la planification des longs voyages. À 50 kilomètres de son domicile ou de son lieu de travail, l’automobiliste averti sait où il convient de recharger son véhicule électrique. C’est lorsque l’on voyage loin que le système de navigation prend toute son importance. Malheureusement, le Skoda envoie parfois son conducteur vers un chargeur de 22 kW alors qu’il existe un chargeur rapide à courant continu 500 mètres plus loin. Ce défaut a entre autres été constaté à Munich. Peu avant d’arriver à destination, l’Enyaq a envoyé ses occupants dans une zone industrielle située à dix kilomètres de l’autoroute, où ils étaient invités à recharger la batterie à une puissance maximale de 60 kW. Des applications indépendantes de la marque ont cependant trouvé des stations de recharge dans les environs immédiats, bien plus près de l’autoroute. De quoi économiser du temps en trajet et à la borne. Sur le chemin du retour, l’étonnement fut encore plus grand. La voiture a poussé son conducteur à faire un détour de 30 kilomètres, l’orientant vers une station de recharge Amag de 100 kW maximum, alors qu’il y avait un gros chargeur Ionity sis juste à côté de l’autoroute. Lequel était par ailleurs nettement moins cher. Enfin, heureusement, il existe désormais un moyen de préchauffer manuellement la batterie pour qu’elle absorbe correctement le courant une fois la borne ralliée. C’est déjà ça!

Une étoile dans l’offre actuelle

Oui, il y a encore du chemin à parcourir au niveau du logiciel. C’est un peu dommage car le SUV tchèque est et reste certainement un très bon produit. Voyez plutôt: il est esthétiquement soigné, il offre un surplus d’espace que l’on peut qualifier de réjouissant, et il est proposé à un prix qui rend justice à ses qualités.

Alors, oui, bien sûr, le Tesla Model Y fait mieux en matière de logiciel, et il est aussi moins cher tout en étant plus performant. Mais pour les automobilistes qui préfèrent acheter européen, l’Enyaq est une belle étoile lumineuse à suivre. Ce qu’elle exprime clairement avec sa calandre soigneusement illuminée. 

Verdict

Le Skoda Enyaq est très agréable à conduire grâce à ses caractéristiques pratiques et à ses performances souveraines. Dommage que le développement du logiciel n’ait pas été plus soigneusement réalisé. Mais à une époque où les voitures peuvent être mises à jour comme les smartphones, il subsiste un espoir pour le SUV. La voiture en elle-même est en tout cas convaincante.

Résultats 80/100

Moteur-boîte 24/30

Le Skoda Enyaq RS est une voiture de sport qui se distingue par ses performances et sa sobriété. Sa fiche technique est à la hauteur du sigle sportif et la consommation reste raisonnable.

Trains roulants 16/20

En tant que voiture de tourisme sportive, l’Enyaq RS est idéalement réglé. Il suit stoïquement sa trajectoire. Les virages sont bien négociés mais son poids freine toute velléité sportive.

Habitacle 18/20

De l’espace, une très bonne finition et un beau choix de matériaux: Skoda fait plus que jamais valoir ses atouts.

Sécurité 11/15

Le châssis est finement réglé, la voiture est sûre même si ses assistants ne sont pas toujours fiables. Les freins sont convaincants malgré les pneus éco.

Budget 11/15

Le Skoda Enyaq RS de base coûte près de 70 000 francs. Certes, le Tesla Model Y est moins cher, mais pas ses concurrents européens. La couleur fluo est proposée sans supplément de prix.

Photos: Vesa Eskola, Texte: Peter Ruch

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