Mercedes-AMG GLA 35 – «Fast and unfurious»

«Empty Nester», le nid est vide: tel est le groupe cible que la firme de Stuttgart cherche à atteindre avec son Mercedes-Benz GLA. Eh oui, dès que le dernier enfant a quitté la maison familiale, les parents s’en donnent à cœur joie et profitent pleinement de leur liberté retrouvée. Fini le temps de «maman taxi» et de papa «prêteur de voiture». Désormais, les parents ont non seulement plus d’espace à la maison, mais leur parc automobile mérite lui aussi de répondre à leurs nouveaux besoins, plus exclusifs.

Le GLA de Mercedes a été pensé pour répondre à cela. Maman apprécie la bonne accessibilité à bord et la luminosité, papa se délecte des versions AMG. Pourtant, il n’est pas évident de classer le GLA: il est trop petit pour un SUV et trop corpulent pour entrer dans la catégorie des compactes. Un SUV compact, peut-être? Quoi qu’il en soit, dans le cadre de sa stratégie «Entry-Luxury», Mercedes réduit son segment d’entrée de gamme de sept à quatre modèles et contrairement aux Classe A et B, le GLA n’est pas voué à disparaître.

Revu optiquement et techniquement

Fraîchement revenu de sa cure de jouvence (facelift), le Mercedes-AMG GLA 35, la plus petite des deux variantes haut de gamme AMG, est prêt pour un test. Les innovations sont à aller chercher du côté des nouveaux phares avant et arrière. Mercedes désigne «Light Dots» les deux petits éléments LED individuels dans les feux de jour, qui sont également thématisés dans la signature lumineuse de l’arrière. Les déclinaisons AMG adoptent, à l’avant, la calandre «Panamericana». Et pour ceux qui ont coché la case «Pack Aéro» sur le bon de commande, Stuttgart ajoute sur le toit un spoiler. Le petit SUV compact a-t-il vraiment besoin de cet accessoire aérodynamique? Question de goût.

Le lifting ne se limite pas à l’aspect extérieur. Le 35 (comme tous les autres modèles essence, à l’exception de l’AMG 45) accueille désormais une motorisation hybride fonctionnant sous 48 volts via un alternateur-démarreur entraîné par courroie. L’une des principales tâches du générateur est de relancer le moteur à combustion lorsque celui-ci s’est arrêté durant une pause au feu rouge ou en réglant le GPS. Il peut également convertir l’énergie de décélération du véhicule en électricité, fournie à une petite batterie. Malheureusement, la récupération n’est pas particulièrement constante, ce qui est parfois un peu gênant lorsqu’il s’agit de gérer correctement le freinage. Le fabricant ne donne pas de chiffres officiels, mais la capacité de la batterie avoisinerait environ un kWh pour un poids d’environ 12,5 kg selon nos informations. En cas de forte accélération, le générateur de 10 kW (14 ch) apporte son aide.

À l’intérieur, le tableau de bord est composé de la dalle MBUX, elle-même constituée de deux moniteurs (10,25 pouces). L’utilisation quasi illimitée de plastiques laqué piano est frappante. Heureusement, il n’y a plus d’enfants pour toucher à tout. Pour le reste, la finition est digne de la marque et le contact avec le volant est un plaisir. Ses commandes? C’est le contraire: l’utilisation des touches tactiles est déjà une horreur à l’arrêt mais pendant la conduite, cela devient encore pire. En revanche, les deux satellites rotatifs du volant sont chics et se commandent parfaitement. Les sièges «Performance» en option offrent un bon maintien et restent très confortables, même pour de longs trajets. À l’arrière, l’assise est moins sportive, mais suffisamment agréable. Avec 435 litres, le volume de coffre est correct; Dossier arrière rabattu, le volume passe à 1430 litres, soit à peine moins que le Mercedes-Benz Classe C Break.

Beaucoup de poussée

Le moteur turbo essence deux-litres démarre avec un petit grondement et vrombit audiblement. En ces temps où l’on essaie de rendre les voitures électriques plus bruyantes et les véhicules à combustion moins, on est heureux de constater qu’une partie importante du son du moteur parvient à atteindre l’intérieur du véhicule.

Si le GLA AMG 35 partage avec le GLA AMG 45 la cylindrée de son moteur, cela n’empêche pas ces deux moulins d’être totalement différents. Là où le «35» développe 225 kW (306 ch), le «45» délivre 310 kW (421 ch). Evidemment, la version la moins véloce est nettement plus civilisée, autrement dit moins radicale. Ses démarrages et rétrogradages sont plus doux et il n’y a pas de feu d’artifice sortant de l’échappement au lever de pied (les voisins apprécieront). Néanmoins, le GLA 35 peut également être rapide lorsqu’il le faut vraiment. La vitesse de 100 km/h est atteinte en moins de six secondes, même par des températures hivernales et sur une chaussée mouillée. Certes, ce ne sont pas des valeurs de voiture de sport, mais il s’agit en tout cas de valeurs sportives.

La distance de freinage nécessaire pour passer de 100 km/h à l’arrêt est de 42,5 m. C’est suffisant, d’autant qu’elle aurait certainement été meilleure dans des conditions de mesure moins défavorables. Lors d’un slalom ou d’une conduite circulaire constante, le GLA montre certes une bonne direction, mais aussi de légères faiblesses, car son centre de gravité plus élevé fait plus rapidement appel aux systèmes de régulation. Si ces derniers sont désactivés, la voiture ne se débrouille plus très bien. Et pour cause, lorsque deux tiers du poids total reposent sur l’essieu avant moteur et qu’il faut en plus tourner serré, il ne peut en résulter que des pneus qui gémissent et un sous-virage. Le châssis a été réglé de manière sportive. Quoi de plus normal? Après tout, il s’agit d’une AMG! Ceux qui espèrent que le GLA soit confortable seront donc déçus. En revanche, il plaira beaucoup à ceux qui préfèrent les voitures plus dures.

Le GLA AMG 35 aurait certainement aimé être plus léger, mais la technologie embarquée pèse lourd. En additionnant le tout, on arrive à 1,8 tonne. Au moins, la liste des systèmes d’assistance disponibles est longue et leur fonctionnement n’a rien à envier à celui de certains modèles bien plus chers. En particulier dans les embouteillages de fin de journée, le GLA est capable de soulager au maximum son conducteur, en prenant en charge la commande du volant et la vitesse. On n’arrive pas pour autant plus rapidement. En revanche, on est définitivement plus détendu.

La boîte de vitesses à double embrayage ne supporte pas d’être maltraitée. Et l’unité de commande a tendance à enclencher un nouveau rapport dès la moindre modification de la position de la pédale d’accélérateur. En particulier lors des longues étapes sur autoroute, le GLA passe avec zèle de la huitième à la septième, alors que la vitesse de croisière ne varie que très peu. Malheureusement, il fait de même en mode confort.

La 45, c’est l’étape d’après

Pour en revenir aux «Empty Nesters», Mercedes leur a concocté un GLA AMG 35 qui leur correspondra parfaitement. C’est une voiture rapide avec de bonnes performances, une technique raffinée et une habitabilité moyenne, le tout sans la masse débordante d’un SUV traditionnel. Ceux qui misent davantage sur la sobriété visuelle laisseront tomber le «Pack Aéro». S’il vous reste encore un peu de sous malgré les études onéreuses des enfants qui ont quitté le foyer, jetez un coup d’œil à la 45, histoire de faire les choses à fond! Mais il faudra dès lors prendre garde à ne pas être trop sollicité par les petits-enfants. Encore que, toutes les versions du GLA sont équipées d’Isofix. Voilà qui est parfait pour accrocher parfaitement les sièges des bambins.