Peugeot 208 – Petite, mais redoutable

Test Team RA | 17.06.2024

Citadine Peugeot a subtilement retravaillé et optimisé sa 208. Qui profite désormais d’une variante hybride plus économique. Voilà qui convient très bien en milieu urbain.

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Bien que la Peugeot 208 partage ses dessous techniques avec les autres produits du groupe Stellantis, elle conserve son propre style. En effet, la citadine sochalienne, basée sur la plateforme Common Modular Platform (CMP), tout comme la DS3 et l’Opel Corsa, se démarque esthétiquement de ces dernières. Sous le capot, en revanche, c’est chou vert et vert chou. Mais, récemment, l’offre proposée par les modèles assemblés sur la CMP a évolué. Les moteurs à combustion interne n’étant plus autant demandés qu’auparavant dans le segment des petites voitures, Peugeot a retiré le Diesel de la gamme 208.

À la place, le Lion a ajouté une nouvelle chaîne cinématique hybride. Simplement désignée 308 Hybrid, elle est composée d’un moteur thermique connu, le 1,2-litre essence de 100 kW (136 ch), et d’une machine électrique de 48 volts qui fournit 15 kW (21 ch) de puissance et 51 Nm de couple. La machine électrique, intégrée dans la boîte de vitesses, intervient au démarrage et à l’accélération et doit ainsi contribuer à réduire la consommation du tricylindres.

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Le lifting de la Peugeot 208 est particulièrement visible à l’avant, où une nouvelle calandre, un grand emblème et de 
nouveaux feux de jour sont installés.

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Des ressources bien placées

Selon le constructeur, la consommation est donnée pour 5,2 l/100 km. Une valeur très proche des chiffres réels, le circuit standardisé ayant révélé le chiffre de 5,3 l/100 km. Et en conduite tranquille, la consommation descend même à 4,3 l/100 km. La petite citadine française fait ainsi partie des meilleures de son segment, même si la première de la classe, la Toyota Yaris, se situe encore un peu au-dessus. Avec le gros avantage que la Peugeot 208 est un peu plus douce sur la route puisque la transition entre l’électrique et le thermique s’opère plus calmement.

Bien sûr, la 208 n’est pas une voiture de sport. Néanmoins, elle est pleine de ressources. Peugeot annonce 9,8 secondes pour le sprint de 0 à 100 km/h. Dans la pratique, elle s’est même montrée plus rapide (9,0 s). Il faut dire que la machine électrique, qui intervient à bas régime dès le départ, aide à combler les éventuels turbo lag et assure une montée en puissance du système relativement linéaire. Malgré une puissance de 136 ch, un chiffre plutôt faible eu égard des standards actuels, la 208 Hybrid ne donne pas l’impression d’être sous-motorisée. Bref, le 3-cylindres se révèle être une motorisation silencieuse et discrète. Seul véritable reproche qu’on pourrait lui faire: son manque de vivacité sur l’autoroute. Et puis il y a la conduite purement électrique aussi, qui n’est pas possible, la machine et la batterie étant trop faibles pour cela. Ainsi, pour rouler en 208 sans émission, il conviendra d’opter pour la E-208, qui a été améliorée techniquement en même temps que le facelift subi par le modèle l’année dernière. Elle peut ainsi parcourir jusqu’à 400 km en mode électrique selon la norme WLTP. Quiconque l’utilisera en ville pourra même prétendre à encore plus.

Confort à bord

A l’instar de la variante électrique, la 208 hybride s’inscrit dans le segment des citadines. Elle est donc parfaitement à l’aise en ville, où ses dimensions restreintes lui permettent de se faufiler partout. Quant à direction souple, elle facilite les manœuvres. Malheureusement, en position centrale, elle est peu directe et imprécise, ce qui donne une sensation de direction déconnectée et nécessite de fréquentes corrections sur les routes de campagne sinueuses. Et le fait que le mode Sport augmente la résistance de la direction en réduisant l’assistance n’aide pas davantage. Le volant, bas et petit, typique de la marque, n’est pas du goût de tout le monde, mais il donne tout de même un début de sensation de conduite sportive et procure un certain plaisir de conduite. Il n’y a pas grand-chose à redire sur le châssis, qui assure un confort tout à fait correct à bord. Les nids-de-poule et les bosses sont efficacement absorbés, mais le réglage souple du châssis provoque parfois des mouvements de caisse un peu trop prononcés.

Des feux remaniés

L’aspect visuel n’a pas beaucoup changé avec le facelift, le remaniement est surtout visible à l’avant. Les feux diurnes en forme de dents ont été remplacés par de nouveaux feux triples et la calandre semble encore plus grande et dominante que sur le modèle précédent. Des éléments peints dans la couleur de la carrosserie s’étendent de manière dynamique jusqu’au centre de la voiture, où trône de manière marquante le nouvel emblème. Comme sur toutes les nouvelles Peugeot, le nom du modèle ne se trouve pas seulement à l’arrière mais aussi à l’avant. La longueur de cette auto, la plus petite du constructeur, a légèrement augmenté, mais l’empattement est resté inchangé, ce qui signifie que l’espace intérieur n’a pas été chamboulé. Aux places avant, l’espace est plus que suffisant, même pour les personnes de grande taille, alors qu’aux places arrière, l’espace est plutôt restreint. Le véhicule n’est pas conçu pour quatre adultes: non seulement les genoux, mais aussi l’espace pour la tête à l’arrière sont trop étroits pour cela. Le volume du coffre est de 352 litres, ce qui est normal, mais le seuil de chargement est un peu haut et l’épaulement au-dessus du bord rend le chargement et le déchargement d’objets lourds difficiles: on souhaiterait ici un plancher de chargement réglable. Un point positif: la banquette arrière est rabattable en deux parties de série, ce qui permet d’augmenter le volume du coffre jusqu’à 1163 litres. Voilà qui est intéressant

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L’habitacle, très agréable, a été peaufiné.

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Attractive sur plusieurs niveaux

Peugeot a nettement amélioré la qualité des matériaux par rapport au modèle précédent. Avec beaucoup de laque piano, des surfaces en optique carbone et des plastiques sous-moussés, le cockpit donne une impression de qualité. À cela s’ajoutent les sièges en alcantara en option, avec de belles surpiqûres rappelant la couleur de la carrosserie, qui donnent un aspect sportif. Le véhicule est commandé en partie par l’écran tactile placé très haut sur le tableau de bord et en partie par des boutons disposés au-dessus de la console centrale.

Les dalles numériques librement programmables, telles qu’on les connaît sur la grande sœur 308, n’existent pas sur la 208; elles sont remplacées par deux rangées de commutateurs. L’un d’eux sert à commander la climatisation et se présente sous la forme de véritables boutons, le second – un peu caché – n’est qu’une surface tactile, ce qui exige beaucoup de précision lorsqu’on l’actionne pendant la conduite. Le compartiment rabattable au-dessus de la console centrale est très pratique, puisqu’il contient également un support pour le téléphone portable. De plus, une platine de charge inductive se trouve juste en dessous. Le cockpit numérique en 3D est de série sur les finitions supérieures «Allure» et «GT». Non seulement il est beau et futuriste et rend l’affichage tête haute superflu, mais selon Peugeot, il améliore aussi nettement la réactivité du conducteur, car les avertissements sont plus visibles.

Des options dans la ligne «Allure»

En matière de prix, la petite voiture vous fait garder le sourire. Voyez plutôt: l’équipement de base avec un moteur à essence de 75 ch et une boîte manuelle à 5 vitesses est déjà disponible pour moins de 20 000 francs; en ce qui concerne les systèmes de sécurité, seuls l’assistant de trajectoire prescrit par la loi et l’avertisseur de collision avec assistance au freinage d’urgence sont embarqués. La connexion sans fil des smartphones avec Android Auto et Apple Car Play est fournie. À partir de la ligne d’équipement «Allure», des capteurs de stationnement et, dans la variante GT essayée dans ces lignes, une caméra de recul sont également proposés de série. Le prix du modèle essayé dans ces lignes s’élève à 33 750 francs. A noter que la 208 n’est plus fabriquée en France depuis 2019, mais bien à Trnava en Slovaquie. Quant à sa version électrique, elle est produite à Saragosse, en Espagne, depuis l’an dernier.

Verdict

Peugeot a profité de ce facelift pour nettement optimiser sa 208, en la dotant de nouvelles motorisations. La version hybride 48 volts de 136 ch testée ici convainc par ses performances intéressantes et sa faible consommation. Avec un prix de base inférieur à 20 000 francs, la nouvelle 208, avec ses qualités de citadine, est également attractive sur le plan tarifaire.

Résultats 74/100

Moteur-boîte 15/20

La nouvelle motorisation hybride légère de la Peugeot est convaincante: la consommation est faible et les performances sont intéressantes pour une petite voiture.

Trains roulants 10/15

Avec des réglages confortables, les longs trajets ne sont pas un problème pour la Peugeot 208. La direction gagnerait à être plus directe et un peu plus précise autour de la position centrale.

Habitacle 17/25

L’intérieur revalorisé est agréable. L’habitabilité est conforme au segment, mais les commandes pas toujours au-dessus de tout soupçon.

Sécurité 12/15

Les systèmes de sécurité et d’assistance sont réduits. Ou plutôt, ils font l’objet d’un supplément de prix. En tous les cas, le point positif concerne la courte distance de freinage.

Budget 20/25

Avec un prix d’entrée à moins de 20 000 francs, la nouvelle Peugeot 208 se révèle attractive dans le segment des petites voitures. Même dans les lignes d’équipement supérieures, le prix reste dans la norme.

Photos: Kim Hüppin, Texte: Ramon Egger

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