Pick-up Le JAC T8 Pro met de côté tout ce qui est superflu dans le choix des accessoires inutiles, gadgets et autres options coûteuses. Son prix devient dès lors très attractif.
La question se pose souvent dans le monde professionnel: quel type d’utilitaire faut-il choisir? Demandez un peu aux entrepreneurs, aux horticulteurs ou aux employés communaux quel est l’outil de travail le plus adapté à leurs besoins. Souvent, un pick-up bien pensé vaut mieux que n’importe quel autre véhicule. Et pour cause, il privilégie l’utilité et le prix. Le confort n’est pas important. Et c’est pile le domaine de compétence du JAC T8 Pro, un véhicule chinois distribué par «Auto Kunz», un importateur indépendant situé à Wohlen et qui propose déjà cinq modèles de l’Anhui Jianghuai Automobile Group Corporation (le nom complet du constructeur chinois).
Tous ont été adaptés aux normes et aux besoins suisses, en collaboration avec le constructeur. Avec un prix de base inférieur à 30 000 francs, le JAC T8 Pro se positionne nettement en dessous de la concurrence, dont la fourchette de prix pour les véhicules à double cabine, désignés «Crew Cab», ne débute qu’au mieux à environ 10 000 francs de plus. En font partie: le Ford Ranger et l’Isuzu D-Max mais le Mitsubishi L200, qui n’est plus disponible en Suisse en tant que véhicule neuf, ne figure logiquement plus sur cette liste.
Cependant, le JAC embarque tout de même un peu de Mitsubishi en lui, puisque le moteur provient du constructeur japonais. La seule motorisation disponible pour le T8 Pro est le 2.4-litres turbo essence, réputé fiable, en combinaison avec une boîte manuelle à 6 vitesses. La transmission intégrale activable avec réducteur est fournie de série.
Une tonne de charge utile
Malheureusement, le JAC T8 ne propose pas de boîte automatique. Ainsi, ceux qui sont habitués à rouler pleine charge avec une remorque auront plus de mal à se passer d’une boîte à convertisseur, non seulement pour des raisons de confort de conduite, mais aussi parce que l’embrayage s’use généralement rapidement. Néanmoins, cela ne devrait pas rebuter la plus grande partie de la clientèle de ce genre de véhicules, qui recherche avant tout un outil bon marché. C’est d’autant plus vrai que le véhicule ne pèse que 1865 kg à vide.
Le JAC ne lésine pas sur la charge utile. Avec un poids total de 2840 kg, la charge maximale du T8 Pro est de près d’une tonne, et sa capacité de remorquage de 3500 kg. Le crochet est disponible pour exactement 3500 francs supplémentaires. La surface de chargement mesure 110 cm entre les passages de roues et 156 cm en longueur. C’est suffisant pour une palette EPAL mais pas pour deux. Le T8 Pro n’est pas le seul à connaître ce problème, le Ford Ranger, le VW Amarok ou le Mitsubishi D-Max en souffrent également, même s’ils sont commandés avec une cabine simple, une configuration indisponible sur le JAC. Pour couvrir sa benne, le pick-up chinois propose en option un store de chargement verrouillable. Celui-ci est fourni par l’équipementier Tessera 4x4 mais il peut être commandé et monté directement chez l’importateur, pour un coût supplémentaire d’environ 2700 francs. Il en va de même pour l’arceau de sécurité et les deux rails situés à gauche et à droite de la surface de chargement. Ceux-ci peuvent être utilisés pour arrimer le chargement ou pour fixer des «Cross Bars» semblables à des barres de toit. Il est également possible d’y monter des coffres de chargement, des coffres de toit ou des porte-vélos, si le pick-up est utilisé pour les loisirs.
Le prix de base du JAC T8 Pro est inférieur à 30 000 francs. Les options payantes sont notamment l’attelage de remorquage, le store couvrant l’espace de chargement et l’arceau de sécurité.
La charge utile du T8 Pro est d’un peu moins d’une tonne. Le plateau de chargement peut accueillir une europalette, mais pas deux.
Des concessions obligatoires
Le véhicule essayé dans ces lignes est équipé d’un jeu complet de roues offroad, une option à 3789 francs. Ce qui fait que le véhicule coûte au final 44 501 francs, un prix auquel débute seulement le catalogue de la concurrence. Bien sûr, à certains endroits, il conviendra de faire des concessions. Mais c’est là où cela ne fait pas mal pour un véhicule de ce type, à savoir le confort et la qualité de l’habitacle. Il faut, par exemple, renoncer au cuir et aux surfaces souples et moussées; le plastique dur domine effectivement partout dans le cockpit. Il n’est pas très élégant, mais au moins, il est facile à nettoyer. En revanche, le grand écran d’infodivertissement, disposé au format vertical, est agréable, mais plus difficile à utiliser. On cherche par exemple en vain un bouton dédié au volume, qui ne se règle que via le volant. Encore moins pratique: il manque des boutons pour la commande de la climatisation, mais il est vrai que cette tare s’est malheureusement généralisée dans l’industrie, où ce problème est limité puisque la commande reste généralement présente sur l’écran. Ce n’est pas le cas dans le JAC, où il faut ouvrir le menu de climatisation pour chaque changement de température. Si, en plus, Apple CarPlay ou Android Auto est connecté, ce qui est récurrent car il n’y a pas de GPS intégré, il faut au moins réaliser trois opérations pour modifier la température (plus deux autres pour revenir à Apple CarPlay ou Android Auto). Voilà qui est un peu lassant à la longue.
Mais à ce prix-là, il faut bien faire des concessions quelque part et les jardiniers et autres employés municipaux devraient vite s’accommoder de cette tare. Le fait de devoir renoncer à des assistants pourtant courants aujourd’hui ne devrait pas non plus avoir d’incidence négative sur les ventes. Le Jac n’offre qu’un régulateur de vitesse (non adaptatif) mais est dénué de système de détection de voie ou d’alerte de survitesse. Le bon point? Il n’y a pas de bip gênant; seul un avertisseur d’angle mort serait utile, car le pick-up de 5,3 mètres de long, n’offre pas vraiment une bonne visibilité périphérique.
Dans l’habitacle du JAC T8 Pro, on remarque le grand écran d’infodivertissement, dont l’utilisation est toutefois l’un des rares points faibles du véhicule.
La banquette arrière peut être relevée, mais le plancher de chargement n’est pas plat en raison du réservoir et du tunnel central, ce qui rend le chargement difficile.
De la place à bord
À bord, l’habitabilité est suffisante pour permettre à cinq adultes de voyager, du moins pour de courts trajets car, il faut bien le dire, la banquette arrière n’est pas très confortable. Néanmoins, celle-ci peut être relevée, comme sur la plupart des pick-up. En revanche, il n’y a pas de plancher plat en raison du tunnel central élevé et du réservoir sous la banquette arrière, ce qui limite considérablement les possibilités de chargement. Avec une consommation de 10,4 l/100 km sur le circuit normalisé de la RA, le JAC T8 Pro n’est pas vraiment économe, d’autant plus que le pick-up de 1,8 tonne n’est pas particulièrement lourd et n’est pas non plus surmotorisé avec ses 150 kW (204 ch). Ainsi, pour pouvoir rouler de manière souveraine, le 2.4-litres essence a besoin d’un bon régime; en dessous de 4000 tr/min, il n’y a pas grand-chose.
Le prix, un avantage clair
Évidemment, cette manière de conduire se répercute sur la consommation. Dans ce segment, la concurrence mise majoritairement sur le Diesel, qui se distingue par nature par une consommation inférieure.
Le T8 Pro défend les valeurs éprouvées – et bien sûr non officielles – de la marque JAC: le prix parvient à rester dans la fourchette du bas grâce à une réduction à l’essentiel. En tant que véhicule de travail rustique, le pick-up est idéal pour tous ceux qui accordent plus d’importance aux coûts d’acquisition qu’à un luxe excessif pendant les heures de travail.
Verdict
La grande force du JAC T8 Pro est sans conteste son prix de base attractif, puisqu’il est de base inférieur à 30 000 francs. À ce tarif, il n’y a logiquement guère d’équipements luxueux. Le nouveau pick-up chinois constitue ainsi une alternative valable aux pick-up éprouvés de la catégorie que sont le Ford Ranger et autres VW Amarok, pour ne citer que quelques exemples.
Résultats 66/100
Moteur-boîte 9/14
La seule variante disponible est un moteur essence turbo de 2,4 litres avec boîte manuelle et transmission intégrale activable. Dommage qu’il n’y ait pas de boîte automatique à convertisseur.
Trains roulants 19/28
Le châssis est solide, bien que peu confortable. On n’en attend pas moins d’un pick-up équipé de ressorts à lames sur l’essieu arrière.
Habtiacle 18/28
L’intérieur est équipé de manière simple, avec de nombreux plastiques durs, ce qui n’est pas un problème dans un véhicule de travail. La banquette arrière peut être relevée pour offrir plus d’espace derrière les sièges avant.
Sécurité 10/18
Les systèmes d’assistance, comme l’avertisseur d’angle mort ou l’assistance au démarrage en côte sont absents du JAC T8 Pro. La commande via le grand écran tactile est distrayante et nuit à la sécurité.
Budget 10/12
Le point fort du JAC T8 Pro est son prix attractif. Il est vrai qu’avec un équipement complet, il atteint 44 000 francs.
