Croissance Le Kia EV9 est grand, à l’extérieur comme à l’intérieur. Au quotidien, le SUV coréen se présente comme un véhicule bien pensé, qui aime tenir le conducteur en laisse.
Lorsque Kia a dévoilé l’EV9, il y a tout juste un an, la voiture était toujours blanche ou bleue sur les photos. Sans doute pour une bonne raison: ainsi peinte, elle paraissait sympathique malgré ses lignes anguleuses et son imposant format. D’un point de vue marketing, il s’agit peut-être d’une occasion manquée, car si vous aimez inspirer le respect dans la circulation – ce qui semble être le cas de nombreux automobilistes –, un EV9 noir fera sans conteste la loi, même face aux grands SUV agressifs. Notre voiture d’essai, peinte dans la teinte de lancement «Ocean Blue», n’a quant à elle effrayé personne. Au contraire, il y a même eu quelques pouces levés. Oui, avec son design distinctif, l’EV9 a été bien accueilli. Bien qu’il soit vraiment grand, cinq mètres de long et près de deux mètres de large ne sont pas si exagérés que cela par rapport à ses concurrents directs. Cela dit, la première fois qu’on a voulu entrer dans un parking souterrain, c’est un sentiment de peur qui a dominé. Et pour cause, la proximité avec le plafond est impressionnante sur ce SUV de 1,8 mètre de haut. Oui, c’est peu ou prou la hauteur d’un monospace. Néanmoins, on s’y habitue très vite.
Kia décrit l’EV9 comme un SUV assemblé sur la plateforme électrique dédiée du groupe coréen, baptisée E-GMP. Disposant de la technologie 800 volts, elle est adaptée aux charges très rapides (350 kW). Par rapport à ses frères techniques, comme le Hyundai Ioniq 5 ou le Kia EV6, le EV9 est toutefois doté d’une batterie nettement plus grande, d’une capacité brute de 99,8 kWh. La capacité nette, quant à elle, est donnée pour 96 kWh.
Impressionnant de bout en bout, le Kia EV9 mesure cinq mètres de long, près de deux mètres de large et presque
1,8 mètre de haut
Sur le véhicule essayé dans ces lignes, doté de la transmission intégrale, l’autonomie théorique est donnée pour 505 kilomètres (selon le cycle de conduite WLTP). La version propulsion revendique quant à elle une autonomie de 563 kilomètres. Comme c’est toujours le cas lorsque l’on parle de consommation, il existe une grande différence entre les valeurs théoriques et pratiques, surtout par temps hivernal. Dans le cas présent, elles se sont établies juste en-dessous des 30 kWh/100 km.
Néanmoins, il est difficile de reprocher cette valeur à la voiture, et ce pour quatre raisons. Premièrement, elle affiche toujours une autonomie restante frôlant les 400 km (lorsque la batterie est pleine), et ce même par des températures négatives. Deuxièmement, l’autonomie reste constante, même après l’une ou l’autre forte accélération à pleine puissance sur autoroute. Troisièmement, l’EV9 «GT-Line» à quatre roues motrices offre une puissance de 283 kW (385 ch), ce qui permet une conduite dynamique et souveraine. Et quatrièmement, il paraît logique que L’EV9 consomme bien davantage qu’un véhicule standard étant donné sa taille et l’habitabilité qu’il offre En effet, l’EV9 est à la fois spacieux et pratique, ce qui en fait un véhicule abouti sur ce plan.
Espace de chargement de plain-pied lorsque les dossiers des sièges de la troisième rangée sont rabattus. En rabattant également les dossiers des sièges de la deuxième rangée, on obtient encore plus d'espace avec un plancher de chargement plat encore plus grand.
La finition «GT-Line» dispose de série de sept places assises – à noter qu’une version à six places est disponible en option, contre 950 francs de plus. Si l’on rabat les dossiers de la troisième rangée (électriquement de série), on obtient un coffre généreux, pourvu d’un plancher de chargement plat et d’un volume de plus de 800 litres! Comme les dossiers des sièges de la rangée du milieu peuvent également être rabattus (manuellement, selon un rapport 60:40), la sept-places dispose d’un volume de chargement maximal de 2318 litres. Même dans ce cas, l’immense espace de chargement reste plat. Si les sept places sont utilisées, les 333 litres restants sont du niveau d’une citadine.
Adultes confortables à l’arrière
Même s’ils sont sept adultes, les passagers n’ont pas à se demander où ils doivent s’asseoir. Comme la rangée de sièges du milieu peut être déplacée, les personnes de grande taille peuvent prendre place correctement sur la troisième rangée. Si la banquette coulisse complètement vers l’arrière, l’espace est certes restreint pour les occupants du coffre, mais il est d’autant plus royal au centre. Il y a beaucoup d’espace dans toutes les directions et le confort est tout simplement excellent. En relevant son repose-jambes (de série sur tous les EV9), le conducteur se croirait dans la classe affaires d’un avion de ligne. Certes, il ne doit bien sûr pas exagérer avec cette position de détente, car une tâche importante l’attend, malgré de nombreux assistants qui fonctionnent (trop) bien.
Les Coréens ont utilisé les dimensions imposantes pour créer un habitacle spacieux.
Les personnes qui aiment voyager confortablement, qui veulent de la place pour les bagages et qui ne sont pas nerveuses au volant d’une grande voiture, devraient apprécier.
Rouler en EV9, cela revient à se balader avec un grand ami fort avec qui on n’a peur de rien, ni de personne. Enfin, il y a bien une chose qui pourrait tout de même faire peur: la liste des prix. L’EV9 coûte au moins 75 950 francs, la finition «GT-Line» démarre à 83 950 francs et peut être portée à plus de 90 000 francs en cochant toutes les options.
Mais même sans cela, il est très bien équipé, remarquablement bien fini et ne donne pas l’impression d’être bon marché, malgré ses incrustations, faite en grande partie de plastique recyclé. Et personne ne dirait rien s’il s’agissait d’un modèle allemand comparable, lequel serait sans doute facturé une fois et demi plus cher.
Verdict
L’époque où le constructeur coréen Kia était considéré comme une marque bon marché est révolue. L’EV9 est une bombe de luxe, malgré l’absence de matériaux naturels (le cuir et le bois ont été abandonnés par respect pour l’environnement et remplacés par du plastique recyclé). Le design est clair, son prix l’est tout autant, vu toutes ses caractéristiques.
Résultats 84/100
Moteur-boîte 13/17
Grâce à ses 385 ch et ses 700 Nm, la propulsion est souveraine. Le Kia EV9 est plus rapide que son apparence ne le laisse supposer. Mais la consommation est un peu trop élevée.
Trains roulants 17/20
On ne remarque guère les 2,7 tonnes de poids à vide lorsque l’on conduit. Le confort de la suspension est excellent et la direction suffisamment précise.
Habitacle 29/33
L’EV 9 offre beaucoup d’espace, lequel est en prime modulable. De quoi satisfaire tous les occupants..
Sécurité 15/18
Les valeurs mesurées sont positives (bons freins!). Les assistances qui épaulent fonctionnent parfaitement, celles qui avertissent sont tellement agaçantes qu’on a tôt fait de les ignorer ou de les désactiver.
Budget 10/12
La liste des options est courte mais le prix de base est élevé. Ceux qui ne font attention qu’à l’image de marque le trouveront cher. Ceux qui jugent le SUV pour ce qu’il est le trouveront correctement tarifé..
Malgré la présence de beaucoup de plastique (Kia a complètement renoncé au vrai cuir), l'habitacle de l'EV9 semble de grande qualité. Le concept de l'espace semble avoir été pensé de A à Z.
The Car of the Year 2024
Le Kia EV9 est l’un des sept véhicules figurant sur la liste provisoire des candidats au titre de Voiture de l’Année. Le gagnant, désigné par un jury dont fait partie la Revue Automobile, sera révélé en février.