Abarth 500e – Mamma mia, Carlo…

Test Team RA | 01.02.2024

Course En général, on entend une Abarth avant de la voir. Avec la 500e, c’est totalement différent.

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Carlo Abarth aimait à dire qu’il prenait beaucoup de plaisir à dépasser des automobiles très chères avec une petite voiture sans prétention. Malheureusement, nous ne saurons jamais ce que le fondateur du petit constructeur de sport, décédé en 1979, aurait pensé de la nouvelle Abarth 500e, elle qui est la première Abarth dénuée de pot d’échappement, ce qui est en contradiction totale avec l’histoire de la marque italienne. Eh oui, Abarth doit entre autres sa renommée au développement et à la vente de systèmes d’échappement puissants et bruyants. Et puis, Abarth a surtout fait le bonheur des automobilistes aux revenus modestes, des gens qui ne pouvaient pas s’offrir une voiture coûteuse, mais qui ne souhaitaient pas pour autant renoncer aux émotions et aux sensations d’un sportive. Se pose dès lors une question: peut-on s’amuser au volant d’une Abarth électrique?

Design propre à Abarth

Difficile de rater l’Italienne dans sa couleur vive. Mélange toxique de jaune et de vert, il n’est utilisée de série que pour la finition «Scorpionissima». Esthétiquement, on remarque également la face avant redessinée, le nouveau diffuseur arrière, les gaufrages Abarth sur les bas de caisse et les nouveaux emblèmes. Les designers ont imaginé une sorte de scorpion numérique strié pour désigner la 500e. L’intérieur de la voiture est orné de l’arthropode sur le volant, le siège et le pédalier, tandis que le reste est largement inspiré de la Fiat «Cinquecento» électrique. Mais en plus du plastique dur, de l’alcantara a été utilisé. C’est beau à l’œil, doux au toucher et confortable à l’heure de s’asseoir.

Bien sûr, l’Abarth 500e ne peut pas reproduire le vrombissement et le rugissement de ses aïeuls thermiques, ce qui la prive d’un élément important en matière d’émotions. Le son inimitable d’un système d’échappement «Rekord Monza» est une musique à basse fréquence, qui ne peut être ni enregistrée, ni conservée, et encore moins propagée via un haut-parleur.

Gros travail sur le son

Les ingénieurs d’Abarth s’y sont tout de même risqués, et ont passé plus de 6000 heures en studio d’enregistrement, et ce afin de développer un caisson censé reproduire les vocalises d’un vrai échappement. Résultat: le son est certes meilleur que les bruits de vaisseaux spatiaux arrangés que certains constructeurs imposent à leurs clients, mais le rugissement sortant du baffle n’est pas à la hauteur d’un véritable échappement. Ainsi, au bout de la première journée de roulage, la plupart des occupants en ont tellement marre d’entendre les crépitements du gadget qu’ils finissent par le désactiver de manière permanente.

Bien que le petit scorpion donne tout ce qu’il a sur la piste d’essai, ses performances brutes ne sont pas toxiques: le 0 à 100 km/h prend sept secondes. C’est plus confortable que sportif, même pour une micro-citadine sportive. Sa sœur plus sage, la Fiat 500e, n’est d’ailleurs que deux secondes plus lente. Lors des sprints intermédiaires de 50 à 80 km/h et de 80 à 120 km/h, il est frappant de constater que l’Abarth 500e perd de son élan aux alentours de 100 km/h. Cela s’explique sans doute par le compromis entre puissance et autonomie qu’ont recherché les ingénieurs. Le groupe motopropulseur est identique à celui de la Fiat 500e, sinon qu’il passe de 118 à 155 ch grâce à une nouvelle cartographie. Bien que son poids soit encore contenu (environ 1,4 tonne) étant donné sa nature électrique, la voiture n’est pas assez puissante et ne présente donc pas un bon rapport poids/performance.

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