La jeune Zurichoise de 17 ans qu’est Tina Hausmann a déballé son cadeau de Noël en avance en 2023. En effet, c’est en novembre que cette amatrice de sport automobile a reçu son plus beau présent: une invitation d’Aston Martin à suivre sur place le Grand Prix d’Abou Dabi. Mais aussi prestigieux que puisse être ce souvenir, il n’est rien par rapport à la vraie raison de sa présence aux Émirats arabes unis: sa participation à la F1 Academy, un championnat réunissant chacune des dix écuries de F1 et qui verra 10 femmes pilotes s’affronter l’année prochaine. Exclusivement réservée aux femmes, cette série fait courir des monoplaces de Formule 4 (les mêmes pour toutes). Remplaçante des W-Series, arrêtées en 2022, la F1 Academy comprendra, en 2024, sept rendez-vous de trois courses, disputées lors de certains week-ends de Grand Prix. La voiture de Tina Hausmann portera ainsi les mêmes couleurs que la F1 du double Champion du Monde Fernando Alonso, celles de l’équipe Aston Martin.
Tina Hausmann: «Dix étapes d’un seul coup!»
Werner J. Haller | 11.01.2024
F1-Academy À 17 ans, la Suissesse Tina Hausmann prend son envol. Après ses années karting et une seule saison en Formule 4 italienne, on la retrouvera cette année en F1-Academy, engagée sous les couleurs d’Aston Martin..
Le rire est facile: la Zurichoise Tina Hausmann dans la combinaison verte de l'équipe de Formule 1 d'Aston Martin.
Tina Hausmann a commencé sa carrière dans le sport automobile dès son plus jeune âge en karting.
«J’ai dû reprendre mon souffle lorsque je suis entrée dans le paddock, puis dans le box d’Aston Martin, tout cela était tellement irréel!», se rappelle Tina Hausmann, un large sourire aux lèvres. «C’était la première fois que j’assistais sur place à un week-end de Formule 1. Mieux, j’ai été invitée à écouter les discussions radio entre les membres de l’écurie. Je suis quelqu’un qui vit beaucoup dans le présent, qui a pris l’habitude de faire un pas après l’autre, mais cette visite m’a laissé l’impression d’en avoir fait dix d’un seul coup!».
Des précurseurs connus
Tina Hausmann sait que de piloter pour Aston Martin en F1 Academy est une incroyable opportunité. Et que cette expérience a toutes les chances d’élargir son horizon: «Avant Abou Dabi, j’avais déjà eu l’occasion de visiter l’usine de Silverstone, où j’avais rencontré de nouvelles têtes.» Tina Hausmann le sait bien, les contacts sont essentiels en F1. Ce sport étant tellement coûteux qu’il est appréciable de rencontrer la bonne personne au bon moment et au bon endroit.
Après avoir fait ses premiers pas en karting, Hausmann a participé à des championnats en Suisse et en Allemagne à partir de 2013.
Et c’est ce qui est arrivé à Tina Hausmann: à sept ans déjà, elle était fascinée par les automobiles, sans que ses propres parents ne savent exactement pourquoi. Enfant, elle demandait toujours à papa de «rouler encore plus vite.» «Et j’étais au septième ciel lorsque nous visitions un salon automobile. Quand j’ai vu pour la première fois un karting, j’ai été définitivement conquise», s’enthousiasme aujourd’hui encore la Zurichoise. Même… si elle ne savait pas très bien ce que pouvait être ce curieux engin: «Une pilote s’est approchée et m’a tout expliqué.» C’était Cyndie Allemann, championne d’Europe et de Suisse de karting dans sa catégorie.
Avec le promoteur de Verstappen
Après avoir fait ses premiers pas, Tina Hausmann participe, dès 2013, à différents championnats en Suisse et en Allemagne. Elle est entre autres encadrée par Jürg Zürcher, qui a fondé en 1990 l’équipe de karting Beo. Ancien de la discipline et pilote de F4, Moritz Müller-Crepon opère comme coach. Grâce à ses contacts, il va réussir à organiser une rencontre importante avec Michel Vacirca. Pilote de karting de haut niveau dans les années 1980 et 1990, ce dernier, un Néerlandais, est en quelque sorte le père nourricier de l’actuel Champion du Monde de Formule 1, Max Verstappen. «Michel Vacirca s’est occupé de moi et m’a ouvert la voie vers la Formule 4 italienne», révèle Tina Hausmann.
L'année dernière, Tina Hausmann a disputé sa première saison dans le championnat italien de Formule 4.
Et d’un coup, tout va s’accélérer! En novembre 2022, elle s’installe pour la première fois dans une Formule 4 pour des tests; elle est encadrée par le fondateur de l’équipe AKM, Marco Antonelli, le père du champion italien de F4 2022, Andrea Kimi Antonelli. Durant la première quinzaine de février 2023, elle participe au week-end d’ouverture de la série hivernale de Formule 4 à Jerez (E), terminant troisième de la deuxième course. En championnat italien, qui n’est rien de moins que le Championnat du Monde officieux de la discipline, elle ne marque certes pas de points, mais réussit tout de même de belles choses pour la novice qu’elle est, notamment une seizième place lors d’une course au Castellet. Parallèlement, elle remporte les classements féminins du championnat et du Trophée Euro-4. Tina Hausmann fait aussi parler d’elle début mai, lors de la deuxième course à Misano, lorsque sa monoplace réalise un triple salto. Pour autant, il n’y a pas de quoi la bouleverser outre mesure: «L’accident est survenu parce qu’un adversaire m’a heurtée», explique-t-elle. Elle regrette cependant les clichés qui en ont découlé: «femme au volant, mort au tournant».
Autres séries de courses d'intérêt
«Pour moi, cette première saison en Formule 4 a représenté un saut dans le grand bain», poursuit Hausmann. «Au début, c’était vraiment dur. Il y avait beaucoup de choses à apprendre. Mais je dispose d’une bonne faculté de concentration», ajoute la lycéenne. Cette année, la F1-Academy est au programme de sa formation sportive et elle ne s’y engage pas sans ambitions: «Gagner des courses serait formidable!» La Zurichoise ose même aller plus loin: «La F1-Academy est ma priorité, mais je cherche encore d’autres possibilités, car je veux accumuler le plus de kilomètres possibles en course.» Un pas? Non, dix en une fois!
Veut devenir pilote de course: Tina Hausmann participe cette année à la F1-Academy.
Photos: Aston Martin, F4 Italy, Archiv Tina Hausmann
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