À quelqu’un qui voulait savoir ce qui allait se passer
après sa 50e victoire en Championnat de Suisse des Slaloms, Philip Egli,
le grand spécialiste de la discipline, a rapidement répondu: «La 51e!»
Il est vrai que ces dernières semaines, on lui a souvent parlé de ce
cap, mais cela ne semblait guère l’émouvoir: «Mais maintenant que c’est
fait, je trouve cela impressionnant», dit-il. Directement après
l’exploit, plusieurs pilotes sont d’ailleurs venus le féliciter pour
cette victoire historique. Un succès remporté à Bière (VD), là où la
première victoire d’Egli s’est longtemps fait attendre: c’était le 19
mai 2019 et il s’agissait déjà de son 31e succès personnel, plus de cinq
ans et demi après sa première victoire, le 13 octobre 2013 à Ambri, au
Tessin (lire tableau ci-dessous).
«Philip a encore des réserves
Pourtant, rien ne laissait présager le succès d’Egli.
Lors des deux manches d’entraînement, sur une piste humide puis
séchante, le pilote de la Dallara jaune souffrait d’un retard de plus de
trois secondes et demie sur Lukas Eugster: «J’ai reçu un drapeau jaune
lors de la seconde manche», s’expliquait Egli. À ce moment de
l’histoire, Eugster avouait que cela s’était bien passé, «mais Philip a
encore des réserves», poursuivait le Saint-Gallois, en comparant les
temps. Le pilote du proto sport Ligier s’est finalement mis lui-même la
pression, sa première manche ne s’étant pas très bien passée: «J’ai
accroché mon pied à l’heure de passer de la pédale d’embrayage à la
pédale de frein. Heureusement, j’ai tout juste réussi à éviter un
tête-à-queue», explique Eugster.
Lors de la deuxième manche, il a
réalisé un temps de 2’20’’58, soit à 0’’49 de sa deuxième session
d’entraînement, ce qui lui a néanmoins permis de se classer deuxième,
derrière Egli. «Il faut dire que les conditions d’adhérence n’étaient
pas idéales après la pluie du matin», estimait un peu plus tard Egli. La
preuve par les chiffres: le chrono qui lui a permis de décrocher la
victoire (2’17’’29) est plus d’une seconde moins rapide que celui de
l’année dernière (2’16’’14).
Maurer de retour
Si Lionel Ryter s’était classé troisième derrière Egli
et Eugster le week-end précédent à Frauenfeld, il n’a pas fait mieux que
sixième à Bière. Pourtant, tout avait bien débuté pour le Valaisan et
sa Formule Renault 2.0 lors de la première manche. Mais lors de la
seconde, il a écopé de dix secondes de pénalité après avoir commis une
erreur en passant une porte. Le jeune Valaisan est ambitieux, mais il se
laisse encore trop souvent déstabiliser, dit-on dans son entourage. La
troisième place est ainsi revenue à Marcel Maurer. À Frauenfeld, le
Bernois avait été contraint d’abandonner afin d’éviter que le moteur de
sa Formule Renault ne se casse: «Lors d’un contrôle, il s’est avéré
qu’une vis que j’avais perdue l’année dernière à Ambri était coincée
dans la courroie de distribution. Heureusement, je l’ai vue avant
qu’elle n’endommage quelque chose, j’ai eu de la chance!», avoue Maurer.
Cette année, il participera à tous les slaloms et aux courses de côte
des Rangiers (JU) et du Gurnigel (BE), mais il n’a pas l’intention de
disputer le championnat, contrairement à Egli, qui doit gagner tous les
slaloms pour espérer remporter le titre. Or, pour ce même Egli, Maurer
est, avec Eugster et Ryter, l’un des pilotes qui pourrait le mettre en
difficulté un jour ou l’autre. D’ailleurs, à ce jour, Egli a dû se
contenter neuf fois de la deuxième place derrière Marcel Maurer, qui est
du même coup son «pire» adversaire.
Si Egli devait être battu, c’est alors Stephan Burri
qui entrerait en jeu. Le Bernois a régulièrement le plus grand nombre
d’adversaires dans sa catégorie Interswiss jusqu’à 2 litres. Et jusqu’à
présent, il a su les maîtriser: à Bière, le pilote de la Scirocco a
distancé le deuxième, Arnaud Donzé, de 2,3 secondes. Burri a signé le
chrono lui garantissant une nouvelle victoire (2’36’’18) dès la première
course, où il s’est même montré 0’’29 plus rapide que Christian Bralla
et sa Fiat X1/9 (voitures spéciales E1 jusqu’à 2000 cm3). «Je n’irai pas
plus vite. Je ne suis pas prêt à prendre plus de risques. Mais je me
réjouis déjà énormément», déclarait Burri en riant après cette première
course, alors qu’il montait les pneus utilisés lors des entraînements
pour la seconde. Pour la petite histoire, Bralla a remis les pendules à
l’heure lors de la manche finale et, avec un temps de 2’34’’32, le
Tessinois avait signé la meilleure performance du jour pour une voiture
de tourisme, devant Burri, dixième au classement général.
Une seule fois
dans sa carrière, Burri a été le pilote le plus rapide dans une voiture
fermée: c’était en 2016 à Saanen (BE). Il avait alors décroché la
troisième place du classement général, derrière Maurer et Egli, et ce
par des conditions météorologiques déplorables.
Résultats
Slalom de Bière. Place d’armes, 2e manche (sur 6) du Championnat de Suisse des Slaloms, 4,1 km, 71 portes: 1. Philip Egli, Dallara F393 EPR-7, 2’17’’29 (meilleure des deux manches). 2. Lukas Eugster, Ligier JS53 Evo 2, 2’20’’58. 3. Marcel Maurer, Formel Renault ALM, 2’22’’60. 4. Jérémy Noirat, Norma M20 F, 2’23’’29. 5. David Guillaumard, Norma M20 FC, 2’25’’96. 6. Lionel Ryter, Formule Renault 2.0, 2’26’’96. 7. Frédéric Fleury, Dallara F-302, 2’27’’52. 8. Christian Bralla, Fiat X 1/9, 2’34’’32. 9. Joffrey Salomon, Formula Jedi, 2’35’’84. 10. Stephan Burri, VW Scirocco, 2’36’’18. 11. Anthony Gurba, Formule Arcobaleno, 2’37’’25. 12. Michael Chamorel, BRC 02, 2’37’’75. 13. Willi Janni, Porsche 997 GT3 Cup, 2’38’’40. 14. Arnaud Donzé, VW Golf, 2’38’’48. 15. Christoph Zwahlen, Porsche GT3 Cup, 2’38’’66. 16. Marco Geering, Opel Kadett C GT/E, 2’38’’78. 17. Jimmy Froidevaux, Norma M20 F, 2’38’’82. 18. Andreas Burri, Opel Kadett C, 2’39’’95. 19. Olivier Bourgnon, Porsche 997 GT3 Cup, 2’40’’16. 20. Nicola Roberto, Peugeot 205, 2’40’’75. 21. Manuel Santonastaso, BMW 320, 2’41’’01. 22. Christian Knaus, Opel Kadett C, 2’41’’15. 23. Aramis Cereghetti, BMW M5, 2’41’’25. 24. Jean-Paul Chiquita, Porsche GT3 Cup RPM, 2’41’’40. 25. Christophe Oulevay, VW Scirocco, 2’41’’98. 26. Jannis Jeremias, VW Polo, 2’42’’02. 27. Jean-François Chariatte, Fiat X 1/9, 2’42’’58. 28. Roger Hürzeler, Opel Kadett C, 2’42’’98. 29. Luigi Roberto, Peugeot 106 Kitcar, 2’43’’41. 30. Florent Mariaux, BMW E30, 2’43’’48. – 141 pilotes au départ, 135 classés.
Classement par catégories. – Superserie (SS) jusqu’à 2000 cm3 (4 pilotes classés): 1. Samuel Weibel, Subaru BRZ, 2’55’’36.– SS plus de 2000 cm3 (1): 1. Kevin Vuilleumier, Opel Corsa E OPC, 3’03’’85. – SS Compétition jusqu’à 3000 cm3 (2): 1. Philippe Golay, Caterham Seven CSR 200, 2’47’’45. – SS Compétition plus de 3000 cm3 (4): 1. Alexandre Comby, Porsche Cayman GT4 RS, 2’50’’47. – N/ISN/R1 jusqu’à 2000 cm3 (1): 1. Mattéo Teutschmann, Seat Ibiza, 3’11’’27. – A/ISA/R2/R3 jusqu’à 1600 cm3 (1): 1. Mathias Schläppi, Peugeot 208 VTI, 2’49’’03. – A/ISA/R2/E3 jusqu’à 2000 cm3 (7): 1. Iwan Brantschen, Renault Clio Ragnotti, 2’50’’19. 2. Sven Sattler, Honda Intergra Type-R, 2’54’’83. 3. Alain Rey, Peugeot 206 RC, 2’56’’90. – A/ISA/R2/R3 plus de 2000 cm3 (1): 1. Yann Héritier, Renault Clio Rally 5, 3’04’’83. – Interswiss (IS) jusqu’à 1400 cm3 (8): 1. Stefan Schöpfer, Audi 50, 2’47’’40. 2. Andreas Helm, VW Polo 1, 2’48’’69. 3. Stephan Moser, Toyota Yaris, 2’49’’76. – IS jusqu’à 1600 cm3 (7): 1. Christophe Oulevay, VW Scirocco, 2’41’’98. 2. Jannis Jeremias, VW Polo, 2’42’’02. 3. Rolf Jungi, Citroën Saxo RS, 2’49’’24. – IS jusqu’à 2000 cm3 (23): 1. Stephan Burri, VW Scirocco, 2’36’’18. 2. Arnaud Donzé, VW Golf, 2’38’’48. 3. Marco Geering, Opel Kadett C GT/E, 2’38’’78. – IS jusqu’à 2500 cm3 (2): 1. Christian Knaus, Opel Kadett C, 2’41’’15. – IS plus de 2500 cm3 (2): 1. Jean-Paul Chiquita, Porsche GT3 Cup RPM, 2’41’’40. – Historique jusqu’à 2000 cm3 (3): 1. Arnaud Biaggi, Opel Kadett C GT/E, 2’56’’67. – Historique plus de 2000 cm3 (1): 1. Willy Waeber, Porsche SC Gr. 4, 2’56’’88. – TCR (1): 1. Jean-Philippe Martin, Seat Leon, 3’03’’27. – E1 jusqu’à 1400 cm3 (7): 1. J.-F. Chariatte, Fiat X 1/9, 2’42’’58. 2. L. Roberto, Peugeot 106 Kitcar, 2’43’’41. 3. P. Eggimann, Peugeot 106 MLP, 2’46’’27. – E1 jusqu’à 2000 cm3 (13): 1. C. Bralla, Fiat X 1/9, 2’34’’32. 2. N. Roberto, Peugeot 205, 2’40’’75. 3. R. Hürzeler, Opel Kadett C, 2’42’’98. – E1 jusqu’à 2500 cm3 (5): 1. E. Beyeler, Opel Ascona B, 2’44’’19. 2. S. Chiquita, BMW E30 RPM, 2’47’’53. 3. L. Monnard, BMW E21, 2’53’’09. – E1 jusqu’à 3000 cm3 (5): 1. F. Mariaux, BMW E30, 2’43’’48. 2. C. Maréchal, BMW 325i, 2’43’’71. 3. T. Huwiler, BMW E30 HRT, 2’44’’26. – E1 jusqu’à 3500 cm3 (6): 1. T. Meier, Opel Astra, 2’53’’31. 2. P. Lovey, Mazda 323, 2’54’’79. 3. M. Epp, Audi TT, 2’56’’75. – E1 plus de 3500 cm3 (5): 1. W. Jenni, Porsche 997 GT3 Cup, 2’38’’40. 2. C. Zwahlen, Porsche GT3 Cup, 2’38’’66. 3. O. Bourgnon, Porsche 997 GT3 Cup, 2’40’’16. – Sportscars (SC) jusqu’à 1400 cm3 (4): 1. M. Chamorel, BRC 02, 2’37’’75. – SC jusqu’à 2000 cm3 (4): 1. L. Eugster, Ligier JS 53 Evo 2, 2’20’’58. – Singleseater (SS) jusqu’à 1200 cm3 (2): 1. J. Salomon, Formula Jedi, 2’35’’84. – SS jusqu’à 2000 cm3 (5): 1. P. Egli, Dallara F393 EPR-7, 2’17’’29. 2. M. Maurer, Formule Renault ALM, 2’22’’60. 3. L. Ryter, Formule Renault 2.0, 2’26’’96. – PSA Gr. N (6): 1. H.-P. Thöni, Peugeot 106 16V, 2’55’’26. 2. T. Walther, Citroën Saxo, 2’58’’99. 3. T. Gal, Peugeot 106 S16, 3’04’’85. – PSA Gr. A (1): 1. M. Serex, Peugeot 106, 3’20’’52.
Cups. Renault Classic Cup (5): 1. T. Zürcher, Renault Clio 3 RS Cup, 2’46’’87. 2. M. Schläpfer, Renault Clio 3 Cup, 2’48’’55. 3. S. Reuter, Renault Clio 3 Cup, 2’52’’62. – Dames (6): 1. Vanessa Zenklusen, Subaru Impreza Type R, 2’45’’73. 2. Tamara Schöpfer, VW Golf 2, 3’11’’52. 3. Jessica Roth, Toyota GT86, 3’16’’19.
Prochaine manche: Bure (JU), 18 & 19 mai 2024.