Werner J. Haller | 29.02.2024
GT Challenge Le creux de sa carrière semble surmonté: avec son passage chez Porsche et le retour dans une écurie qui lui rappelle de bons souvenirs, Patric Niederhauser, 32 ans, aborde la nouvelle saison avec assurance.
Patric Niederhauser avait de grandes ambitions pour la
saison 2023. Malheureusement, il a rapidement déchanté. Le pilote
bernois, engagé en DTM, «LE» championnat de voitures de tourisme par
excellence, n’était parvenu à s’imposer dans le top 10 qu’à trois
reprises, et ce malgré les plus de 15 manches. Un résultat bien en deçà
de ses attentes. Néanmoins, Niederhauser ne peut être tenu à lui seul
responsable de cette contre-performance; le team Audi Tresor Orange
n’ayant reçu le feu vert qu’un mois et demi avant le début de la saison,
une préparation idéale n’était guère possible.
Alors que Niederhauser était souvent à la traîne au
volant de son Audi R8 LMS GT3, son compatriote Ricardo Feller s’est
battu pour le titre jusqu’à la dernière manche... et ce dans une voiture
identique, laissant un goût amer au Bernois, lui qui était davantage
habitué à remporter des victoires. En 2019, avec son collègue
sud-africain Kelvin van der Linde et l’écurie Rutronik, il fut le
premier Suisse à remporter le titre en ADAC GT Masters sur une Audi R8
LMS GT3.
Une demande bienvenue
«L’année passée, Audi a tourné le dos à ses teams
clients à la fin de la saison de DTM. De nombreux pilotes d’usine
engagés au volant du coupé d’Ingolstadt ont donc craint de ne pas
retrouver de baquet pour 2024», explique Niederhauser. Qui est quant à
lui parvenu à dénicher un nouveau volant. Début février, le Bernois a
effectivement annoncé son retour au sein de l’écurie Rutronik, le team
avec lequel il avait connu ses principaux succès. «Avant cela, Porsche
m’avait mandaté afin de participer à une course sur le Nürburgring. Avec
le Français Julien Andlauer, nous avons terminé la manche finale du
championnat NLS à la troisième place. Cette performance m’a certainement
aidé à décrocher un volant pour la saison actuelle.» En plus de mettre
du baume au cœur du Bernois, après ses échecs répétés en DTM. C’était
aussi avec Rutronik que Niederhauser a piloté sur le Nürburgring, et ce
au volant d’une Porsche 911.
«A l’instar de nombreux pilotes, j’ai eu très peur
après l’annonce du retrait d’Audi. Aujourd’hui, je suis soulagé et
d’autant plus heureux de pouvoir conduire une Porsche. Pour moi, c’est
un rêve d’enfant qui se réalise. De plus, je retrouve ‹mon› écurie»,
avoue Niederhauser. Bien sûr, toutes les GT3 se ressemblent… en
principe, «mais une Porsche se pilote de manière franchement différente
de toutes les voitures à moteur central.»
Une question de détails
Le Bernois ne devrait pas connaître de difficulté
majeure à l’heure de signer de bons chronos: «Mais en GT, où les
concurrents sont très proches en matière de temps au tour, tout se joue
sur des détails qui peuvent faire gagner un ou deux dixièmes de seconde.
J’étais habitué à travailler sur l’Audi. Désormais, je conduis une
Porsche qui m’est encore majoritairement inconnue et qui dispose en
outre de nombreuses particularités», reconnaît Patric Niederhauser.
Cependant, l’adaptation ne devrait pas représenter une tâche herculéenne
pour celui qui est déjà, à 32 ans, un habitué des circuits. En outre,
le Berois dispose d’un autre atout important dans sa manche: il connaît
la plupart des membres du team Rutronik: «L’équipe est également passée
d’Audi à Porsche, mais elle avait déjà aligné la 911 en 2023, dans le
cadre du GT-Challenge. Le team connaît donc la voiture… et il me connaît
également. Il est donc peu probable que l’on doute de moi si les choses
ne tournent pas rond. Nous avons réussi à nous en sortir ensemble
pendant des années», explique Patric Niederhauser. De plus, avec ses
collègues pilotes Sven Müller (D) et Andlauer, il aura à ses côtés des
jeunes «Porschistes» compétents: «Pour résumer, je dirais que je serai
bien entouré, par des pilotes qui savent comment piloter une 911.»
Après une année 2023 difficile, Patric Niederhauser
sait très bien ce qu’il lui reste à faire et comment le faire: «J’ai
bien sûr encore beaucoup à apprendre. Pour moi, il s’agit d’accumuler
les kilomètres et de recueillir des premières impressions avec la
Porsche. Néanmoins, j’entends bien m’imposer à l’une ou l’autre reprise
au cours de la saison à venir.»
Photos: GT-Challenge, Porsche, ADAC, DTM