Anniversaire Sébastien Loeb célèbre ses 50 ans ce lundi 26 février. Raison de plus pour évoquer la carrière de l’un des plus grands champions de l’histoire du sport automobile et de se pencher sur son parcours atypique.
Sébastien Loeb: le champion du monde des rallyes fête ses 50 ans.
Les spectateurs étaient déjà installés depuis un bon
bout de temps dans cette spéciale du Rallye Monte-Carlo lorsqu’un
hélicoptère s’est posé dans les champs, quelques minutes avant que les
concurrents de la 92e édition de cette mythique épreuve ne surgissent
sur la route verglacée. Quelle ne fut pas la surprise de ces spectateurs
lorsqu’ils virent Sébastien Loeb en descendre avant de rejoindre la
foule pour faire ce qu’il adore depuis son plus jeune âge: assister à
son sport favori, le rallye. Exactement comme ses amis les plus proches.
Et comme ses fans...
«Je ne trouvais pas cela si mal»
Peu de pilotes de haut niveau sont aussi à l’aise en
public que cet Alsacien de 50 ans. Son attachement à sa terre natale est
connu. Loeb voulait d’ailleurs suivre les traces de son père: «Il était
professeur de gymnastique dans un club, puis coordinateur sportif
régional, avant d’enseigner dans un lycée. Je ne trouvais pas cela si
mal», se rappelle le fils. À cette époque, le sport automobile était
tout au plus secondaire pour lui, même s’il avait déjà le désir «d’avoir
un jour une voiture classe.» Il a donc commencé par chercher un job
d’été, il a quitté l’école secondaire pour un apprentissage
d’électricien. Il investit alors ses premiers salaires dans une petite
voiture d’occasion.
La passion du rallye: avec Citroën, Loeb remporte ses neuf titres mondiaux, ici en 2012.
La passion du rallye: avec Citroën, Loeb remporte les neuf titres mondiaux, ici en 2007.
En 2022, il devient le premier vainqueur hybride au Monte-Carlo avec Ford.
Et c’est à l’école de conduite et lors des virées
suivantes que ses talents se révèlent pour la première fois. En 1995,
alors âgé de 21 ans, il paie 100 francs français (environ 25 de nos
francs) pour courir contre d’autres jeunes pilotes. Loeb parcourt le
circuit bien plus vite que tous les autres participants, mais il se
retrouve sans rien; deux pylônes renversés l’obligent à se présenter une
nouvelle fois à la finale, un an plus tard, dans le sud de la France.
Et cette fois, il l’emporte. Lorsque Loeb dispute son premier rallye
régional, il a déjà 23 ans, un âge auquel ses concurrents sont souvent
déjà engagés en WRC. Il en a même 27 lorsqu’il remporte le Championnat
du Monde Junior (2001) et se classe deuxième au classement général dès
son premier départ en WRC, au volant d’une Citroën d’usine.
De records en records
Dès lors, il n’est plus possible d’arrêter Sébastien
Loeb: il n’y a guère de statistiques que le nonuple Champion du Monde
des Rallyes ne domine pas. 80 victoires en WRC sur 184 départs, soit un
taux de succès de près de 50 %; 120 podiums (65,6 %), trois victoires en
Finlande contre des pilotes autochtones considérés comme presque
imbattables dans leur pays, la première victoire d’un non-Scandinave en
Suède. Au cours de la saison 2005, Loeb devient, en Corse, le seul
pilote de rallye qui remporte toutes les épreuves spéciales d’une manche
mondiale. La même année, il gagne dix manches du championnat, dont six
d’affilée, avant de battre son propre record trois ans plus tard. Il
entre une nouvelle fois dans l’histoire en remportant la première
victoire de la nouvelle ère hybride au Rallye Monte-Carlo 2022, au
volant de sa Ford Puma.
Ne pas s'arrêter: Loeb conduit beaucoup de voitures et de courses, en 2013 en un temps record lors de la course de côte de Pikes Peak.
Ne pas s'arrêter: Loeb conduit beaucoup de voitures et de courses, en 2014/15 il remporte le championnat du monde des voitures de tourisme.
Ne pas s'arrêter: Loeb conduit beaucoup de voitures et de courses, en 2005/06 il participe deux fois au Mans.
Travailleur de précision, Loeb fait également preuve
d’un talent de conduite exceptionnel en dehors du rallye. En 2006, il se
classe deuxième aux 24 Heures du Mans (F). Lors de la finale de la
«Race of Champions», il bat son ami Michael Schumacher, avec lequel il
se retrouve parfois pour des virées plus ou moins sauvages en moto:
«Quand Michael a quitté la Formule 1 pour la première fois, il venait
souvent faire un tour avec moi. Ce qui est dommage, c’est qu’en plus de
ma famille, j’avais un travail de professionnel en rallye qui me prenait
beaucoup plus de temps qu’un retraité des Grands Prix», se rappelle
Loeb. Pilote polyvalent, il a également effectué quelques tours d’essai
en Formule 1 et n’avait pas pu prendre le départ du dernier GP 2009,
faute de super-licence. En 2012, il gagne en rallycross aux X-Games de
Los Angeles (USA); un an plus tard, il se lance à l’assaut de Pikes
Peak, à 4301 mètres d’altitude, dans les Rocheuses, record à la clef. En
2014 et 2015, il remporte six courses du Championnat du Monde de
Tourisme et monte vingt fois sur le podium, alors qu’il a accumule deux
victoires et 17 podiums en rallycross.
Le rallye avant tout
Même si Loeb aime la course sous toutes ses facettes,
son grand amour reste le rallye: «Dans toutes les autres disciplines, tu
roules toujours au même endroit. Là, je dois faire beaucoup plus
d’efforts et me concentrer pour obtenir la précision ultime. En rallye,
tu travailles certes avec les notes, avec les réglages de la voiture,
mais au volant, les gestes ne sont pas répétés. Et puis, il y a moins de
système d’assistance et beaucoup plus de sensations», explique le
Français.
Que réserve l’avenir de celui qui deviendra
quinquagénaire lundi prochain? «Bien sûr, je ne suis plus tout jeune,
mais je ne me sens pas vieux pour autant.» Après huit départs, deux
troisièmes place et trois deuxièmes places au Dakar, Loeb en a encore
sous la pédale. À 50 ans, il est dans la force de l’âge pour cela, comme
l’a prouvé son ancien coéquipier Carlos Sainz cette année.
Pas encore assez vieux: Sébastien Loeb veut encore gagner le Rallye Dakar.
Pas encore assez vieux: Sébastien Loeb veut encore gagner le Rallye Dakar.
Photos: Red Bull, Citroën
Sébastien Loeb: Ses plus grands succès
Rallye
Neuf fois Champion du Monde (record, 2004-2012, Citroën).
80 fois vainqueur en WRC (record avec Citroën, Hyundai et Ford).
Champion du Monde Junior (2001, avec Citroën).
Champion de France (2001, avec Citroën).
Rallye Dakar
Trois fois deuxième au classement général (2017, 2022, 2023, avec Peugeot et Prodrive).
Deux fois troisième (2019, 2024 avec Peugeot et Prodrive).
Six victoires d’affilée en épreuves spéciales (record, 2023, Prodrive).
WRX
Deux victoires en Championnat du Monde (2016, 2018, Peugeot).
Tourisme/GT
Deux fois troisième au classement général du WTCC (2014/15, avec Citroën).
Six fois vainqueur en WTCC (2014/15, avec Citroën).
Quatre fois vainqueur de la série FIA-GT (2013, avec McLaren).
WEC
Deux participations au Mans (2005/06, avec Pescarolo Sport).