Formule 1 – La référence Verstappen

Si les six premiers coureurs se suivent exactement dans le même ordre du départ à l'arrivée, c'est une première dans l'histoire du Grand Prix pour les circuits permanents. Cela ne semble pas très varié, et le Grand Prix du Japon ne l'a pas été. Il est révélateur que la manœuvre la plus spectaculaire ait eu lieu dans la voie des stands et que l'attaque de Lando Norris sur Max Verstappen ait été vouée à l'échec. Mais le triomphe du Néerlandais à Suzuka souligne également une chose : trois vainqueurs différents en trois courses, tout semble donc possible en cette dernière année du règlement actuel de Formule 1. Les nuances font la différence, les conditions changent rapidement, ce qui ne permettra plus à l'équipe de direction de McLaren d'hésiter sur la tactique à adopter.

McLaren est prévenue

Face à la supériorité technique de McLaren, qui aurait pensé que Red Bull pourrait revenir si vite au sommet ? Et même si cela n'est dû qu'à la forme exceptionnelle du jour du tenant du titre et à un nouvel asphalte qui ménage les pneus, l'équipe britannique, qui a traditionnellement tendance à faire preuve d'une légère arrogance, est prévenue. Lando Norris et Oscar Piastri devront redoubler d'efforts pour contenir Verstappen. Sur le circuit de Suzuka, le Néerlandais est désormais le premier pilote à avoir remporté quatre victoires consécutives.

La victoire a été scellée lors d'un tour de qualification qui est sorti de nulle part et qui n'a pas son pareil. Lors des essais, Red Bull avait complètement modifié les réglages de la voiture et avait engagé un ingénieur de course supplémentaire, Hugh Bird, pour la voiture numéro un. «Nous avons tout chamboulé», confirme le chef d'équipe Christian Horner. Grâce à une performance exceptionnelle, Verstappen a finalement devancé Norris de douze millièmes de seconde. La surprise de cette année de course encore jeune a manifestement eu un effet démoralisant sur les adversaires. McLaren a toujours la voiture la plus puissante, mais Red Bull a le meilleur pilote du monde actuellement, comme le dit sans modestie Horner. En tout cas, le Britannique ne se trompe pas lorsqu'il affirme que son protégé a vécu «l'un des meilleurs week-ends de sa carrière».

Les mots d'Alonso

Le patron de l'écurie est bien sûr partial, c'est pourquoi nous ferions mieux d'écouter un critique compétent pour répondre à la fameuse question du «facteur Max» - Fernando Alonso ne tarit pas d'éloges sur le Néerlandais: «Chaque week-end, il montre à quel point il est un pilote exceptionnel. En principe, sa voiture n'est pas assez performante pour décrocher la pole position, ni même pour se classer parmi les cinq premiers. Mais il réussit toujours à faire ces tours magiques. C'est pourquoi il est la référence pour nous tous.

On voit qu'il est à l'aise dans son rôle d'outsider. Mais cela ne le pousse pas pour autant à se montrer arrogant. Le retour de Suzuka n'est pas encore une percée, prévient-il : «Le résultat était excellent, mais nous n'allons pas crier « Hosanna » tout d'un coup. Il était difficile de doubler et le résultat des qualifications était plus important que d'habitude.» Il était néanmoins heureux, conscient de l'effet de motivation que cela avait sur son équipe.

Avec des qualifications en demi-teinte et une stratégie de course peu cohérente, McLaren n'avait laissé qu'une petite ouverture à la victoire, mais le champion s'est empressé de la saisir. «Il n'a pas vu plus loin que le drapeau à damier», a déclaré le Daily Mail. Le journal espagnol Marca a encore ajouté: «Verstappen est un monstre». Le patron de l'écurie McLaren, Andrea Stella, doit donc se demander combien de temps l'harmonie si chèrement acquise au sein de son équipe va encore tenir. Oscar Piastri était visiblement plus rapide à Suzuka, mais n'a pas pu dépasser Norris, bien qu'il l'ait demandé à plusieurs reprises. Les techniciens ont justifié le refus de l'échange de place en affirmant que l'Australien n'avait pas non plus la puissance nécessaire pour attaquer. Mais au moins, on aurait pu essayer. Dans le cas contraire, on aurait certainement pu parler de la mentalité Red Bull.

«Max a fait la différence»

Garder ses deux pilotes insistants de bonne humeur et sous contrôle tout au long de la saison sera de plus en plus difficile pour Stella, qui a pour devise «Papaya rules». Norris se plaint déjà de la stratégie. Mais en tant qu'ingénieur de formation, l'Italien se concentre davantage sur le développement de la voiture. Chaque milliseconde compte, c'est ce qui montre surtout la grande performance de Verstappen. «Max a fait la différence ce week-end. Mais il lui sera également difficile de tenir tout au long d'une saison s'il n'est pas dans la meilleure voiture.» L'homme contre la machine, c'est peut-être la course la plus passionnante qui soit.