Formule 1 – Le meilleur Verstappen, avec ou sans titre

La veille du Grand Prix de Las Vegas, l'intelligence artificielle était convaincue que les chances de Max Verstappen de défendre son titre étaient de 0,7 %. Après la course dans le désert néon, Lando Norris, qui a terminé 20 secondes derrière le Néerlandais, pensait déjà avoir une main sur le trophée du championnat du monde. Puis vint la disqualification des voitures McLaren, et soudain, tout a changé, tout est nouveau, tout est possible : après la correction des résultats, Norris a encore 24 points d'avance sur Verstappen et son rival interne Oscar Piastri. C'est certes encore un écart considérable. Mais avec deux courses et un sprint restant, tout est possible dans cette finale du championnat du monde, un véritable trio de tête. Indépendamment du classement : la façon dont Verstappen, le tenant du titre, conduit, parle, se comporte – c'est vraiment digne d'un champion.

La pire saison de Hamilton

Lewis Hamilton est quelqu'un qui dégageait exactement la même aura. Il n'y a pas si longtemps. Et même lorsque les choses allaient vraiment mal pour le champion du monde record chez Mercedes, il affichait une certaine aura, faisait preuve de grandeur et de volonté (de persévérance). Tout cela est désormais mis à l'épreuve chez Ferrari. Terminer dernier dans la course néon de Las Vegas était déjà une humiliation, et même un baiser encourageant de Beyoncé n'a pas pu y remédier. Après 50 tours, le Britannique s'était certes hissé à la dixième place, mais cela n'a pas suffi à sauver sa soirée : « Je me sens très mal. C'est la pire saison de ma vie. Quoi que je fasse, ça empire encore. »

La crise de la quarantaine accélérée de Hamilton reflète le désastre continu de Ferrari. À la Scuderia, l'ambiance reste tendue, et pas seulement parce que l'équipe risque de connaître sa première saison sans victoire depuis 2021. Les fans sont mécontents et exigent réparation. Le PDG John Elkann a récemment pris à partie les pilotes : « Ils feraient bien de parler moins et de se concentrer davantage sur leur travail. » Ce message peut également être traduit ainsi : pensez davantage à Ferrari et moins à vous-mêmes. Parlez moins, soyez plus performants. Ces propos inhabituellement francs ont eu un effet à Maranello, où ils ont agi comme un accélérateur d'incendie. Chez Ferrari, le feu couve, et le commandant Frédéric Vasseur, qui ne fait pas l'unanimité, doit l'éteindre au plus vite.

Sur la voie de la conciliation

Après que les mécaniciens et les ingénieurs aient été expressément félicités, les pilotes critiqués ont publiquement pris le chemin de la conciliation avec le grand patron. « Je ne perds pas mon objectif de vue », a promis Hamilton, en difficulté. Son coéquipier Charles Leclerc s'est même montré exemplaire : « John avait de bonnes intentions à notre égard. Il voulait juste nous secouer pour que nous nous améliorions. » En effet, on peut se demander si Ferrari dispose des bons pilotes. Mais l'inverse est encore plus évident : les pilotes ont-ils la bonne voiture ?

C'est un jeu contre la montre, il reste encore deux longs week-ends de Grand Prix. Avec la refonte des règles, tout devrait s'améliorer. En tout cas pour Hamilton, qui n'a jamais aimé les voitures à effet de sol. Pour Leclerc aussi, il faudra voir s'il reste loyal ou s'il commence à se demander s'il n'est pas en train de gâcher sa carrière. Le conseil de l'ancien champion du monde Hamilton appelle à l'unité, même si ses discussions avec le poste de commandement via la radio des stands semblent souvent indiquer le contraire : « Nous travaillons tous ensemble pour faire avancer le navire dans une meilleure direction. Mais il faut du temps pour faire changer de cap à un gros paquebot. »

De loin le meilleur

Max Verstappen ne serait pas un mauvais exemple à cet égard. Le Néerlandais est non seulement de loin le meilleur pilote et le plus régulier de la deuxième moitié de saison, mais il a surtout donné les bonnes impulsions aux techniciens de Red Bull. Peu importe le résultat final au Qatar et à Abu Dhabi, cette année a été l'une des meilleures de sa carrière. Digne d'un champion du monde, avec ou sans titre.

Résultats du GP de Las Vegas (avant la disqualification de Norris/Piastri)

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