Au soir de la deuxième course de la saison 2024, il paraît clair que la course au titre ressemblera encore à un exercice solitaire, Max Verstappen semblant à nouveau imbattable. Mais l’actualité de la Formule 1, quand on s’intéresse à ses équipes, est bien plus passionnante: il s’est passé, se passe et va se passer encore beaucoup de choses. Voici les quatre sujets sur le feu après le Grand Prix d’Arabie Saoudite.
Lutte de pouvoir
Red Bull: une saga, un drame? La lutte pour le pouvoir au sein de l’équipe championne n’en finit pas. Il est désormais clair depuis belle lurette qu’il ne s’agit pas seulement du comportement prétendument inapproprié du chef d’équipe Christian Horner envers une employée dont il est ici question. Apparemment, l’affaire est une occasion bienvenue de poursuivre le bras de fer entre les actionnaires majoritaires thaïlandais et le siège autrichien du groupe. Ainsi, vendredi à Djeddah, Helmut Marko semblait sur le point d’être suspendu… avant d’être confirmé dans ses fonctions samedi; peut-être parce que Max Verstappen reste fidèle à son découvreur et a indirectement menacé ses employeurs d’un éventuel changement de cap (d’équipe), qu’une clause de sortie pourrait bien rendre possible dans son contrat.
Et nombreux sont ceux qui considèrent Jos Verstappen, le père du pilote, comme l’un des instigateurs de la tentative de destitution d’Horner. Si les parties ont fait la paix pour ne pas mettre en péril le succès de l’équipe, l’intérêt de Mercedes pour Verstappen et le designer – le génie! – Adrian Newey est de notoriété publique. Red Bull rejoindra-t-il la cohorte de ces écuries qui se sont brisées à un moment ou à un autre de leur histoire en raison d’égos surdimensionnés?
Audi intervient
Avec Sauber-Audi, le monde des rumeurs est plus pauvre d’une spéculation: Audi ne va pas faire marche arrière! L’entrée en piste du team officiel allemand est bien prévue pour 2026; mieux: Audi va même reprendre entièrement l’écurie Sauber. Au début des pourparlers, le sauveur d’Hinwil, Finn Rausing, devait conserver une minorité de blocage de 25 %, mais le groupe allemand veut et va désormais avoir le contrôle total. Andreas Seidl a été officiellement nommé team manager et le directeur du développement Oliver Hoffmann, apparemment peu apprécié du nouveau PDG d’Audi, Gernot Döllner, prend la présidence du Conseil d’administration de Sauber. Seidl a ainsi les mains libres pour mettre les bouchées doubles, ce qui semble urgent après le mauvais début de saison. Plus de personnel et de meilleurs outils doivent assurer une capacité de réaction plus rapide au département technique. Et Seidl a déjà fait un précieux travail dans un autre domaine: le plafond budgétaire de l’équipe sera adapté au cours élevé du franc suisse. Il est également clair que Sauber continuera à rouler avec des moteurs Ferrari de location jusqu’au changement de règlement et à l’arrivée d’Audi.