Robin Faustini rêve de quelque chose qui s’appelle le titre. Cela ne va pas nécessairement de soi, puisqu’il n’a changé de voiture qu’en avril, passant d’une Osella FA30 à une Nova NP01. Lors de courses internationales qui ont précédé le coup d’envoi du Championnat de Suisse de la Montagne, l’Argovien a accumulé de nombreux kilomètres d’expérience et il se sent très à l’aise derrière son nouveau volant. Même s’il sait qu’il peut certainement aller encore plus vite. «J’ai déjà roulé avec des slicks sur une piste humide», racontait-il notamment après sa victoire à Hemberg (SG), il y a deux semaines. Il a aussi partagé ses expériences avec Thomas Amweg, lui donnant quelques conseils sur les pneus. Car comme Faustini, Amweg conduit également une Nova NP01, mais son apprentissage est plus lent puisqu’il est passé d’une formule à une voiture de sport. Lors de la deuxième course du championnat, le week-end dernier à La Roche (FR), Faustini a de nouveau osé un peu plus: «Je veux battre le record du parcours!» Samedi, il a réalisé le meilleur temps lors de chacune des trois séances d’entraînement sur les 3,5 km du parcours; et le lendemain, il a réitéré l’exploit lors des trois manches de course. En plus de sa deuxième victoire absolue cette saison, il a également établi un nouveau record: avec 1’39’’117, Faustini a été onze millièmes de seconde plus rapide qu’Eric Berguerand l’année dernière.
CS Montagne – Dans l’aspi de Faustini
Werner J. Haller | 20.06.2024
Course de Côte La Roche-La Berra Robin Faustini a confirmé son nouveau statut de numéro un entre La Roche et la Berra (FR). Mais la concurrence ne dort pas. Peut-elle encore défier le nouvel homme fort?
Robin Faustini (Nova NP01) a été plus rapide lors des trois entraînements que lors des trois manches de course.
Pour la première fois sur le podium avec sa nouvelle voiture: Thomas Amweg s’est classé troisième. Mais il veut encore faire mieux cette année.
Pour la première fois sur le podium avec sa nouvelle voiture: Thomas Amweg s’est classé troisième. Mais il veut encore faire mieux cette année.
À La Roche, c’est Joël Volluz qui s’est le plus approché du vainqueur. Le Valaisan, qui ne participe qu’à quelques courses cette saison, pilote toujours une Osella FA30, non plus noire, mais bien peinte en rouge. Volluz savait déjà après la deuxième des trois manches qu’il ne pouvait plus inquiéter Faustini: «Je n’ai aucune chance contre sa voiture à moteur turbo.» Il lui a finalement manqué près de 3,3 secondes au total: «La voiture fait la différence. Mais Robin conduit aussi très bien!»
Soucis pour Amweg
Thomas Amweg, qui pilote également depuis cette saison une Nova NP01 à moteur turbo, est du même avis. Avant la dernière manche, l’Argovien remarquait: «Se battre contre Robin pour la victoire sera difficile. Il est en grande forme, malgré le changement de voiture. Robin a beaucoup de confiance en lui et sa voiture fonctionne de manière sensationnelle.» À La Roche, Amweg n’a pas caché que lui et son équipe commettaient encore trop de petites erreurs. «Lors de la première manche d’entraînement, j’ai fait un tête-à-queue sur la piste mouillée, une erreur de ma part. Lors du deuxième entraînement, je n’ai pas réussi à passer les vitesses et nous avons essayé de nouveaux réglages. Et lors du troisième, j’ai finalement tapé, probablement parce que nous avions déjà pris du retard dans notre programme de travail. Pendant les entraînements, on devrait pouvoir travailler sur la voiture, mais ce ne fut pas le cas ici», avoue Amweg, qui perd au total près 6,5 secondes sur Faustini.
En tête du classement général: Joël Volluz conduit toujours son Osella FA30-Judd, mais avec une nouvelle peinture.
En tête du classement général: Joël Burgermeister a établi un nouveau record chez les voitures de formule jusqu'à deux litres.
En tête du classement général: Michel Zemp doit encore s'habituer à son nouveau turbo dans la Norma M20 FC.
Concernant la prochaine course de côte, celle de Reitnau (AG), Amweg avait fait part de ses ambitions lors de la présentation de son nouveau bolide, à la mi-avril (RA 16/2024): il veut se battre pour la victoire à domicile. Mais dans l’état actuel des choses, il va devoir espérer une erreur de Faustini le dernier week-end de juin. «Début avril, j’ai aussi mentionné la course du Gurnigel...» C’est au plus tard à ce moment-là que Marcel Steiner pourrait à nouveau être au départ: le champion en titre est rentré prématurément chez lui lors de l’ouverture de la saison à Hemberg en raison de problèmes de moteur (RA 24/2024).
Pour justifier le titre
Robin Faustini est cette année le grand favori pour le titre dans la catégorie des voitures de course. Peut-être qu’un adversaire réussira un coup, mais cela ne devrait guère avoir d’impact sur le championnat: «Attention, je n’ai pas encore atteint mon objectif», prévient Faustini. Et de poursuivre: «Mais je travaille clairement dans ce sens. C’est pourquoi ce record est important pour moi: il montre que je peux faire des temps comparables à ceux de Steiner et Berguerand et qu’en cas de victoire, mon titre sera ainsi pleinement justifié.»
Les voitures de tourisme les plus agiles: Roger Schnellmann a supplanté...
...Simon Wüthrich encore comme pilote de voiture de tourisme le plus rapide de La Roche.
Joël Burgermeister, quatrième à la Roche, a de nouveau été le pilote le plus rapide parmi ceux qui s’alignent avec des monoplaces deux-litres, et ce en 1’44’’586 pour sa montée la plus rapide, un chrono record. Michel Zemp, au volant d’une Norma M20 FC nouvellement équipée d’un turbo, n’a pu que se classer cinquième en Gruyère après avoir terminé deuxième à Hemberg: «Je suis certes deux secondes plus rapide que lors de mes débuts à La Roche en 2022, mais je dois encore m’habituer au turbo. C’est pour cela que j’ai eu quelques ratés dans un virage serré.»
Rapide et cool
Roger Schnellmann a finalement été le meilleur pilote de voitures de tourisme en pays de Fribourg, malgré une erreur, puisque lors de la première manche, sa Mitsubishi Evo-J-Spec 8 est sortie à mi-parcours: «Le bouton d’urgence s’est activé, ce qui a entraîné une panne du système électronique.» C’est pour cette raison que Simon Wüthrich était en tête du peloton des voitures de tourisme après deux manches: «J’ai alors espéré qu’il pleuve, ainsi la troisième montée n’aurait plus rien changé au résultat.» Le pilote de la VW Golf 2 Turbo était tout de même satisfait de son week-end: «D’habitude, je ne bats pas Roger à la régulière, avec sa voiture, il roule deux à trois secondes plus vite que moi.» Ce n’est pas la seule raison pour laquelle Schnellmann est resté calme avant la dernière manche: «J’aime ce genre de défis, rien ne me rend nerveux. Seul Bruno Ianniello est parvenu une fois à me battre», sourit Schnellmann.
Bruno Sawatzki, est toujours en lice pour défendre son itre dans le championnat des voitures de tourisme,…
...tout comme Stephan Burri dans le classement de la Coupe de la Montagne,...
...seul Jean-François Chariatte a également le maximum de points.
Au classement du championnat, Schnellmann est en tête avec Bruno Sawatzki. Mais le pilote Porsche et tenant du titre des voitures de tourisme ne s’est pas présenté au premier entraînement et lors de la troisième manche, il a été plus de deux secondes plus lent que lors des deux précédentes: «C’est une question de tactique dans la course au titre. J’ai renoncé aux essais parce que la piste était encore mouillée. Et je voulais terminer la dernière montée sans prendre de risques, j’avais suffisamment de marge par rapport à mes adversaires.»
Dans la «Coupe de la Montagne» (réservée aux voitures fermées de deux litres au maximum), le tenant du titre Stephan Burri et Jean-François Chariatte n’ont pas encore perdu de points. Burri a battu de près de trois secondes et demie son premier poursuivant Jürg Ochsner (Interswiss jusqu’à 2000 cm3), pendant que le Jurassien Chariatte (E1 jusqu’à 2000 cm3) ne devançait Adrian Bieri que d’environ deux secondes.
Les envies du champion
À La Roche (FR), on a retrouvé Martin Oliver Bürki et sa famille dans le paddock. Le Champion de Suisse des Slaloms 2023 a ressenti comme «un petit picotement» ces dernières semaines: «Comme je peux à nouveau respirer, je me suis dit que je pouvais bien prendre le temps d’assister à une course.»
Il y a un an, Bürki avait fêté son plus grand succès personnel en remportant le titre en slaloms à Chamblon (VD) (photo, avec Stephan Burri). Au cours du semestre suivant, les événements se sont précipités: tout d’abord, son beau-père Christoph Mattmüller, qui n’était pas un inconnu dans le petit monde suisse de la course, est décédé. Il était était dès lors clair que Bürki reprendrait son garage. Ensuite, le Bernois a mis en vente sa BMW E30 noire. «Pour l’instant, je vois surtout les choses en noir pour la première moitié de la saison. Il est difficile de choisir des dates, car j’ai trop de choses à faire en ce moment», déclarait Bürki il y a quelques mois.
Désormais, il a de nouveau envie de rouler et sa BMW est toujours en sa possession: «Je serai présent à la manche finale de Chamblon!» Et il s’est également inscrit à la course de côte de Reitnau (AG), le dernier week-end de juin. «Peut-être que je participerai aussi au Gurnigel», ajoute-t-il. Ce week-end, Bürki connaîtra son successeur. Tout porte à croire que ce sera Philip Egli: «Je le lui souhaite vraiment. Ce d’autant plus que, le règlement ayant été modifié, c’est cette année un pilote de formule, comme lui qui est avantagé et plus un pilote de voiture de tourisme, comme jusque-là.»
À l’avenir, Martin Oliver Bürki devrait à nouveau être davantage présent, puisqu’il a un nouveau projet: «Mais ce ne sera pas pour cette année, je n’ai pas encore assez de temps pour cela.» WHJ
Résultats
Course de côte La Roche-La Berra (FR), 2e manche (sur 7) du Championnat de Suisse de la Montagne, 3,5 km, 285 m de dénivellation: 1. Robin Faustini, Nova NP01.2-Emap Turbo, 3’20’’045 (addition des deux meilleurs temps des trois manches). 2. Joël Volluz, Osella FA30, 3’23’’333. 3. Thomas Amweg, Nova NP01.2-Helftec Turbo, 3’26’’636. 4. Joel Burgermeister, Tatuus-F4, 3’30’’182. 5. Michel Zemp, Norma M20 FC-Helftec Turbo, 3’32’’251. 6. Lionel Ryter, Tatuus-Renault 2.0, 3’36’’770. 7. Jeremy Noirat, Norma M20 F, 3’38’’499. 8. Roland Bossy, Tatuus-F2, 3’40’’449. 9. Victor Darbellay, Tatuus-FR Evo, 3’43’’206. 10. Frédéric Fleury, Dallara F302, 3’47’’326. 11. Roger Schnellmann, Mitsubishi Evo-J-Spec 8, 3’48’’478. 12. Stéphane Maréchal, Formule Renault-Tatuus, 3’54’’039. 13. Simon Wüthrich, VW Golf 2 Turbo, 3’54’’615. 14. Henri Schmidt, Renault FR 2.0, 3’55’’674. 15. Antonio Scolaro (I), Nova NP03, 3’55’’724. 16. Bruno Ianniello, Lancia Delta S4, 3’57’’886. 17. Fabian Gysin, Dallara F399/300 Fiat, 3’58’’041. 18. Bruno Sawatzki, Porsche 991, 3’59’’017. 19. Fabrice Winiger, Porsche GT3 Cup, 3’59’’713. 20. Sébastien Coquoz, Opel Kadett GTE, 4’01’’559. 21. Stephan Burri, VW Scirocco, 4’01’’991. 22. Vincent Caro (B), Tracking RC01B-Suzuki, 4’02’’226. 23. Lilian Bittel, Renault-Tatuus, 4’02’’564. 24. Richard Winiger, Porsche 991 GT3 Cup, 4’04’’572. 25. Kévin da Costa, Tatuus-FR 2.0, 4’04’’759. 26. Jürg Ochsner, Opel Kadett, 4’05’’496. 27. Werner Schlegel, Mitsubishi Lancer Evo 8, 4’05’’647. 28. Fabien Houlmann, Peugeot 205, 4’06’’586. 29. Anthony Gurba, Formule Arcobaleno, 4’06’’865. 30. Arnaud Donzé, VW Golf HPR, 4’06’’918. – 136 pilotes au départ, 130 classés.
Classement par catégories.– Renault Classics Cup (6 pilotes au départ): 1. Thomas Zürcher, Renault Clio 3 RS Cup, 4’24’’192. 2. Meverick Gerber, Renault Clio Cup, 4’30’’095. 3. Marc Beyeler, Renault Clio 3 RS Cup, 4’30’’378. – Supersérie (SS, 1): 1. Sylvain Chariatte, Honda Integra Type R, 4’41’’814. – SS Compétition jusqu’à 4000 cm3 (4): 1. Alexandre Comby, Porsche Cayman GT4 RS, 4’17’’815. – SS plus de 4000 cm3 (2): 1. «Speedmaster», McLaren 765 LT, 4’08’’403. – Interswiss (IS) jusqu’à 1400 cm3 (6): 1. Stefan Schöpfer, Audi 50, 4’15’’296. 2. Stephan Moser, Toyota Yaris, 4’16’’231. 3. Mario Schöpfer, VW Polo, 4’36’’435. – IS jusqu’à 1600 cm3 (8): 1. Christophe Oulevay, VW Scirocco, 4’08’’113. 2. Jannis Jeremias, VW Polo, 4’09’’902. 3. Rolf Jungi, Citroën Saxo, 4’24’’768. – IS jusqu’à 2000 cm3 (14): 1. Stephan Burri, VW Scirocco, 4’01’’991. 2. Jürg Ochsner, Opel Kadett, 4’05’’496. 3. Philip Niederberger, Opel Kadett C City, 4’10’’943. – IS jusqu’à 3000 cm3 (8): 1. Christian Knaus, Opel Kadett C, 4’15’’741. 2. Daniel Aeschlimann, Opel Kadett C 8V, 4’17’’304. 3. Roman Marty, Opel Kadett, 4’18’’584. – IS plus de 3000 cm3 (6): 1. Bruno Sawatzki, Porsche 991, 3’59’’017. 2. Dominic von Rotz, Audi A4 B5 Quattro, 4’07’’166. 3. Vanessa Zenklusen, Subaru Impreza Type R, 4’12’’766. – Historic jusqu’à 1600 cm3 (1): 1. Julien Piccina, VW Scirocco, 4’42’’166. – Historic jusqu’à 3000 cm3 (1): Willy Waeber, Porsche SC Gr. 4, 4’29’’308. – Historic plus de 3000 cm3 (1): 1. Maurice Girard, BMW M1, 4’20’’351. – E1 jusqu’à 1400 cm3 (3): 1. Christian Barlome, Audi 50, 4’20’’630. – E1 jusqu’à 1600 cm3 (8): 1. Jean-François Chariatte, Fiat X1/9, 4’14’’603. 2. Adrian Bieri, VW Golf, 4’16’’669. 3. Martin Howald, VW Golf, 4’19’’924. – E1 jusqu’à 2000 cm3 (17): 1. Sébastien Coquoz, Opel Kadett GTE, 4’01’’559. 2. Fabien Houlmann, Peugeot 205, 4’06’’586. 3. Dani Fauler, VW Golf 20V, 4’11’’999. – E1 jusqu’à 2500 cm3 (7): 1. Benoît Farine, Honda CRX, 4’12’’242. 2. Benjamin Nicole, BMW 2002 ti, 4’16’’168. 3. Hugo Mascaro, BMW E30 323i, 4’18’’622. – E1 jusqu’à 3000 cm3 (8): 1. Jérôme Nicolet, Peugeot 308 Racing Cup, 4’08’’263. 2. Kevin Metroz, BMW M3, 4’12’’051. 3. Tom Huwiler, BMW E30 HRT, 4’12’’606. – E1 jusqu’à 3500 cm3 (8): 1. Simon Wüthrich, VW Golf 2 Turbo, 3’54’’615. 2. Bruno Ianniello, Lancia Delta S4, 3’57’’886. 3. Pierre Lovey, Mazda 323, 4’18’’731. – E1 plus de 3500 cm3 (5): 1. R. Schnellmann, Mitsubishi Evo 8-J-Spec, 3’48’’478. 2. F. Winiger, Porsche GT3 Cup, 3’59’’713. 3. R. Winiger, Porsche 991 GT3 Cup, 4’04’’572. – TCR (3): 1. P. Steck, Opel Astra TCR, 4’15’’880. – E2 Silhouette (1): 1. Vincent Caro (B), Tracking RC01B Suzuki, 4’02’’226. – E2 Sportcars (SC) jusqu’à 2000 cm3 (2): 1. Michel Zemp, Norma M20 FC-Helftec Turbo, 3’32’’251. – E2 SC jusqu’à 3000 cm3 (3): 1. R. Faustini, Nova NP01.2-Emap Turbo, 3’20’’045. – E2 Singleseater (SS) jusqu’à 1600 cm3 (2): 1. A. Gurba, Formule Arcobaleno, 4:06.865. – E2 SS jusqu’à 2000 cm3 (10): 1. J. Burgermeister, Tatuus F4, 3’30’’182. 2. L. Ryter, Tatuus-Renault 2.0, 3’36’’770. 3. R. Bossy, Tatuus-F2, 3’40’’449. – E2 SS jusqu’à 3000 cm3 (1): J. Volluz, Osella FA30, 3’23’’333.
Prochaine manche: Reitnau (AG), 29 & 30 juin 2024.
Photos: Werner J. Haller
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