Volvo ES90: une berline suédoise de cinq mètres sous haute tension

Avec l'ES90, Volvo entend bouleverser le segment des voitures électriques de gamme moyenne supérieure. La technologie 800 volts est l'outil idéal pour atteindre cet objectif. En termes de prix, la voiture chinoise-suédoise n'a rien à envier à ses concurrentes Audi, BMW ou Mercedes.

Selon les prévisions du service marketing de Volvo, la plupart des clients n'opteront pas pour le modèle de base Single Motor Extended Range avec moteur arrière, mais pour l'un des modèles à traction intégrale (Twin Motor ou Twin Motor Performance), qui sont équipés d'un moteur sur chaque essieu.

Celles-ci sont certes nettement plus chères (à partir d'environ 90'000 francs) et plus lourdes (plus de 2,6 tonnes à vide), mais elles sont aussi plus agiles que la version d'entrée de gamme à 74 950 francs. La raison est évidente: avec une puissance totale de 335 kW (456 ch) et 500 kW (680 ch), les versions puissantes font paraître la version à moteur unique faible, même si celle-ci, avec ses 245 kW (333 ch), n'est pas vraiment chétive.

Sur l'autoroute (allemande), les variantes ES90 ne se distinguent pas les unes des autres : toutes sont bridées à 180 km/h. Les versions à traction intégrale sortiront de la chaîne de production à partir de la mi-novembre et seront livrées à partir de février 2026.

La berline à propulsion arrière est équipée d'une batterie de 92 kWh, tandis que la version à traction intégrale dispose d'une batterie de 106 kWh. Les deux batteries fonctionnent avec une tension de 800 volts. Cette technologie permet des puissances de charge allant jusqu'à 350 kilowatts.

L'ES90 peut ainsi recharger sa batterie de 10 à 80 % de sa capacité en 22 minutes sur une borne à courant continu. Volvo promet une autonomie de 647 kilomètres selon le WLTP.

Comme son cousin SUV EX90, la berline repose sur la plateforme Scalable Product Architecture 2 (SPA2), utilisée pour tous les grands modèles de la société mère Geely. L'ES 90 est construite à Chengdu, en Chine.

Visuellement, l'ES90 est une berline à hayon légèrement surélevée avec des traits de coupé: la grande batterie prend de la place, comme on peut le voir par exemple sur l'Audi A6 e-tron. Les proportions de l'ES90 correspondent à peu près à celles de la Polestar 2, mais la Volvo est bien sûr un peu plus imposante dans toutes les directions. Les surfaces lisses et les lignes généreuses sont typiques de Volvo et peu polarisantes.

L'intérieur de l'ES90 est également typique des Suédois. Un cockpit épuré avec l'incontournable écran géant au centre, d'excellents sièges et de nombreux espaces de rangement. La finition donne une impression de qualité, comme on peut s'y attendre dans cette gamme de prix. Le concept de commande de l'ES90 correspond à celui de l'EX et est essentiellement mis en œuvre par le grand écran central désormais habituel chez les Suédois. Après un certain temps d'adaptation, la commande des différentes fonctions est assez rapide, même si tous les conducteurs ne comprennent pas pourquoi, par exemple, deux sous-menus sont nécessaires pour régler les rétroviseurs.

L'ES90 offre beaucoup d'espace sur cinq sièges, et le coffre est également impressionnant avec une capacité totale de plus de 1400 litres. Cependant, l'arrière fortement aplati réduit la lunette arrière à un simple judas. Les câbles de recharge, les gants ou le nettoyant pour vitres trouvent suffisamment de place dans le compartiment à bagages avant (frunk).

Sur la route, l'ES90 donne une impression plus stable et plus sportive que l'EX90, grâce à son poids légèrement inférieur et au réglage plus rigide du châssis et de la direction. Même sur des routes en mauvais état, la berline roule toujours de manière suffisamment confortable et séduit par son insonorisation encore améliorée, qui garantit un silence de roulement. SP-X/RA