Dave Schneider | 05.04.2024
Tout-Terrain Le nouveau Toyota Land Cruiser profite du design de ses ancêtres. Si ses capacités tout-terrain ont fait l’objet d’une attention particulière, il est aussi beaucoup plus confortable sur la route. Une polyvalence véritablement bluffante!
Longtemps, Toyota n’a proposé sur le marché européen que des véhicules raisonnables et plutôt ennuyeux. Les superbes modèles qui avaient fait la grandeur de la marque, les 2000GT, Celica, Supra, MR 2 ou encore Corolla AE86, s’étaient ainsi vu relégués au second plan. Ce qui était bien dommage car toutes ces voitures avaient apporté au plus grand constructeur automobile de la planète une réelle composante émotionnelle. Mais Toyota a revu sa stratégie il y a quelques années, annonçant vouloir en finir avec les véhicules ennuyeux. Et aujourd’hui, l’enseigne est de retour sur le chemin de l’émotion. En 2019 et 2020, les GR Supra et GR Yaris ont étonné les spécialistes et enchanté les fans. Aujourd’hui, les Japonais font revivre une autre icône, le légendaire tout-terrain Land Cruiser. Construit sous différentes formes depuis 1951, ce tout-terrain est l’un des piliers de Toyota, avec 11,3 millions d’unités vendues dans plus de 170 pays.
«Nous sommes arrivés à la conclusion que le retour à nos racines était essentiel pour l’avenir du Land Cruiser», explique l’ingénieur en chef Keita Moritsu. La philosophie a donc changé. Chez Toyota, on estime désormais que ce modèle doit à nouveau être proposé en tant que véhicule tout-terrain fonctionnel et abordable. La devise? «Retour aux origines». Et cela se remarque au premier coup d’œil, tout particulièrement dans la «First Edition» – une édition limitée – qui, au lieu des phares rectangulaires étroits, fait honneur aux ancêtres des séries 40 et 70 avec des feux LED ronds.
Éléments éprouvés, design moderne
Bien qu’il profite d’un style frais et contemporain, le principe «Form follows function» (la forme suit la fonction) est visible sur le nouveau modèle baptisé J250. Les pièces de la carrosserie ont été conçues de manière à pouvoir être facilement remplacées. Les éléments fonctionnels tels que les phares, la calandre ou les feux arrière ont été placés en hauteur, afin d’éviter autant que possible d’être endommagés en utilisation tout-terrain. Il en va de même pour les phares antibrouillards, encastrés profondément dans les pare-chocs. «Ces éléments ont été traduits en un design moderne dans lequel on retrouve le look du Land Cruiser originel», explique le chef du design Yoshito Watanabe.
Techniquement, le Land Cruiser repose sur une structure classique pour un 4x4, à savoir un châssis en échelle. Il est doté de blocages de différentiel (électroniques) à l’avant et à l’arrière et d’une transmission intégrale permanente avec un différentiel Torsen. Le tout a été complété par des éléments modernes, comme une direction assistée électronique, une suspension indépendante sur l’essieu avant, une barre stabilisatrice déconnectable à l’avant pour permettre une imbrication encore plus grande des roues et un mode rampant automatique («Craw Control»), sorte de régulateur de vitesse pour les terrains difficiles. Ainsi, le véhicule japonais se fraie un chemin dans la boue profonde, grimpe dans la rocaille et les rochers et maintient le rythme même dans les descentes raides sur sol meuble.
Divers modes tout-terrain
Comme c’est désormais le cas pour les vrais tout-terrain, le nouveau Land Cruiser propose différents modes qui permettent de régler la direction, la transmission et la commande hydraulique des freins. Ainsi, le «Multi-Terrain-Select» (MTS) peut être facilement commandé par la touche «Drive Mode» ainsi que par le bouton rotatif «Mode Select». Le type de fonctionnement de la transmission intégrale (H4 et L4) est réglé par un interrupteur à bascule situé à côté du levier de vitesses. Non loin de là, les touches pour les blocages de différentiel et le découplage de la barre antiroulis avant sont facilement accessibles.
En outre, un système sophistiqué de caméras vient à la rescousse: il offre une vue panoramique ainsi qu’une vue sous le plancher, ce qui facilite considérablement les manœuvres sur les terrains difficiles.
Un confort surprenant
Si nous n’avons pas été surpris de constater que le nouveau Land Cruiser pouvait labourer de manière souveraine le terrain boueux des Highlands écossais, nous avons été bluffés de découvrir qu’il se déplace très calmement sur l’asphalte, que sa suspension est particulièrement confortable malgré l’essieu arrière rigide et qu’il se dirige facilement grâce à son volant qui offre une sensation précise de la chaussée. Un moteur 4-cylindres Diesel de 2,8 litres développant 150 kW (204 ch) assure un démarrage puissant. Cela n’a l’air de rien, mais grâce au couple élevé de 500 Nm, disponible entre 1600 et 2800 tr/min, le moteur est plus que suffisant pour faire avancer docilement ce tout-terrain de 2,3 tonnes à vide. La nouvelle boîte automatique à huit rapports y contribue également, en fournissant toujours le bon régime et en travaillant discrètement en arrière-plan. Le modèle précédent, équipé d’une boîte automatique à six vitesses, consommait environ 9 l/100 km selon les normes WLTP. Le nouveau devrait faire mieux mais ses valeurs de consommation n’avaient toujours pas été homologuées à l’heure d’écrire ces lignes. La charge remorquée est pour sa part de 3,5 tonnes.
À l’intérieur aussi, ce mélange de fonctionnalité et de confort est très réussi. Le Land Cruiser de 4,92 mètres de longueur, disponible en option en version sept places, choie ses occupants avec un vitrage acoustique, une réduction active du bruit et d’autres options coquettes comme un grand toit vitré panoramique ou un système audio JBL Premium comprenant 14 haut-parleurs. Le cockpit est entièrement numérique, avec un grand écran multifonctions situé derrière le volant et un écran tactile central placé en hauteur pour un système d’infodivertissement entièrement connectable. Un affichage tête haute est disponible en option. Il est capable de projeter les principales informations de conduite directement sur le pare-brise.
Très spacieux
Les sièges avant, très confortables, sont disponibles en option avec chauffage et ventilation et sont réglables électriquement en huit positions. Ils sont au choix revêtus de cuir, de similicuir ou d’un tissu fabriqué à partir de bouteilles en PET recyclées. La banquette de la deuxième rangée est divisible dans un rapport 60:40, la variante à sept places dispose de deux sièges individuels au niveau de la troisième rangée. Ceux-ci peuvent être rabattus manuellement ou électriquement pour former une surface de chargement plane. Toyota annonce un volume de chargement de 1063 litres en configuration normale. Il faudra attendre la commercialisation officielle du véhicule (à l’automne) pour en savoir plus au sujet des autres volumes. Le hayon à charnières latérales du modèle précédent a été remplacé par un hayon à commande électrique nettement plus pratique, et doté d’une vitre à ouverture séparée.
Le Toyota Land Cruiser aborde donc l’avenir bien équipé: plus moderne que jamais, il a aussi plus de charme que ses versions précédentes. Il faudra encore attendre un certain temps avant que la nouvelle génération ne soit disponible chez les concessionnaires, en principe au troisième trimestre de cette année. Les prix ne sont pas encore connus. Dans un premier temps, seul le Diesel 2,8 litres sera proposé, suivi en 2025 par une version hybride légère 48 volts. Et un modèle purement électrique? Interrogé à ce sujet, l’ingénieur en chef Keita Moritsu ne peut s’empêcher de sourire: «Vous allez être surpris de voir ce qui va suivre», se contente-t-il de dire, évoquant ensuite l’étude électrique «Land Cruiser Se Concept» présentée en octobre. Nous voilà prévenus!