Maserati MCPura : Il se démarque désormais de Ferrari & Co.

Maserati se trouve dans une situation délicate. D'un côté, la marque traditionnelle en crise n'a actuellement guère les moyens financiers nécessaires pour se lancer dans de nouveaux développements coûteux. D'un autre côté, ceux-ci seraient indispensables pour relancer les ventes en berne et renflouer les caisses. Mais les Italiens ont su se débrouiller et ont fait preuve d'inventivité avec la MCPura. Comme l'hybridation, coûteuse et chronophage, relevait du rêve, ils ont fait de nécessité vertu et commercialisent désormais la voiture de sport à moteur central comme une pure machine de course, sans gadgets électroniques. Une stratégie très astucieuse, d'autant plus efficace médiatiquement grâce au changement de nom de MC20 à MCPura.

Chez Maserati, on voit naturellement les choses un peu différemment. « La MCPura est l'évolution de la MC20. La GT2 Stradale est destinée aux clients qui recherchent quelque chose d'extrême. Ils apprécient la MC20 pour son aptitude à l'usage quotidien, notamment en termes de motorisation. C'est pourquoi nous avons conservé la voiture telle qu'elle était sur le plan technique », explique Marco Medegari, chef de produit de la division voitures de sport de Maserati. C'est bien sûr une façon de voir les choses. Mais le nouveau nom n'est pas la seule nouveauté. En collaboration avec le constructeur de voitures de course Dallara, la carrosserie a été revue. Les jupes avant et arrière sont désormais un peu plus agressives et rappellent la GT2 Stradale (voir RA 06/25). Un aileron arrière est désormais disponible en option. De nouvelles jantes et de nouvelles couleurs complètent les nouveautés.

Il faut que les détails soient expliqués pour distinguer le nouveau modèle de l'ancien. Est-ce grave ? Non, car la MCPura dégage toujours le charme d'une supercar : large, plate et avec des porte-à-faux courts. Les portes qui s'ouvrent vers le haut dévoilent beaucoup de carbone apparent et un intérieur plus spacieux qu'auparavant, revêtu d'Alcantara. Cela rend la voiture plus sportive, plus légère et plus résistante. Grâce au programme de personnalisation interne Fuoriserie, le cockpit peut être entièrement adapté à vos souhaits. « Environ 80 % des clients MC20 et MCPura optent pour une peinture ou des revêtements issus du programme Fuoriserie », nous explique Davide Baldini, responsable de Fuoriserie. « Nous proposons même des peintures texturées qui donnent l'impression d'une surface en pierre. Mais nous ne les recommandons qu'aux clients qui utilisent leur voiture par beau temps ou à des fins d'exposition. »

De nouvelles jupes, de nouvelles couleurs et de l'Alcantara, c'est tout ? Pas tout à fait. Le conducteur dispose désormais d'un volant avec la couronne aplatie de la GT2 Stradale. Le coupé est équipé en option d'un volant avec clignotants LED intégrés. Le système d'infodivertissement a également été complété par les affichages de performances de la GT2 Stradale. On peut désormais se demander à juste titre pourquoi Maserati a convoqué les journalistes pour des modifications esthétiques. La réponse est simple : pour obtenir une présence médiatique (ce qui a fonctionné, comme vous pouvez le lire) et parce que la voiture de sport à moteur central de Maserati le mérite bien.

La MCPura est dans son élément sur les routes de montagne étroites et sinueuses qui surplombent la côte de Livourne. Le changement de nom est peut-être une stratégie marketing, mais il faut avouer qu'il lui va plutôt bien. Ce n'est pas une voiture de course hardcore sans compromis, mais plutôt une voiture de sport honnête et étonnamment accessible. Dans la Cielo décapotable, on apprécie encore mieux le son rauque et guttural du V6 biturbo. Ce n'est pas un compagnon vif qui fait son travail derrière vous, mais un moteur extrêmement puissant. 470 kW (630 ch) et 720 Nm de couple sont plus que suffisants pour propulser la MCPura avec brio d'un virage à l'autre, toujours accompagnée d'un magnifique bruit d'admission et d'un sifflement turbo. Aucun moteur électrique ne vient atténuer les sensations, aucune batterie ne vient alourdir le poids – une véritable caractéristique unique qui distingue désormais la MCPura de ses concurrentes, la Ferrari 296 GTB, la McLaren Artura et la Lamborghini Temerario. Vous ne voulez pas d'un moteur électrique dans votre voiture de sport à moteur central ? Alors, il n'y a en fait qu'une seule option dans cette catégorie. Lors du passage des vitesses à pleine charge, vous ressentez une agréable poussée dans le dos. La boîte de vitesses réagit rapidement aux commandes. Malheureusement, il n'y a pas de véritable mode manuel : lors d'un kickdown en mode manuel, la double embrayage rétrograde de son propre chef.

La MCPura ne se définit toutefois pas exclusivement par son ensemble moteur-boîte de vitesses. Son essieu avant est une pure merveille. Il offre une adhérence exceptionnelle et permet de toujours savoir exactement ce qui se passe. La direction transmet beaucoup d'informations de la route et est agréablement directe, sans être nerveuse. À notre goût, elle pourrait offrir un peu plus de résistance, tout comme les pédales de frein et d'accélérateur, mais c'est là notre seule critique.

Une véritable alternative à la concurrence mentionnée ? En tout cas en ce qui concerne l'expérience et la dynamique de conduite. Mais la MCPura est à la traîne sur un point, à savoir la question épineuse de la qualité. Oui, il y a beaucoup d'Alcantara, de cuir, de métal et de carbone, et la plupart des éléments sont bien finis. Mais on trouve aussi un volant provenant de l'Alfa Romeo Tonale, des boutons de porte provenant de la Fiat 500 et un système d'infodivertissement également issu de la gamme Fiat. À cela s'ajoutent quelques pièces en plastique qui n'ont pas leur place dans une telle voiture et ne correspondent pas aux exigences de luxe de Maserati. C'est mieux qu'avant, mais ce n'est pas encore comme cela devrait être.

Mais peut-être que cela ne dérange tout simplement pas les clients dans une voiture qu'ils ne conduisent pas tous les jours. Ce qui serait pourtant tout à fait possible, car en mode GT (Gran Turismo), le nom dit tout. On ne s'attendrait pas à un tel confort de suspension de la part d'une telle voiture. Grâce à son allumage à préchambre, le V6 est plus silencieux que ses concurrents à bas régime, et même la visibilité panoramique est tout à fait acceptable. D'accord, il n'y a pas de rangements dans tout l'habitacle, ce que l'on met dans le coffre arrière finit inévitablement par cuire, et les sièges pourraient mieux soutenir le bas du dos. Mais tout cela n'empêche pas de faire une escapade occasionnelle le week-end.

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Oui, le lifting n'a pratiquement rien changé. Mais au fond, l'important avec la MCPura, ce ne sont pas tant les innovations. C'est plutôt le fait que Maserati, malgré sa situation actuelle, continue de construire une voiture de sport à moteur central et ne la supprime pas en raison de ventes insuffisantes. Il est compréhensible qu'ils aient investi leur argent non pas dans quelques chevaux supplémentaires, mais là où il était le plus nécessaire. Le lifting en lui-même ne contribuera probablement pas à inciter les clients à acheter la MCPura en masse. Mais peut-être que le fait qu'elle soit l'une des rares voitures de sport de sa catégorie à ne pas devoir être garée dans un garage fermé le fera. La MCPura est un produit phare et donc très importante pour la marque : loin d'être parfaite, mais purement Maserati. Achetez-la, les amis, c'est une question de survie.