Dans la Hyundai, les évènements s’enchaînent: freinage appuyé, rapide pression sur les palettes installées derrière le volant, passage de la troisième vitesse, grondement du pot d’échappement, puis, en sortie de virage, accélération franche, montée de l’aiguille du compte-tours jusqu’à la zone rouge, allumage du limiteur indiquant au conducteur qu’il faut passer au rapport supérieur. Génial! Plaisir pur! Sans risque puisqu’ici, il n’y a pas la moindre menace de surrégime. Aucun piston ne dépassera jamais la vitesse limite des 20 m/s, aucun film d’huile ne risque de se rompre et aucune soupape ne traversera jamais le cache-culbuteurs, tout simplement parce qu’ici, il n’y a ni pistons, ni bielles, ni soupapes...
Et pour cause, la nouvelle Hyundai Ioniq 5 N est une voiture purement électrique, mais une électrique d’un nouveau genre. Tout comme la Ioniq 5 standard, elle repose sur une architecture 800 volts. Et les puissances de recharge possibles sont aussi rapides que la voiture en elle-même! La batterie de 84 kWh peut être gavée de 10 à 80 % en 18 minutes, sous une puissance allant jusqu’à 350 kWh. «Est-ce réellement nécessaire?», pourrait-on se demander. Mais avant de répondre de manière sarcastique, il convient de se rendre compte de ce que l’on conduit exactement.
La fumée provient des pneus
La Ioniq 5 N a tout pour devenir le futur médicament de substitution pour les drogués que sont les fans inconditionnels des moteurs à combustion, ceux qui se font appeler «petrolheads». Pour ces conducteurs, la vie ne s’envisage pas autrement qu’avec un moteur pétaradant, qu’en appuyant sur une pédale d’embrayage ou qu’en jouant du levier de vitesse. Bref, ils entendent bien maîtriser leur voiture avec des gestes ciblés.
Pour l’heure, aucun véhicule électrique ne permet de répondre à leurs besoins. Mais cela pourrait bien changer... Dans un monde où certaines personnes pensent qu’il n’y a plus besoin de se rendre à Venise pour admirer la cité des Doges, que l’on peut le faire virtuellement ou qu’il suffit simplement de se rendre dans un ersatz reproduit en béton et en plastique (comme à Las Vegas), dans un monde où certains n’hésitent pas à remplacer la vraie viande par un produit végétal, ou «vapoter» au lieu de fumer le cigare après un bon repas, la Hyundai Ioniq 5 N a toutes les chances de faire fureur. Ce qui est vraiment bouleversant avec cette voiture, c’est que quiconque s’assoit à son volant tombe directement dans le panneau: cette voiture touche la corde sensible de toute personne qui trouve encore un peu de plaisir à conduire une voiture et qui est enthousiasmée par un tour rapide de circuit, le tout accompagné de bruits envoûtants.
Un plaisir sérieux
Mais passons aux choses plus concrètes: en augmentant le nombre de points de soudure sur la carrosserie et en ajoutant quelques mètres de colle supplémentaires, Hyundai confère à la structure de sa «5» électrique une rigidité torsionnelle plus importante. L’attention s’est ensuite portée sur les suspensions: à l’avant, on trouve de nouvelles jambes de force qui sont articulées séparément par les deux bras inférieurs, au lieu qu’un seul triangle n’absorbe lesdites forces. Cela donne une géométrie variable intéressante, puisque la roue pivote désormais sur deux points au lieu d’un seul. La «N» possède également une voie plus large; il en résulte, avec la puissance énorme et le couple encore plus important qui peut être sollicité brièvement, des performances vraiment impressionnantes.