Test Peugeot E-5008 : Générer de la valeur ajoutée

Chez Peugeot et Stellantis, on s'est efforcé dès le début de mettre au point des plates-formes pouvant accueillir aussi bien des moteurs à combustion que des moteurs électriques. Il s'agissait d'éviter que les demandes changeantes pour les différentes variantes de propulsion n'entraînent des problèmes de production. Le revers de la médaille, c'est que jusqu'à présent, les versions électriques des Français n'ont pas vraiment réussi à enthousiasmer, que ce soit en termes de puissance ou d'autonomie. Avec la Peugeot e-5008, les choses semblent s'améliorer, car les données de performance sont très prometteuses. Peugeot annonce ainsi une autonomie de 660 kilomètres pour la version équipée d'une grande batterie de 96 kWh, tandis que trois configurations de moteurs électriques sont disponibles : deux moteurs avant de 213 et 231 ch pour la variante longue portée et, à une date ultérieure, une version bimoteur de 320 ch. En outre, un hybride léger de 136 ch et un hybride plug-in de 195 ch sont disponibles en tant que moteurs à combustion.

Comme le souligne Peugeot, le grand moteur à combustion doit pouvoir parcourir de bonnes distances même en tant que moteur à combustion pur grâce à un volume de réservoir illimité. Mais ce qui est encore plus important que l'autonomie pure de la Peugeot 5008, ce sont les capacités de chargement dans l'habitacle ou, mieux encore, le nombre de places. En effet, la 5008 est une voiture à sept places, une voiture de transport de personnes extrêmement compacte. Avec une longueur totale de seulement 4,79 mètres, elle est assez unique dans le paysage. Avec trois rangées de sièges, le volume des bagages n'est plus que de 348 litres, mais c'est encore une taille respectable pour un véhicule purement électrique, qui doit aussi loger sa batterie quelque part. Une fois la rangée de sièges arrière rabattue, l'espace de rangement est de 916 litres, et la Peugeot offre un volume de chargement maximal impressionnant de 2232 litres.

Pour que l'accès à la rangée de sièges arrière soit un tant soit peu acceptable avec de telles dimensions, les ingénieurs ont fait preuve d'imagination. Ainsi, les sièges du milieu peuvent être rabattus vers l'avant et coulissés en plus vers l'avant. Pour Peugeot, la question de savoir qui doit prendre place sur la rangée de sièges arrière est assez claire : les enfants d'âge moyen. En effet, les fixations Isofix pour les sièges bébé ou les sièges enfant pour les enfants un peu plus âgés ne sont disponibles que sur la banquette centrale, là où l'on parvient à sécuriser correctement les petits bouts de chou de trois ans qui gigotent. Mais il est bien sûr possible d'installer des sièges pour enfants à toutes les places avec les ceintures à trois points. Avec ses trois rangées de sièges, la Peugeot 5008 s'inscrit dans la longue tradition du lion de Sochaux (F).

Armand Peugeot était un homme de famille, il avait cinq enfants. En 1894 ( !), il y a donc exactement 130 ans, il présentait un premier break, le type 10, une voiture haute sur pattes sans chevaux pour cinq personnes, propulsée par un moteur monocylindre Daimler. Quatre ans plus tard, le type 18 offrait déjà huit places. Dans les années 1930, les voitures familiales de Peugeot devinrent aérodynamiques avec la 402 Familiale. Et après la Seconde Guerre mondiale, lorsqu'il fut possible pour les familles nombreuses d'obtenir un complément décent à leur budget grâce aux allocations de l'État, la 203 en tant que Familiale rendit mobiles les familles nombreuses de l'Hexagone et des anciennes colonies. La disparition de la 505 et le nouveau monospace 806 ont marqué la fin des breaks Peugeot à plusieurs places.

Qu'il s'agisse d'un break ou d'un monospace, le nouveau 5008 présente un package très efficace en comparaison. En termes simples, il s'agit d'un 3008 redessiné à partir du montant B. L'empattement a été allongé d'environ 16 centimètres, ce qui permet notamment d'améliorer l'accès par les portes arrière (15 centimètres) et, bien entendu, l'espace intérieur. De plus, le toit est beaucoup plus reculé que sur la 3008. Peugeot a utilisé une astuce optique avec un panneau latéral en aluminium brossé qui confère au montant C assez raide et donc à l'ensemble de l'arrière de la voiture une forme nettement inclinée vers l'avant et moins cubique. L'astuce est très réussie. De plus, le hayon fortement bombé vers l'extérieur apporte un volume de chargement supplémentaire. Des moulures et des arêtes cassent les flancs élevés de la voiture, c'est une concession à la batterie installée sous la voiture, qui fait remonter l'habitacle plus haut. Pour le reste, la 5008 correspond à la dernière image de famille de la gamme Peugeot.

Le i-Cockpit est bien sûr présent dans la nouvelle 5008. On s'habitue rapidement à regarder par-dessus le volant, la position du volant quasiment entre les genoux semble un peu étrange dans les premiers mètres, mais après quelques kilomètres de conduite, l'ensemble semble assez naturel. Dans les versions les mieux équipées, un écran de 21 pouces s'étend du côté gauche devant le conducteur jusqu'au milieu du tableau de bord, l'ensemble est très ordonné et a un certain côté cool. La commande de la voiture est réjouissante : dix "i-Toggles" librement attribuables se trouvent sous l'écran central. Ces touches permettent de configurer à sa guise des fonctions souvent utilisées, de sorte qu'il n'est pas nécessaire de les chercher constamment dans des sous-menus.

Les touches du volant sont conçues de telle sorte qu'elles ne réagissent qu'à une pression explicite, Peugeot a sans doute pris ici un exemple négatif sur les produits concurrents d'outre-Rhin. De manière générale, l'habitacle semble très soigné, le choix des matériaux avec des applications de tissu sous le tableau de bord est agréable et adapté à la fonction de la voiture. Il en va de même pour les revêtements des sièges, qui prouvent qu'il est possible d'obtenir un habitacle de qualité sans avoir recours au cuir, tout aussi disponible. Avec des sièges avant conformes aux normes AGR (Aktion Gesunder Rücken, action pour la santé du dos), on est très bien assis au premier rang, très confortablement au deuxième - les dossiers sont également réglables en inclinaison - et au troisième, on est encore acceptable pour un homme adulte d'Europe occidentale.

En conduisant, on apprécie bien sûr le niveau sonore très bas, dont fait partie la suppression réussie des bruits de roulement généraux des roues, du châssis et de la carrosserie (vent). Avec la vue dégagée sur le volant, on se sent comme dans le cockpit d'un vaisseau spatial, ce que la Peugeot 5008 est en principe. Nous n'avons pas encore d'impressions de conduite avec les modèles thermiques, mais après un premier coup d'œil avec le modèle de base électrique de 213 ch, on peut supposer que les versions électriques de la 5008 correspondent le mieux aux caractéristiques de la voiture. Et avec la grande batterie de 96 kWh, il n'y a presque plus de raison de craindre l'autonomie. Avec 660 kilomètres selon WLTP, en réalité la valeur devrait toujours se situer au-delà de la barre des 500 kilomètres, l'e-5008 se situe au milieu des modèles thermiques comparables et se positionne parmi les meilleurs du genre.