Revue Automobile | 22.07.2024
Avec la Junior, Alfa Romeo couvre à nouveau le segment des voitures compactes, qu'elle avait abandonné avec la fin de la Giulietta. Et elle ne déçoit pas : le comportement routier est sportif, la direction directe et la propulsion (électrique) puissante. Alfa peut ainsi presque entièrement cacher sa parenté avec ses frères du groupe.
Le CEO d'Alfa Romeo, Jean-Philippe Imparato, a de grands projets pour la marque turinoise. En 2025, la Giulia remaniée devrait être lancée sur le marché, en 2026, ce sera le tour du Stelvio, et à partir de 2027, la marque ne devrait plus avoir que des voitures électriques dans son portefeuille, suivies la même année par un grand SUV. Mais c'est une petite Alfa qui va ouvrir le bal - la première petite Alfa depuis la fin de la Giulietta il y a un peu plus de quatre ans. Et la toute première Alfa entièrement électrique.
Avec une longueur de 4,17 mètres, la Junior - ou Milano, comme elle s'appelait encore il y a quelques semaines - est plus courte de 35 centimètres qu'une Tonale. Et le designer en chef Alejandro Mesonero-Romanos insiste avec véhémence sur le fait que la Junior n'est ni un SUV ni un crossover, mais une voiture compacte avec une position assise surélevée. Il s'agit aujourd'hui d'un besoin des clients auquel nous répondons, explique Mesonero.
Le CMP comme point de départ
Mais la position assise surélevée a aussi une autre raison, technique : la base du Junior est la plateforme CMP de Stellantis, qui, de par sa construction, oblige à un design de crossover - en raison de la batterie dans le soubassement. Le crossover compact partage donc cette plateforme avec la Jeep Avenger, la Fiat 600 ou la Peugeot 3008. Alfa Romeo a utilisé la CMP comme base, mais a fait beaucoup d'efforts pour que le Junior ne se conduise pas comme les modèles frères du groupe.
Le châssis a été entièrement repensé, tout comme la direction. Des amortisseurs semi-actifs sur l'essieu avant et l'essieu arrière doivent assurer une sensation de conduite dynamique dont Alfa Romeo est si fière. « Vous serez surpris au volant de la nouvelle Junior », avait promis Jean-Philippe Imparato au préalable. Les courses avec les véhicules de pré-série ont lieu sur le « Lange Circuit », sur le terrain d'essai de Balocco (I). Le parcours s'inspire d'une route de campagne - typiquement italienne, avec de nombreux nids de poule et une vitesse maximale signalée de 90 km/h.
Nous sommes surpris
Et effectivement : nous sommes surpris. Le comportement au braquage est direct, comme on peut s'y attendre avec un rapport du boîtier de direction de 14,6:1. Le châssis est réglé fermement et lors des changements de charge dans les virages, le roulis reste limité. Dans la variante « Veloce » que nous avons pu tester, on utilise en outre un abaissement de 25 mm, des stabilisateurs de virage plus durs sur les essieux avant et arrière et un nouveau différentiel à camembert sur l'essieu avant. Cela permet d'éviter le sous-virage en sortie de virage, de sorte que le Junior se laisse effectivement conduire de manière nettement plus sportive que ce que l'on pourrait attendre d'un crossover compact entièrement électrique.
La première motorisation présentée par Alfa Romeo est le Junior « Veloce » avec un moteur synchrone de 207 kW (280 ch) sur l'essieu avant. Celui-ci permet au véhicule de 1,6 tonne de passer de l'arrêt à 100 km/h en 5,9 secondes. Le moteur est alimenté par une batterie lithium-ion d'une capacité utile de 51 kWh. Alfa Romeo annonce une autonomie un peu décevante de 334 kilomètres. De plus, la charge de 20 à 80 pour cent dure environ 27 minutes avec une puissance de charge maximale de 100 kW.
Plus tard, une variante plus faible avec un moteur électrique de 115 kW (156 ch), ainsi qu'une propulsion hybride - comme on la connaît de la Jeep Avenger et Cie - devraient suivre. Un moteur essence trois cylindres de 100 kW (136 ch) est associé à un système 48 volts qui fournit encore 21 kW (28 ch). Le Junior se qualifie ainsi davantage comme un mild hybrid que comme un véritable full hybrid - mais il devrait tout de même être possible de parcourir de courtes distances en mode purement électrique.
Parenté avec le groupe
L'intérieur est en grande partie typiquement Alfa, même si certains composants ont dû être repris du groupe Stellantis. Ainsi, les instruments ronds traditionnels ont été remplacés par un combiné d'instruments numérique rectangulaire. L'influence du groupe est également visible dans l'info-divertissement de 10,25 pouces. Les sièges semi-coques de la « Veloce », de série et à la finition soignée, sont une consolation. Leur inconvénient est que l'espace à l'arrière - déjà peu généreux - est encore réduit et que l'espace pour les jambes est presque trop petit pour les adultes.
Comment un crossover compact s'intègre-t-il dans l'orientation premium d'Alfa Romeo ? Parfaitement, selon Imparato. Après tout, c'est un segment que l'on a couvert jusqu'à la fin de la Giulietta et dans lequel on peut à nouveau offrir quelque chose aux fans de la marque avec le Junior. Les fans de la marque ne devraient être dérangés que par un détail : Le fait que le bouton rotatif DNA, devenu si caractéristique d'Alfa, ait dû céder la place au bouton « Drive Mode », que l'on retrouve sous la même forme dans l'Opel Corsa et la Citroën C3. Ici, on aurait pu avoir le courage de conserver l'originalité même dans les détails.