Maserati GranCabrio Folgore - Un numéro aérien

Dans sa deuxième décennie, la mobilité électrique de grande série revient là où elle a commencé en 2008 avec la Tesla Roadster : le cabriolet. Maserati lance en fanfare la GranCabrio Folgore, l'alternative ouverte de la GranTurismo Folgore. La marque devient ainsi le précurseur d'un nouveau segment, car les voitures électriques ouvertes sont jusqu'à présent une denrée rare. Les personnes intéressées par cette quatre places de luxe, qui coûtera au moins 200 000 francs, peuvent s'attendre à une bonne dose d'esprit d'ingénierie italien. En effet, les ingénieurs de Maserati ont mis beaucoup de cervelle dans leur troisième Folgore, après la Grecale et la GranTurismo, comme s'appellent les modèles électriques. Dès le début du développement en 2017, la consigne était de limiter au maximum les différences techniques entre la GranCabrio et la GranTurismo et d'utiliser la même architecture en aluminium-magnésium. Ainsi, sous l'élégante ceinture de caisse et l'immense capot moteur qui se fond sans transition dans les pare-boue avant, les différences sont minimes. Par exemple, les renforts nécessaires sur la carrosserie d'une voiture ouverte.

À l'intérieur, la quatre places ouverte séduit par un équipement de luxe adapté au prix, jusqu'au sèche-cheveux qui, les jours de froid, souffle de l'air chaud autour du cou des quatre places. Les sièges en alcantara aux formes sportives, dans lesquels des lasers ont fraisé des motifs en filigrane, constituent certainement un point fort visuel. Selon Maserati, il s'agit d'une technique unique au monde. Au-dessus, le designer Klaus Busse a conçu une capote textile plate à isolation multiple, livrée en cinq couleurs. Lorsqu'elle se replie à l'arrière - ce qui fonctionne jusqu'à 50 km/h même en roulant - il ne reste cependant guère plus de place que pour deux petits sacs souples dans le coffre de 151 litres.

Un coup d'œil sur la fiche technique montre que la marque reste fidèle à sa tradition de course automobile, même pour la propulsion électrique : la puissance du système des trois moteurs électriques de 300 kW chacun ne triple pas, car la batterie ne peut pas le faire. Mais en mode "boost", ce sont tout de même 830 ch qui arrivent aux roues, et 751 ch en mode standard. La Grancabrio peut atteindre une vitesse de pointe de 290 km/h et franchir la barre des 200 km/h en moins de dix secondes. Les 420 kilomètres d'autonomie promis par le WLTP ne sont évidemment pas réalisables de cette manière. Lorsqu'on appuie sur la pédale d'électricité, les moteurs électriques, qui ne sont pas reliés de manière rigide aux roues arrière, transmettent leur couple de manière variable là où il est nécessaire. Ce torque vectoring fonctionne comme un blocage de différentiel et stabilise le véhicule dans les virages rapides, mais aussi lors d'un brusque relâchement de l'accélérateur. De plus, chaque moteur est commandé indépendamment et agit individuellement, de sorte que la sportive roule avec une traction arrière et, si nécessaire, avec une traction intégrale.

Le cœur de la propulsion électrique est la technologie 800 volts. Dans le meilleur des cas, la puissance de charge augmente jusqu'à 300 kW sur le Power Booster. En cinq minutes, la voiture peut alors parcourir 100 kilomètres. En d'autres termes : en 18 minutes seulement, le chargeur DC remplit les 83 kWh utilisables de la batterie de bord d'une capacité totale de 92,5 kWh de 20 à 80 pour cent. De plus, la GranCabrio est équipée d'un booster de charge spécial. Il permet à la Maserati de puiser du courant de 50 kW même dans les anciennes stations de recharge à courant continu qui ne fonctionnent qu'avec la technologie 400 volts. Contrairement à la plupart des voitures électriques, les cellules de la batterie ne sont pas placées à plat dans le sol et sous les sièges. Au lieu de cela, les cellules de la batterie s'empilent à l'avant pour former un paquet massif, là où se trouve le moteur V6 de la voiture à combustion. Les autres unités s'étendent comme un tuyau carré le long du tunnel central jusqu'à l'arrière. Les Italiens appellent cet ensemble de cellules "T-Bone". Ainsi, les passagers sont assis sportivement bas, même dans le modèle électrique. Mais surtout, cela permet de concentrer le poids du véhicule sur l'axe longitudinal et d'éviter tout couple de roulis latéral. La dynamique en virage du cabriolet de 2,3 tonnes devrait certainement en bénéficier. (SP-X/AR)

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