V10 et 4x4 Avec l’Huracán Sterrato, l’ère des Lamborghini dotées de dix cylindres prend fin sous la forme d’une supercar spécialement conçue pour le tout-terrain.
Finito. Lorsque la remplaçante de l’actuelle Lamborghini Huracán sera dévoilée l’année prochaine, elle disposera de deux cylindres de moins. Oui, au lieu d’un V10 atmosphérique, c’est un V8 biturbo qui officiera alors sous le capot arrière de la future Italienne. Ainsi mourra le 10-cylindres en V. D’abord étrenné par la Gallardo (à partir de 2003), puis repris par l’Huracán (depuis 2014), il aura marqué toute une génération de conducteurs. Pour pallier ce déficit de cylindres, Lamborghini prévoit d’adjoindre une machine électrique à la chaîne cinématique, ce qui ferait de facto de la fille de l’Huracán un véhicule hybride. Lequel sera plug-in, puisque sa batterie sera rechargeable sur secteur. Pour aider à faire passer la pilule de l’électrification, Lamborghini prévoit d’augmenter considérablement la force de l’auto, qui devrait disposer d’une puissance oscillant entre 700 et 900 ch, selon les bruits de couloir. Excusez du peu!
D’ici à ce que ce nouveau modèle soit une réalité, la marque de Sant’Agata Bolognese lève le voile sur une ultime itération d’Huracán, un modèle dont la puissance n’a pas été augmentée mais au contraire diminuée: au lieu de 470 kW (640 ch) comme dans les trois dernières versions du coupé (Evo Spyder, STO et Technica), le V10 de la variante rehaussée Sterrato ne développe plus seulement que 449 kW (610 ch). Pardon, rehaussée? Oui, la Lamborghini Huracán Sterrato est une version baroudisée du coupé, un croisement entre deux types de véhicules, en l’occurrence une sportive et un tout-terrain. Ainsi, l’Huracán Sterrato est une voiture aussi à l’aise sur l’asphalte d’un circuit automobile allemand que dans le sable d’une piste marocaine. Pour faire de cette sportive un véhicule doué d’une telle dualité, Lamborghini a modifié de nombreux éléments mécaniques. La preuve, avec cette liste non exhaustive.
Moins de puissance, de l’air propre
Si le V10 de l’Huracán Sterrato ne développe «plus que» 610 ch, c’est parce que son admission n’est pas aussi bonne qu’à l’accoutumée. Et pour cause: la prise d’air du collecteur n’est pas disposée derrière les portes comme sur les modèles standards, mais bien directement sur le toit. L’avantage de cette disposition? À cette hauteur, l’air aspiré par le V10 est plus propre, puisqu’il est chargé de moins de poussière; au niveau des passages de roue, il y a davantage de sable, de feuilles et de cailloux. Et ceux-ci d’être susceptibles d’être directement projetés en direction du moteur. Cette modification en dit long sur le milieu pour lequel l’Huracán Sterrato a été faite: le désert! Celle-ci ne désire en effet qu’une seule chose: être déplacée sur un sol meuble dès que l’occasion se présente.
L’Huracán n’a jamais été synonyme de retenue. Mais la version tout-terrain Sterrato est encore plus excentrique que les variantes routières. Et pourtant, elle est bien plus pratique. En effet, quelle autre supercar dotée d’un V10 de plus de 600 chevaux peut offrir des rails de toit dédiés au montage d’une galerie?
L’Huracán n’a jamais été synonyme de retenue. Mais la version tout-terrain Sterrato est encore plus excentrique que les variantes routières. Et pourtant, elle est bien plus pratique. En effet, quelle autre supercar dotée d’un V10 de plus de 600 chevaux peut offrir des rails de toit dédiés au montage d’une galerie?
L’Huracán n’a jamais été synonyme de retenue. Mais la version tout-terrain Sterrato est encore plus excentrique que les variantes routières. Et pourtant, elle est bien plus pratique. En effet, quelle autre supercar dotée d’un V10 de plus de 600 chevaux peut offrir des rails de toit dédiés au montage d’une galerie?
L’Huracán n’a jamais été synonyme de retenue. Mais la version tout-terrain Sterrato est encore plus excentrique que les variantes routières. Et pourtant, elle est bien plus pratique. En effet, quelle autre supercar dotée d’un V10 de plus de 600 chevaux peut offrir des rails de toit dédiés au montage d’une galerie?
L’Huracán n’a jamais été synonyme de retenue. Mais la version tout-terrain Sterrato est encore plus excentrique que les variantes routières. Et pourtant, elle est bien plus pratique. En effet, quelle autre supercar dotée d’un V10 de plus de 600 chevaux peut offrir des rails de toit dédiés au montage d’une galerie?
L’Huracán n’a jamais été synonyme de retenue. Mais la version tout-terrain Sterrato est encore plus excentrique que les variantes routières. Et pourtant, elle est bien plus pratique. En effet, quelle autre supercar dotée d’un V10 de plus de 600 chevaux peut offrir des rails de toit dédiés au montage d’une galerie?
Lamborghini avait dévoilé la Sterrato fin novembre 2022 dans le cadre de l’Art Basel Miami Beach aux États-Unis. Depuis lors, les premiers des 1499 véhicules prévus ont été livrés aux clients. Voici les modifications visuelles que ceux-ci ont pu constater: les bas de caisse sont plus épais et ont été renforcés, une protection anti-encastrement en aluminium a été ajoutée et des contours d’ailes en plastique ont été vissés. C’est clair, la voiture n’a pas été dessinée pour être élégante, mais plutôt pour paraître robuste et surtout amusante, un peu à la manière d’un jouet. Les modifications ne sont pas seulement visuelles, elles sont également mécaniques, l’auto ayant reçu diverses adaptations techniques tout-terrain de la part des ingénieurs italiens. Ainsi, 44 millimètres de garde au sol ont été ajoutés par rapport à l’Huracán Evo. À l’avant et à l’arrière, les suspensions autorisent un débattement de respectivement 25 % et 35 % plus important. La largeur de voie a également été augmentée, de 30 millimètres à l’avant et de 34 millimètres à l’arrière. Eh oui, le coupé dispose également de pneumatiques adaptés à la conduite offroad.
Bête de piste
Assez de chiffres, il est plus que temps de prendre le volant de ce jouet des sables. Ce que la Sterrato s’est montrée capable de faire lors d’un essai sur la piste de sable de 2,2 kilomètres du «Nardò Technical Center» en Italie (un site de développement appartenant à Porsche) est sans pareil, ou presque, la seule véritable concurrente de la Lambo étant la Porsche 911 Dakar (lire test RA 34/2023). Qui sait, peut-être que les gars de Lambo ont observé leurs collègues de Porsche pendant qu’ils réglaient leur Dakar à Nardò et qu’ils se sont dit qu’il leur fallait absolument la même chose.
Mais arrêtons les suppositions et restons-en aux faits: sur les piste sablonneuses de Nardò, le mode de conduite le plus adapté est bien sûr le mode «Rally», un profil inédit qui côtoie les modes «Strada» et «Sport». En mode «Rally», la Sterrato est capable d’accélérer de 0 à 100 km/h en 3,5 s seulement, même sur sol meuble. Cette valeur n’a pas été mesurée. En revanche, elle semble réaliste, la Sterrato étant très performante sur tous les terrains. À tel point que son conducteur a rapidement tendance à se prendre pour un pilote de rallye. Et pour cause, la Sterrato prend volontiers les virages de travers, en facilitant à l’extrême les dérives grâce à un contrôle de stabilité spécialement adapté (appelé LDVI chez Lamborghini). Même si son conducteur n’a pas de véritable expérience, la supercar tout-terrain est capable de prendre tous les virages en drift. La direction précise fait le reste. Seule critique: l’emplacement du commutateur de mode de conduite n’est pas optimal, il est souvent actionné par inadvertance lors des nombreuses rotations rapides du volant. En revanche, la boîte à double embrayage à sept rapports est magistrale: rapide, elle réagit promptement aux sollicitations du conducteur.
L’habitacle ne ressemble en rien à un véhicule tout-terrain, malgré certaines exclusivités.
L’habitacle ne ressemble en rien à un véhicule tout-terrain, malgré certaines exclusivités.
Pas mal sur la route aussi
Malgré ses capacités tout-terrain vraiment grisantes, cette Lamborghini Huracán reste au fond une vraie supercar. C’est-à-dire qu’elle conserve un excellent dynamisme sur route ferme, le véhicule étant rapide et souverain sur l’asphalte. Oui, même les pneumatiques à gros profil ne parviennent pas à plomber les performances de la voiture, dont le dynamisme semble inné. Ce bon comportement sur le bitume est une bonne chose, car même si de nombreuses Sterrato seront très certainement commercialisées dans des pays où les pistes et les dunes sont nombreuses, elles rouleront très certainement la plupart du temps sur l’asphalte. Et pour la Suisse, il faut savoir que des barres de toit et des porte-skis peuvent être montés sur les rails de toit optionnels! À l’intérieur, la pistarde reste une sportive. Ainsi, l’Italienne ne se lave pas au jet, comme les véritables tout-terrain. Non, l’habitacle de la Sterrato est habillé de cuir, d’Alcantara (sur demande dans la couleur spéciale exclusive «Verde Sterrato»), de carbone et d’un système d’infodivertissement moderne.
Un chant d’adieu envoûtant
La sonorité n’a pas encore été abordée. Pas celle de la chaîne hi-fi, qui est tout à fait correcte, mais bien celle du moteur. Ce magnifique V10 autour duquel la voiture a été construite et qui entrera bientôt dans les annales de l’Histoire manquera sans aucun doute. Véritable cathédrale mécanique, il répond certes à la norme antipollution Euro 6d, mais il boit beaucoup plus que les 14,9 l/100 km revendiqués par le constructeur (normes WLTP). Mais bon, un vrai chanteur de rock a lui aussi besoin d’une gorgée supplémentaire pour chanter plus fort. En tout cas, les vocalises traversent la moelle épinière, allant directement au cœur. Pour les amateurs, il est difficile d’accepter que de tels concerts n’auront plus lieu à l’avenir.
Bien qu’elle soit moins puissante que les autres Huracán, la Sterrato est sans doute l’un des «jouets automobiles» les plus grisants du moment. Deux choses sont particulièrement réconfortantes dans tout cela: avec un prix de base avoisinant les 300 000 francs, la Lamborghini offraod est de toute façon inabordable pour le commun des mortels. Et puis de toute façon, les 1499 exemplaires sont épuisés depuis belle lurette.
