Anniversaire : 70 ans de Mercedes-Benz 190 SL (W121)

• Construite de 1955 à 1963
• 25'881 exemplaires produits
• L'évolution des prix s'est stabilisée

L'importateur américain de Mercedes-Benz Maximilian E. Hoffman a su comment enflammer le cœur des Américains pour les accélérateurs de pulsation allemands : Lors de l'International Motor Sports Show de New York, il a dévoilé le 6 février 1954 la furieusement rapide Gullwing-Mercedes 300 SL, mais surtout la Mercedes 190 SL, une voiture ouverte à deux places au design non moins excitant. C'est lors d'un voyage à Stuttgart que Hoffman a donné l'impulsion pour le développement de ce roadster à quatre cylindres conçu pour le confort. Il y avait expliqué au conseil d'administration de Daimler-Benz pourquoi un roadster maniable ferait fureur de New York à Hollywood, promettant ainsi de nombreux dollars à la marque à l'étoile. En effet, de nombreuses célébrités américaines, de Zsa Zsa Gabor à Frank Sinatra en passant par Cary Grant, Alfred Hitchcock et Grace Kelly, s'offrirent immédiatement la Benz portant les lettres "S" pour "Super" et "L" pour "Léger". En Europe aussi, les belles et les riches se sont montrées au volant d'une 190 SL, notamment l'as du ski Toni Sailer, l'actrice de "Sissi" Romy Schneider, l'écrivaine à scandale Françoise Sagan - et Rosemarie Nitribitt, qui cherchait à rencontrer des hommes dans son roadster noir aux sièges rouges, jusqu'à ce qu'elle devienne victime d'une affaire criminelle.

Il est rare de trouver des voitures qui écrivent à la fois l'histoire de la technique et celle de la société. Alors que la 300 SL (W198) à portes papillon incarne l'ancêtre d'une galerie de bolides Vmax construits en série, qui s'étend jusqu'à l'actuelle AMG-SL, la 190 SL, conçue par Karl Wilfert et Walter Häcker et mesurant seulement 4,29 mètres de long, a adapté les lignes de sa grande sœur Gullwing avec un tel succès qu'elle est devenue l'incarnation de la voiture de rêve élégante et pleine de vie des Swinging Fifties. Glamour devant le Grand Hôtel et talents de Gran Turismo grâce à la fiabilité de la technique Mercedes de grande série, cette combinaison permit à la 190 SL de gagner le cœur des dames de la société la plus aisée, d'Hollywood à Francfort, avec plus de précision que ne le faisaient les Anglaises ou les Italiennes capricieuses. La Mercedes 190 SL rompait même avec l'image de la femme Doris Day des années 1950, selon laquelle les femmes s'asseyaient en principe sur le siège du passager dans les voitures de luxe et se réjouissaient dans les publicités des accessoires tels que le miroir de maquillage, mais ne se trouvaient au volant que dans les petites voitures. La voiture de tourisme Mercedes 190 SL de 77 kW/105 ch, capable de rouler à 170 km/h, n'était donc pas seulement utilisée par les hommes dans les superproductions cinématographiques de ces années-là, telles que "Sous les palmiers de la mer bleue", "Le monde est beau" ou le remake du classique "Les trois de la station-service".

La liste de prix de la SL démarrait à 17'650 marks (en Suisse, 1959: 20'200 francs), et Mercedes facturait 1150 marks supplémentaires pour le toit amovible du coupé. Une Porsche 356 cabriolet était moins chère, et une Mercedes 180 "Ponton" coûtait même la moitié, bien que la 190 SL soit techniquement apparentée aux séries "Ponton" W120/W121. Ainsi, le groupe de plancher raccourci, la suspension des roues avant et le concept de châssis provenaient de la berline. Tout comme la SL Gullwing, la 190 SL arborait une grande étoile centrale avec une lamelle transversale chromée dans la calandre, qui reste aujourd'hui encore le visage typique de la SL et un symbole de prestige apprécié dès le début par la haute société, de la Cinquième Avenue à Hollywood Boulevard. (SP-X/AR)

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