Offre de la semaine : Ferrari 365 GT4 2+2

• Construite de 1972 à 1976.
• 470 exemplaires ont été produits - ou 524.
• Longtemps négligée

A la fin des années 60, Ferrari proposait trois modèles à douze cylindres, la 365 GTB/4, plus connue sous le nom de "Daytona", la 365 GTC/4, surnommée "la bossue", et la 365 GT 2+2, volontiers appelée "Queen Mary". Ceci parce que ce modèle - l'une des plus grandes Ferrari de tous les temps avec une longueur de près de 5 mètres - n'était pas non plus vraiment sportif à conduire. En fait, la GTC/4 était davantage conçue comme une "Gran Turismo" que comme une voiture de sport, mais son espace n'était pas vraiment exceptionnel. Mais Enzo Ferrari voulait maintenant un modèle plus "sérieux", il voyait qu'Aston Martin et Lamborghini connaissaient un succès commercial avec des véhicules ressemblant à des limousines, et il estimait qu'une telle Ferrari pourrait se vendre au mieux, notamment aux Etats-Unis.

La commande de design a été passée à Pininfarina et à Paolo Martin. Sergio Pininfarina était très satisfait des projets (on ne sait pas exactement ce qu'il en était d'Enzo Ferrari, qui considérait le design, tout comme l'aérodynamique, comme totalement surestimé) et les qualifiait de "discrets et pénétrants". Mais lorsque la nouvelle Ferrari 365 GT4 2+2 a été présentée pour la première fois au Salon de Paris à l'automne 1972, l'enthousiasme du public a été plutôt limité. Elle était décrite comme "trop Ford Granada", pas assez spectaculaire. Il y avait pourtant des détails subtils, comme la "moulure Pininfarina" qui faisait le tour de la voiture et l'abaissait visuellement (et qui a été utilisée plus tard dans de nombreuses créations Pininfarina). L'habitacle était également très confortable et offrait un espace étonnamment grand ainsi qu'un coffre à bagages adapté. Malgré cela, la 365 GT4 2+2 ne s'est vendue qu'à 470 exemplaires en quatre ans (ou 524, selon les sources) - ce qui pourrait aussi être dû au fait que la Ferrari était nettement plus chère que des Aston et Lambos comparables.

Les performances ne peuvent pas être en cause. La Ferrari pesait certes 1,8 tonne, ce qui était encore plutôt exceptionnel au début des années 70, mais elle tirait sa force du même V12 de 4,4 litres que celui qui équipait la "Gobbone", soit 325 chevaux ; le changement de vitesse se faisait par une boîte manuelle à 5 vitesses. Le cuir, les vitres électriques, la climatisation et une vitesse maximale de 250 km/h étaient de série. Il est intéressant de noter qu'en 1974, une Daytona coûtait 80'500 francs en Suisse, la "limousine" atteignait 98'500 francs - et la nouvelle Berlinetta Boxer coûtait 117'500 francs.

La voiture présentée ici sera mise aux enchères le 29.12.2023 à l'Oldtimer Galerie Toffen à Gstaad. La Ferrari est proposée avec le texte suivant : "Cette rare Ferrari 365 GT4 a été livrée au Qatar en 1976 comme l'un des derniers véhicules de la série. En 1978, l'élégant coupé a été acheté par le père du vendeur à la famille royale qatarie Al Thani, importé en Suisse et immatriculé ici pour la première fois le 28 juillet de cette année-là. Dès 1982, avec environ 16 000 kilomètres parcourus, la Ferrari a été rangée au garage et n'a plus bougé depuis. En mai 2020, la voiture a finalement été reprise par le déposant et amenée chez un spécialiste allemand des véhicules classiques pour être remise en service et réparer les dommages d'origine. Le moteur a été partiellement révisé, avec de nouveaux roulements, de nouveaux segments de piston, de nouveaux joints et une nouvelle chaîne de distribution. La boîte de vitesses à 5 rapports a été nettoyée, contrôlée et repeinte. Les six carburateurs doubles Weber ont été révisés, tout comme l'ensemble du système de freinage et les amortisseurs. La carrosserie a été repeinte dans sa couleur d'origine "Bianco Avus" et de nouveaux joints en caoutchouc ont été posés sur les portes et les fenêtres. L'intérieur a été nettoyé et rafraîchi et un système d'échappement en acier inoxydable ainsi que quatre nouveaux pneus ont été montés. Ces travaux ont duré plus d'un an et coûté près de 100 000 euros, avant que la 365 ne soit reprise par le vendeur en novembre 2021. Bien que le centre d'intérêt de ce dernier se trouve désormais en Asie, il a réalisé avec ce projet son rêve de jeunesse : "conduire cette voiture quand je serai grand". Il a donc la possibilité d'acquérir une Ferrari rare, en très bon état, qui appartient à sa famille depuis de nombreuses années et qui n'a parcouru que 17'000 kilomètres. Le magnifique coupé 2+2 sera remis à un nouvel amateur lors du dernier contrôle technique en tant que véhicule vétéran en décembre 2023". Le prix estimé se situe entre 135'000 et 145'000 francs.

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