Encore une fois, nous allons parler de la ville de Zurich. Les autorités envisagent depuis un petit moment de transformer la Rosengartenstrasse (l’un des principaux axes de circulation de la ville et l’une des rues les plus fréquentées de Suisse puisque empruntée par plus de 60 000 voitures par jour) en une zone de promenade, pour ainsi dire. Il y aura des pistes cyclables, des passages piétons, divers feux de signalisation, une préférence pour les transports publics et une zone 30 km/h. Mais comme toute cette transformation prend beaucoup de temps à planifier et à élaborer, les autorités zurichoises ont décidé que les nuisances dont souffraient les riverains étaient tellement insupportables qu’on ne pouvait plus attendre. Et qu’il fallait donc introduire la vitesse de 30 km/h sans plus tarder, autrement dit immédiatement.
Les employés de la Ville étaient en train d’installer les nouveaux panneaux de limitation de vitesse lorsque la police cantonale a eu vent de l’affaire, «par les médias», dit-elle. Et évidemment, elle n’a pas du tout apprécié et a rapidement interdit aux autorités de réduire la vitesse dans cette rue. C’est déjà la deuxième fois en peu de temps que le département des transports de la Ville cherche à introduire un nouveau régime de circulation sans passer par le service cantonal compétent. Auparavant, la police avait déjà dû refuser une réduction du nombre de voies sur la Bellerivestrasse, un autre axe principal de la ville de Zurich, alors que les riverains de la Rosengartenstrasse, une rue à quatre voies, ont toujours vécu avec le bruit du trafic. Ce n’est pas nouveau: depuis plus de cinquante ans, cette rue traverse la ville comme une artère principale et ceux qui s’y installent savent ce qui les attend. Il y a trois ans, les Zurichois ont eu la possibilité de faire passer la rue dans un tunnel. Et qu’ont-ils fait? Ils ont rejeté le projet dans les urnes.
Evidemment, il n’est pas nécessaire de rendre chaque quartier et chaque appartement accessible en voiture. Certes, les zones piétonnes sont tout aussi appropriées que les rues de quartier à circulation réduite. Mais aux bons endroits et tant que le trafic individuel peut circuler librement sur les axes principaux. Heureusement, à Zurich, c’est au moins la police cantonale qui se charge de faire respecter la loi, à défaut de l’administration publique...