La SES, «Schweizerische Energie-Stiftung», autrement dit la «Fondation suisse de l’énergie» est sans doute l’une des plus grandes associations d’opposants au nucléaire en Suisse. Elle a récemment présenté une proposition sur la manière de résoudre les futures pénuries d’énergie. Bien que de nombreux experts s’accordent sur le fait que ces carences ne pourront être évitées autrement qu’en augmentant la part d’énergie nucléaire dans le mix énergétique, l’association entend résoudre les défis futurs par un autre moyen: diminuer la quantité d’énergie consommée par habitant. «Nous ne résoudrons pas les futurs goulets d’étranglement en augmentant la quantité d’énergie mise à disposition, mais bien en consommant moins», dit-elle en substance. Reste que cela a déjà été fait: au cours des vingt dernières années, la consommation d’électricité par personne a baissé de 13 % en Suisse. Mais bien évidemment, cela ne suffit pas. Pour l’association, nous ne devons pas consommer plus que ce dont nous disposons. En d’autres termes: ce n’est pas à la taille du gâteau de s’adapter, mais bien au citoyen d’adapter sa part à la taille.
Les transports sont également visés. Si la consommation d’électricité est relativement faible dans le mix énergétique actuel, elle devrait bien évidemment augmenter dans les années qui viennent. Dans ses calculs, la SES part du principe que seules des voitures électriques circuleront sur les routes à l’horizon 2050. L’association calcule ensuite que nous pourrions consommer 20,2 térawattheures d’électricité en moins d’ici 2050 si nous roulions beaucoup moins.
Bien qu’elle soit emballée dans de belles formules (telles que «influencer la demande de mobilité» et «utiliser les transports publics de manière plus régulière»), l’idée de l’association est très claire: augmenter le coût de l’automobilité, la rendre plus chère, beaucoup plus chère. De telle sorte que les automobilistes qui ne seront plus capables de financer leur véhicule finiront par le lâcher.
Dans la partie consacrée aux bâtiments, l’étude propose également une solution qui paraît encore plus radicale: une réduction drastique de la surface habitable par personne!
Allez, je vous souhaite, chères lectrices, chers lecteurs, un Noël chaleureux et une belle et heureuse année 2024... remplie de libertés.