La semaine dernière, j’ai dû prendre le RER. À 18 heures. Un jour ouvrable. Comme des centaines de milliers d’autres personnes en Suisse. Et pour être tout à fait honnête, je les ai tous plaints. Car pour moi, un tel trajet reste une exception; pour elles, c’est la routine quotidienne. Je me suis demandé comment elles faisaient. Je ne suis pas resté une minute dans ce train (il n’y avait pas de place assise, ni en deuxième ni en première classe) et j’ai pensé à la voiture. Ce moyen de locomotion où personne ne vous bouscule, ne vous respire dans le cou ou, pire encore - et c’est là que je suis un peu délicat - ne tousse dans les environs, ne renifle en permanence ou n’éternue à intervalles réguliers.
Avant de monter dans ce train, j’avais passé près de deux heures dans une voiture, en tant que passager d’un collègue de la rédaction. Environ une heure dans une circulation ralentie, parfois même à l’arrêt. Bien sûr, ces conditions sont moins désagréables pour le passager, mais ce voyage en train m’a fait réaliser que j’aurais tellement aimé être au volant d’une voiture à ce moment-là. Dans les embouteillages. Avec une boîte de vitesses manuelle. Peut-être même seul, sans passager, quitte à me priver d’une bonne conversation. L’essentiel étant que je ne sois plus dans ce train. J’aurais pu passer un coup de fil ou écouter un livre audio. Bien sûr, les deux sont possibles dans le train, mais dans les conditions susmentionnées, ce n’est pas amusant. Dans les embouteillages, c’est encore mieux! Mais je le précise pour plus de clarté: bien sûr, je préférerais que le trafic soit toujours fluide. Mais ce n’est pas le cas, pour de nombreuses raisons.
Si un accident en est la cause, je me rappelle tout de suite qu’il est toujours préférable d’être dans les embouteillages que d’être impliqué dans un tel événement. Rester calme, cela aide pour éviter les problèmes sur la route. Jusqu’à présent, j’ai toujours aimé m’énerver contre les embouteillages quotidiens. Le réseau routier largement insuffisant, les automobilistes trop nombreux, la météo, etc. Mais à l’avenir, je me souviendrai simplement de cette soirée dans le RER. Même un embouteillage dû à la congestion quotidienne du trafic est un luxe dont nous ne devrions pas nous priver.
Certains cercles, qui ne sont pas tout à fait innocents dans la problématique du trafic, peuvent toujours s’en prendre aux voitures et aux automobilistes. Tant que le train sera une telle torture aux heures de pointe et qu’il n’y aura pas d’alternative un tant soit peu civilisée, la voiture restera toujours mon moyen de transport préféré pour me rendre au travail. Pas question de changer cela!
