Le Tages-Anzeiger a récemment publié un article surprenant sur l’échec de la politique des transports à Zurich. Et le «Tagi» prend noir sur blanc et de manière un peu surprenante, le parti des automobilistes. Du moins à moitié, mais il est étonnant que ce média de référence, en principe plutôt orienté à gauche, s’adoucisse lorsqu’il s’agit des automobilistes. Concrètement, l’article parle de la gestion du trafic dans la Langstrasse, où un tronçon de soixante mètres a été fermé en septembre 2023 aux automobilistes.
En fait, il n’est pas vraiment fermé: seul un panneau d’interdiction de circuler indique qu’il faut faire un détour via trois rues dans le quartier, et ce uniquement pendant la journée – la nuit, la circulation est autorisée normalement. Plus de 17 000 automobilistes n’ont pas respecté cette interdiction le mois dernier, soit en moyenne un toutes les deux minutes. La ville de Zurich devait donc réagir, mais comment? Au lieu d’améliorer la signalisation – ou, mais c’est un peu osé, de supprimer ce barrage routier absurde –, elle a installé un radar. Et gagne ainsi cent francs toutes les deux minutes.
Un célèbre designer automobile allemand a dit un jour que la beauté de la conduite automobile était de pouvoir enfreindre la loi. Sinon, on peut aussi prendre les transports publics. Il est possible que la mentalité de son employeur italien ait déteint sur cet Allemand. Bien sûr, les lois ne servent à rien si elles ne sont pas respectées et l’anarchie non plus ne fonctionne pas, ni dans la société, ni dans la rue. Mais peut-être que les règles sont tout simplement mal conçues. L’intention de la ville de Zurich n’est certainement pas de remplir les caisses au détriment des automobilistes, résume le Tages-Anzeiger. Si l’on connaît la politique des transports de Zurich et que l’on enlève ses lunettes de gauche, on ne peut que rire d’une telle déclaration. Avec des recettes de 1,7 million de francs en un seul mois, la ville de Zurich doit aussi bien rigoler. Et elle ne changera certainement rien à la signalisation existante!
