Une taxe supplémentaire pour les SUV? Une majorité s'y oppose

Klaus Justen | 14.08.2025

Il suffit de jeter un œil aux chiffres d'immatriculation actuels pour constater que les automobilistes suisses ne jurent que par les SUV. Faut-il imposer une taxe supplémentaire sur ces véhicules souvent volumineux et lourds?

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L'année dernière et cette année encore, le SUV le plus vendu est le VW Tiguan

Si l'on examine les modèles de voitures les plus vendus en Suisse, seuls deux modèles non SUV ont réussi à se hisser dans le top 10 au premier semestre de l'année : la VW Golf et la Skoda Octavia. Tous les autres best-sellers sont des SUV, du segment compact aux SUV familiaux de grande taille. Cette tendance n'est pas nouvelle. L'année dernière déjà, près d'une voiture neuve sur deux était un SUV. Le modèle le plus vendu était la VW Tiguan.

Les SUV ne font pas l'unanimité: leur consommation et donc leurs émissions de CO2 sont, de par leur conception, plus élevées que celles d'une berline ou d'un break, qui n'ont pas nécessairement moins d'espace pour les passagers et les bagages. Cependant, le fait qu'un SUV compact occupe nettement moins d'espace sur la route qu'un break de taille moyenne est souvent négligé dans le débat.

C'est pourquoi des taxes supplémentaires sur les SUV sont régulièrement réclamées dans le débat politique. Le portail automobile Autoscout24 a sondé les automobilistes suisses et obtenu une réponse peu surprenante : une nette majorité des 759 personnes interrogées rejette la taxe supplémentaire. 68 % disent non, mais il est assez surprenant que 23 % soient favorables à une telle taxe.

Plus de la moitié des personnes interrogées (56,1 %) attribuent aux SUV une plus forte pollution que les autres types de véhicules. Néanmoins, 65,6 % ont déclaré qu'ils opteraient à nouveau pour un SUV lors de leur prochain achat, même si une taxe était introduite. 26,9 % opteraient pour un modèle plus petit et plus respectueux de l'environnement.

Une contribution financière éventuelle pour les SUV est majoritairement rejetée. 49,8 % des personnes interrogées déclarent ne vouloir rien payer pour une éventuelle taxe supplémentaire sur les SUV. Une minorité serait prête à payer jusqu'à 100 francs (7,2 %), 300 francs (6,7 %) ou 500 francs (4,4 %) par an. Deux tiers (66,2 %) conserveraient leur véhicule même en cas d'introduction d'une taxe supplémentaire, 11,2 % le vendraient.

L'attachement à cette catégorie de véhicules est particulièrement évident dans les motifs d'utilisation : 56,2 % citent l'espace pratique pour la famille ou les loisirs comme raison principale, suivis par des aspects liés au statut (31,5 %) et au besoin de sécurité (29,4 %).

Interrogés sur les mesures appropriées pour réduire les émissions de CO2, les répondants privilégient les incitations économiques : 49,9 % ne souhaitent aucune intervention de l'État et estiment que c'est au marché de trouver des solutions. Les récompenses pour les véhicules respectueux de l'environnement (24,2 %) recueillent à peu près autant de soutien que le développement des transports publics (24 %). Les restrictions de circulation pour les voitures lourdes dans les villes sont peu populaires (14,1 %).

Photo: VW

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