Nouvelles immatriculations en Suisse 2024: le marché reste volatil

Lorsque sont publiés les chiffres des nouvelles immatriculations, de nombreux constructeurs automobiles tirent la tête, d’autres, au contraire, ont la banane. Mais de manière générale, on peut affirmer que le début de l’année automobile 2024 s’avère plutôt timide et surtout très changeant au premier trimestre. Les boursiers parlent d’un marché volatil, à bascule: tantôt en hausse, tantôt en baisse. Bref, personne ne sait encore dire comment l’année se terminera.

Les véhicules électriques ont été particulièrement malmenés en mars. À l’instar des hybrides rechargeables, ils se sont moins bien vendus qu’au cours du même mois de 2023. Il reste tout de même une légère hausse pour le premier trimestre, mais la dynamique des années précédentes est terminée si l’on considère l’ensemble du marché.

Une analyse plus précise de l’ensemble des différents constructeurs est plus nuancée. Tesla a plus que doublé ses ventes en Suisse par rapport à 2023. Près d’une voiture électrique sur trois, toutes marques confondues, immatriculée en mars, était une Model Y. Avec 1508 nouvelles immatriculations, le SUV a repris la première place des véhicules les plus vendus, alors que Tesla avait dû laisser la pole position à la Skoda Octavia en début d’année. Pour mettre les choses en perspective: les Américains ont vendu plus de Model Y en mars qu’Audi tous modèles confondus. Les livraisons suisses n’ont pas été affectées par l’arrêt de la production (qui a tout de même duré une semaine) de la Gigafactory allemande suite à une attaque du réseau électrique.

Volvo est également en bonne position. Parmi les constructeurs disposant d’un portefeuille de motorisations mixtes, la marque suédoise d’origine chinoise a la part la plus élevée de véhicules électriques, une de ses nouvelles immatriculations sur trois étant une BEV, à laquelle s’ajoutent plus de 40 % d’hybrides rechargeables. Ses véhicules purement thermiques sont donc minoritaires (voir graphique du mix de motorisations). Au final, Volvo affiche une hausse de plus de 8 % au premier trimestre. En revanche, VW a continué de chuter en mars et se situe 15 % en dessous de l’année précédente sur le trimestre, mais reprend la première place du classement des marques devant BMW.

Croissance des hybrides

Sur l’année, la part de marché des véhicules tout électriques s’est stabilisée à 18,2 %, avec un total de 10 442 nouvelles immatriculations, soit 0,8 point de plus que l’année dernière. Les hybrides rechargeables (5329 nouveaux véhicules) représentent une part de marché de 9,3 %. Ce sont les modèles hybrides sans possibilité de recharge externe qui connaissent la plus forte croissance. Le fait que de plus en plus de modèles à combustion soient équipés de la technologie mild-hybrid pour réduire les valeurs de consommation a ici un impact: 30,9 % de toutes les voitures neuves, soit 17 677 unités en chiffres absolus, offrent la technologie thermique en combinaison avec l’assistance électrique.

Le segment des propulsions alternatives, dans lequel Auto-Suisse regroupe les hybrides, les PHEV et les BEV, atteint ainsi une part de marché de près de 60 %. En toute logique, la part de marché des véhicules à essence pure sans assistance électrique est en forte baisse et se situe désormais à 32 %. Les 18 306 nouvelles immatriculations représentent une baisse de près de 15 % par rapport à l’année précédente. Le segment des véhicules Diesel s’est stabilisé à un peu moins de 10 % de part de marché. Ainsi, 5477 voitures à moteur Diesel ont trouvé preneur au premier trimestre.

En Suisse, les 16 mois précédant janvier 2024 s’étaient caractérisés par une hausse systématique du nombre de véhicules immatriculés (par rapport aux ventes du même mois de l’année précédente). Malheureusement, cette bonne série s’était interrompue lors de la nouvelle année. Avec un total de 23 467 nouvelles immatriculations, le mois de mars a également été plus faible que mars 2023. Pour les trois premiers mois de 2024, 57 224 voitures de tourisme neuves ont été immatriculées en Suisse et au Liechtenstein. C’est 2,7 % de moins qu’au premier trimestre 2023. «Ce retard sur l’année précédente est certes regrettable, mais il n’est pas non plus très important», analyse Christoph Wolnik, directeur adjoint d’Auto-Suisse. «Il correspond à la moyenne des nouvelles immatriculations d’un à deux jours ouvrables. Cela peut se rattraper plus tard dans l’année». Pour lui, ce printemps sera synonyme de ventes en hausse.

Comparaison internationale

Les chiffres allemands montrent des tendances comparables à celles de la Suisse. En mars, on y a enregistré 6,2 % de véhicules neufs en moins. En cumulant les 700 000 voitures neuves sur le trimestre, on obtient une augmentation de 4,2 % par rapport à 2023. Les ventes de voitures électriques ont chuté d’environ 14 %. La Grande-Bretagne enregistre une hausse de 11 % pour les véhicules électriques, la France de 24 %. En Chine, 5,6 millions de voitures ont été immatriculées au premier trimestre, soit une hausse de 10 %. La part des véhicules branchés (BEV et PHEV) y est de 37 %.