Le marché automobile suisse en septembre: à quand le rattrapage?

Auto-Suisse n'est pas forcément optimiste quant à la possibilité de combler ce retard d'ici la fin de l'année. Selon le rapport mensuel de l'association sectorielle, la détérioration des conditions politiques générales est source d'une grande insécurité. Celle-ci serait particulièrement marquée chez les clientes et clients privés. En particulier, la tâche souvent insurmontable pour les locataires d'obtenir leur propre borne de recharge sur le lieu de stationnement de leur véhicule représente actuellement un obstacle majeur à la poursuite de la montée en puissance de l'électromobilité.
«Un client réellement intéressé par l'achat d'une voiture électrique, mais qui n'a pas la possibilité de la recharger chez lui, doit généralement renoncer à son acquisition. Car la recharge pendant la nuit offre les plus grands avantages en termes de coûts», explique Thomas Rücker, directeur d'Auto Suisse. «Un tel non-achat est agaçant et frustrant pour lui, pour l'environnement, pour le vendeur et pour l'importateur, qui doit éventuellement payer des sanctionspour CO2 pour cette raison.»

Calculée sur les neuf premiers mois de l'année, la part de marché des voitures électriques s'élève à 18,7% avec 32'802 nouvelles immatriculations (-9,5% par rapport à l'année précédente), soit un bon point de moins qu'il y a un an. «La réticence à acheter des véhicules tout électriques, en particulier de la part des particuliers intéressés, est surtout due à la détérioration des conditions-cadres politiques», déclare Peter Grünenfelder, président d'Auto Suisse, en renouvelant sa demande d'amélioration de ces conditions-cadres.

L'incertitude actuelle, surtout chez les acheteurs privés, «retarde la décision d'investissement et fait vieillir le parc suisse de voitures de tourisme», poursuit Grünenfelder. En moyenne, les voitures du parc automobile suisse ont aujourd'hui plus de dix ans. Au tournant du millénaire, cette valeur était encore de 7,4 ans. Le choix sans cesse croissant de nouveaux modèles attrayants devrait toutefois, selon Grünenfelder, stimuler la demande, tout comme les perspectives conjoncturelles positives de la Confédération pour 2025.

La diffusion des systèmes de propulsion alternatifs pour les voitures de tourisme neuves se poursuit sans relâche. Pour la première fois après trois trimestres, la part de marché des motorisations hybrides et électriques atteint la barre des 60%. Rien qu'en septembre dernier, la part de marché des véhicules alternatifs s'élevait à 65.7%, soit près des deux tiers : sur les 20'155 voitures de tourisme neuves, 13'236 roulaient au moins partiellement à l'électricité.

En septembre, la marque VW a conservé la pole position de leader du marché. Le constructeur de Wolfsburg a pu limiter ce mois-ci son recul par rapport à l'année précédente à près de huit pour cent, alors qu'en août, VW avait dû céder beaucoup plus de terrain. Avec 16 971 voitures vendues, VW est à nouveau nettement en tête devant BMW, qui a vendu 16 343 voitures sur l'ensemble de l'année. Sur l'ensemble de l'année, BMW a progressé de 8,5 %, VW a enregistré une baisse de 12,9 %. Skoda, qui s'est clairement placée devant Mercedes-Benz et Audi, occupe la troisième place.

En ce qui concerne les modèles les plus vendus, Tesla a fortement progressé en septembre, le Model Y a été immatriculé à plus de 800 exemplaires. L'écart avec la deuxième place, la Skoda Octavia, s'est donc considérablement creusé. Le VW Tiguan et le BMW X1, qui ont chacun trouvé près de 500 acheteurs, ont nettement progressé en septembre et se sont hissés aux troisième et quatrième rangs, supplantant ainsi le Mercedes GLC.