Forte baisse des bénéfices chez Audi, 7500 emplois supprimés

Les conséquences de cette décision doivent maintenant être supportées par les salariés du constructeur allemand de voitures haut de gamme. Dès la veille de la conférence de presse sur les résultats, on a appris que l'entreprise et les représentants des salariés s'étaient mis d'accord sur un programme de réduction des effectifs.

Selon cet accord, 7500 postes seront supprimés d'ici fin 2029, dont la plupart (6000) d'ici 2027. Selon le directeur d'Audi, Gernot Döllner, les suppressions d'emplois, qui devraient être socialement acceptables et se faire par le biais de programmes d'indemnisation et de retraite progressive, ne concerneront pas la production, mais en partie le développement. En contrepartie des suppressions d'emplois prévues, l'accord a été prolongé, afin de renoncer à d'autres licenciements pour raisons économiques. Cet accord est désormais valable jusqu'en 2033.

En réduisant les effectifs, M. Döllner et son directeur financier, Jürgen Rittersberger, veulent économiser un milliard d'euros par an en frais de personnel.

Cela sera nécessaire, car pour l'exercice 2024, Audi a dû faire face à une deuxième baisse massive de ses bénéfices consécutive. Déjà annoncée comme une « année de transition », 2024 a apporté au constructeur bavarois les résultats mitigés attendus. Une série de changements de modèles dans des gammes importantes (A4, Q5, A6), des lancements de modèles retardés en raison de retards dans le développement, comme pour la Q6 e-tron, des difficultés de livraison pour les moteurs à six et huit cylindres, ainsi que l'effondrement des ventes en Chine: autant de facteurs qui se sont répercutés sur les chiffres de vente et le bilan.

Les chiffres en bref: le groupe de marques Progressive, avec ses marques Audi, Lamborghini, Bentley et Ducati, a livré 1,69 million de voitures (plus près de 55 000 motos) l'année dernière. Cela représente une baisse d'environ 226 000 voitures, qui est presque entièrement imputable à la marque principale Audi.

Lamborghini a vendu 10'687 voitures l'année dernière, a réalisé un chiffre d'affaires de 3,1 milliards d'euros et a réalisé un bénéfice de 835 millions d'euros. Cela représente une marge de 27 %, la marque joue «dans une ligue à part», selon le directeur financier Rittersberger.

Bentley a vendu 10'643 voitures, soit près de 3000 de moins qu'en 2023. Un chiffre d'affaires de 2,64 milliards d'euros et un bénéfice de 373 millions d'euros donnent une marge de 14,1 %.

Le groupe Audi a ainsi réalisé un chiffre d'affaires total de 64,5 milliards d'euros, soit une baisse de 5,3 milliards. Le résultat d'exploitation s'est établi à 3,9 milliards, contre 6,2 milliards l'année précédente, la marge passant de 9,0 à 6,0 %.

La marque principale Audi n'a pu contribuer au bénéfice qu'à hauteur de 2,6 milliards. Outre les facteurs déjà mentionnés, 1,2 milliard d'euros ont dû être dépensés pour la fermeture de l'usine de Bruxelles.

Pour l'année 2025, le PDG Döllner s'attend à une croissance du chiffre d'affaires de 67,5 à 72,5 milliards d'euros, même si les affaires ne seront pas plus faciles en raison de la réticence à acheter sur le marché chinois et des turbulences causées par les droits de douane américains.

Cependant, le secteur des voitures électriques à batterie connaîtra une croissance substantielle, affirme Döllner avec optimisme. L'année dernière, environ une Audi sur dix était une voiture électrique à batterie.

D'ici la fin de l'année prochaine, Audi lancera un total de 20 nouveaux modèles sur le marché, dont la moitié seront électriques. Le PDG espère que les nouvelles hybrides rechargeables, en particulier, stimuleront les ventes dans les modèles de grande série tels que l'A3 Sportback/Allstreet et la Q3. À la fin de l'année, Audi aura la gamme de modèles la plus récente par rapport à ses concurrents.

Pour la Chine, Döllner a annoncé que le premier modèle de la nouvelle sous-marque destinée au marché chinois (AUDI avec des lettres majuscules au lieu de quatre anneaux) sera présenté dans quelques s