Les droits de douane supplémentaires à l'importation pour les voitures produites en Chine, en vigueur depuis début juillet, ne touchent pas seulement les constructeurs chinois. Tous les véhicules construits en Chine sont concernés et sont soumis à des droits d'importation pouvant atteindre 38,1 pour cent en plus des 10 pour cent habituels. Les constructeurs allemands qui produisent une partie de leur gamme de modèles en Chine sont également concernés.
Selon un rapport du journal spécialisé Automotive News Europe, la Commission européenne a signalé à Volkswagen et BMW qu'elle réduirait les droits d'importation pour la Cupra Tavasacan et la Mini électrique de 37,6 pour cent actuellement prévus à 20,8 pour cent, cite ANE des sources non précisées. La Commission serait prête à considérer les deux constructeurs automobiles comme des entreprises dites coopérantes.
Depuis la fin de l'année dernière, la Commission européenne a mené une vaste enquête auprès des entreprises produisant en Chine pour savoir dans quelle mesure l'Etat chinois leur accordait des subventions ou des allègements fiscaux. Les entreprises se sont montrées plus ou moins disposées à coopérer. Le groupe Saic ne l'a apparemment pas fait du tout, c'est pourquoi sa marque MG, qui a exporté l'année dernière environ 200 000 voitures électriques vers l'Europe, est soumise au taux d'imposition le plus élevé de 38,1 pour cent. Les constructeurs classés comme entreprises coopérantes s'en tirent avec un taux de droit supplémentaire de 20,8 pour cent.
La Mini électrique de BMW, fabriquée en Chine, et la Cupra Tavascan, construite dans l'usine du groupe Volkswagen à Anhui, en Chine, ne faisaient pas partie de l'enquête de Bruxelles. Cela signifie qu'elles ont été automatiquement soumises au niveau de droits le plus élevé.
Selon Automotive News Europe, la Commission européenne examine actuellement une série de demandes d'entreprises qui n'ont pas encore produit de voitures à batterie en Chine dans le cadre de l'enquête et qui seraient donc concernées par le taux de droit le plus élevé. La Commission procédera à une évaluation finale à une date ultérieure.
L'industrie automobile allemande s'était déjà prononcée contre les droits de douane supplémentaires, car elle craignait des réactions de la Chine. Les constructeurs automobiles allemands réalisent tout de même un tiers de leur chiffre d'affaires en Chine.
Les acheteurs suisses de voitures ne sont pas directement concernés par les droits de douane de l'UE. En effet, les droits de douane supplémentaires s'appliquent à l'importation dans l'UE et non à l'importation en Suisse. Toutefois, le marché suisse devrait être indirectement touché. Les consommateurs devraient finalement s'attendre à un choix de produits plus restreint et à des prix plus élevés, craint par exemple l'association professionnelle Auto-Suisse.