Le marché automobile en Suisse: Match nul à la mi-temps

Lorsque l’arbitre siffle la fin du match – celui-ci n’est parfois pas terminé avant la 98e minute! –, le résultat tel qu’il était à la mi-temps n’a plus qu’une importance secondaire. Il en va de même pour le marché automobile en Suisse et au Liechtenstein: après six mois, les nouvelles immatriculations de véhicules sont légèrement inférieures à celles de l’année précédente. Il manque exactement 2534 unités pour atteindre l’équilibre, selon les chiffres de l’Association professionnelle Auto-Suisse. Un retard qui peut être compensé au cours de la seconde mi-temps – pardon, du second semestre.

Le mois de juin 2024 a été faible, les ventes y ont été 10 % inférieures à celles de l’année précédente. Les différents services des automobiles ont ainsi enregistré 22 689 nouvelles immatriculations. Selon Auto-Suisse. Un simple coup d’œil au calendrier pourrait suffire à expliquer cette situation: le mois de juin 2024 a compté deux jours ouvrables de moins que juin 2023. Si l’on tient compte du fait qu’en moyenne statistique, environ 1100 voitures neuves sont immatriculées par jour ouvrable dans notre pays, on pourrait tenir là l’explication.

Avec ces chiffres de juin, les nouvelles immatriculations pour le premier semestre s’élèvent du même coup à 121 218 unités. Ce sont 2534 voitures qui manquent par rapport à l’année précédente, soit exactement une baisse de 2 %. Auto-Suisse affiche toutefois un optimisme modéré pour l’avenir à moyen terme: le pronostic – 260 000 nouvelles immatriculations pour l’ensemble de l’année – semble toujours réalisable.

Plus d’hybrides, moins d’électriques

Si l’on regarde les chiffres des différents types de transmissions, la phase de faiblesse des voitures électriques se poursuit. En juin, 4200 voitures électriques à batterie ont été immatriculées, ce qui représente un recul de près de 20 % par rapport à juin 2023. Sur l’année, la baisse se stabilise à 7 %; à peine 21 400 voitures électriques ont trouvé acquéreurs cette année. Les hybrides plug-in, qui avaient encore progressé en pourcentage ces derniers mois, ont aussi connu un sérieux coup de frein en juin, perdant près de 22 % par rapport au même mois de l’année précédente. En revanche, les modèles hybrides, qui regroupent dans les statistiques aussi bien les hybrides normaux que les hybrides légers, sont toujours sur la voie de dépassement. Leur part a augmenté de près de 14 % au cours des derniers mois. Toutefois, un coup d’œil sur les données révèle également que la part des véhicules à essence pure a reculé de presque autant. Ce n’est pas étonnant, car de plus en plus de véhicules à combustion sont électrifiés grâce à la technique mild-hybrid, sur une base de 12 ou 48 volts. Les modèles Diesel ont subi des pertes en juin, mais sur l’année, l’auto-allumage est stable en Suisse avec une légère croissance.

Au total, les véhicules à transmission alternative représentent une part de 58,2 %. Selon Auto-Suisse, les conditions-cadres insuffisantes pour l’électromobilité et la faiblesse de la demande de modèles électriques qui en résulte mettent en danger la réalisation des objectifs de CO2 pour 2024. Les véhicules «enfichables» (c’est-à-dire les voitures purement électriques et les hybrides plug-in) représentent au total une part de marché de 26,4 %. C’est nettement moins que sur l’ensemble de l’année 2023, où cette part s’élevait à 30,1 %. Le haut degré d’électrification a «contribué de manière déterminante à la réduction des émissions moyennes de CO2», selon le président d’Auto-Suisse Peter Grünenfelder. «Les succès remportés jusqu’ici par l’ensemble de la branche dans la diffusion de l’électromobilité sont remarquables. Mais la poursuite de ces succès n’est pas automatiquement garantie, surtout dans la perspective de l’abaissement de 15 % des valeurs cibles de CO2 à l’horizon 2025.» L’année dernière, les importateurs ont respecté les valeurs cibles avec leurs flottes de véhicules. Comme l’a indiqué l’Office fédéral de l’énergie (OFEN), les émissions moyennes des nouvelles voitures de tourisme ont baissé de 6,7 % par rapport à 2022. Avec 112,7 grammes de CO2/km, la valeur cible de 118 grammes a été largement atteinte.

VW reste le leader du marché

Au premier semestre, VW s’est maintenu en tête des marques les plus vendues, devançant BMW d’une courte tête (41 véhicules). Les Bavarois enregistrent une forte hausse annuelle de plus de 14 %, tandis que VW a perdu un peu plus de 10 %. La troisième place de ce classement est occupée par Skoda, qui s’est nettement hissée devant Mercedes-Benz et Audi. Le constructeur d’Ingolstadt compte parmi les perdants du premier semestre: près de 2000 modèles aux quatre anneaux ont été vendus en moins! Des marques comme Mini, Jeep, DS Automobiles ou Genesis, pour n’en citer que quelques-unes, ont également subi de fortes baisses à deux chiffres.

Le modèle le plus vendu au premier semestre est une fois encore la Tesla Model Y, dont 600 exemplaires ont trouvé preneurs en Suisse au mois de juin. La Skoda Octavia suit de près, tandis que tous les autres candidats se trouvent déjà à bonne distance.