Les chiffres positifs dominent dans les statistiques mensuelles des nouvelles immatriculations de voitures de tourisme. 20 355 voitures ont pris pour la première fois la route en Suisse et au Liechtenstein en octobre 2023, ce qui représente une augmentation nette de 18,4 % par rapport au (mauvais) mois d’octobre 2022. Selon Auto-Suisse, la faitière des importateurs automobiles helvétiques, il y a néanmoins un hic derrière cette bonne nouvelle: ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux de 2019, lorsque plus de 26 000 voitures avaient été immatriculées en octobre; le recul par rapport au niveau d’avant la pandémie est donc de 22 %. La raison principale de cette réticence à l’achat d’un nouveau véhicule est, selon Auto-Suisse, les mauvaises perspectives conjoncturelles qui ont «un effet négatif sur la demande de véhicules neufs.» En conséquence, la croissance continue du marché au cours des dix derniers mois (13,1 %, à 203 261 unités) doit être relativisée.
Le segment des véhicules «enfichables» continue de connaître une forte croissance. Par rapport à octobre 2022, les voitures électriques à batterie (BEV) ont augmenté de près de 90 %, pour atteindre 4505 unités; les statistiques annuelles sont également impressionnantes, avec une croissance de plus de 40 %. Sur l’année, les BEV représentent donc une part de marché de 20 %. Près de 41 000 voitures purement électriques et 18 274 hybrides plug-in (PHEV) permettent aux voitures rechargeables de représenter une part de marché de 29 %. Mais la plupart des voitures sont toutefois encore propulsées par un carburant liquide: les moteurs à essence représentent 34 % et les moteurs Diesel un peu moins de 10 %. Et bien sûr, il ne faut pas oublier le segment des véhicules hybrides. Représentant une part de marché de 27 %, les hybrides fonctionnent certes en partie à l’électricité mais leur énergie principale provient d’un moteur thermique.
La course au titre de modèle le plus vendu en 2023 semble être pliée. En tête, on trouve le Tesla Model Y, dont 5052 exemplaires ont été immatriculés au cours des dix premiers mois, ce qui représente déjà un écart respectable par rapport au numéro 2, la Skoda Octavia (4036). Le constructeur tchèque est présent une seconde fois sur le podium avec l’Enyaq, un SUV électrique qui s’est vendu à 3697 exemplaires au cours de l’année.
L’essor des véhicules utilitaires
Un coup d’œil sur le marché des véhicules utilitaires, pour lequel on ne dispose que des données des trois premiers trimestres, «témoigne d’une situation économique robuste, malgré des perspectives conjoncturelles sombres», estime Auto-Suisse. «Jusqu’à la fin septembre, 31 025 véhicules de transport ont été mis en circulation, soit 4476 unités ou 16,9 % de plus que l’année précédente à la même période.» Pour les véhicules utilitaires légers – principalement des camionnettes – la situation est comparable à celle du marché des voitures de tourisme. D’une part, on a enregistré une hausse de plus de 19 % au cours de l’année, avec 21 709 unités vendues; de l’autre, on se situe toujours en dessous du niveau de 2019.
La situation est différente dans les deux autres segments. Pour les poids lourds, les derniers mois ont apporté une nette augmentation des ventes: avec 3388 véhicules, on est tout à fait au niveau de 2019, puisqu’il ne manque que neuf unités. Les gagnants de la pandémie ont été les véhicules de transport de personnes, surtout les camping-cars. Au cours des dix premiers mois de l’année, 5226 nouveaux camping-cars ont été délivrés, ce qui représente une petite baisse de 3,2 % par rapport à l’année précédente. Le boom du camping porte à bout de bras le segment des véhicules de transport de personnes, dont font partie les minibus et les cars. Il enregistre, au terme du mois d’octobre, 5928 nouvelles immatriculations et progresse encore de 1,6 % par rapport à l’année précédente. Dans l’ensemble, le marché des véhicules utilitaires est «un indice clair de la capacité de résistance de l’économie suisse face à la conjoncture actuelle», conclut Auto-Suisse.