Amag – Bien plus qu’un importateur

Plus de 1400 projets solaires ont été réalisés en 2023, pour ne citer qu’un chiffre. Il s’agit en grande partie d’installations photovoltaïques sur les toits de bâtiments résidentiels et commerciaux. Et ces installations n’ont évidemment pas été mises en place sous le label Amag, mais bien sous l’appellation Helion Energy AG. Étant donné que cette entreprise fait partie du groupe depuis mi-2022, elle a tout de même été évoquée lors de la conférence de presse annuelle d’Amag, le 26 janvier.

Devant un parterre de journalistes, le directeur du groupe Helmut Ruhl a parlé du nombre de voitures vendues l’année passée, mais il a accordé au moins autant d’importance au photovoltaïque, et donc à Helion. Sous la marque Amag Energy & Mobility, Helion est active non seulement dans les installations photovoltaïques, mais aussi dans les domaines des pompes à chaleur, de la gestion énergétique et des solutions de recharge. En plus des clients privés, l’entreprise s’adresse également au secteur public.

De l’électricité en réserve

À ce propos, il faut savoir qu’Helion a remporté l’appel d’offres pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur des aires de repos situées dans les cantons du Tessin et des Grisons. Et dans les cantons de Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Argovie, Thurgovie et Saint-Gall, l’importateur installera des panneaux sur les murs antibruit disposés le long des routes nationales. Mais ces aménagements ne seront pas prêts avant plusieurs années. Selon Helmut Ruhl, les projets mis en œuvre en 2023 permettront à eux seuls de produire plus de 70 gigawattheures d’électricité par an, soit presque le double de ce qu’ont consommé les voitures électriques vendues par le groupe helvétique l’année passée.

En 2023, Amag a pu mettre sur le marché de nombreux véhicules électriques (BEV), avec un total de 18 542 nouvelles immatriculations, soit presque 50 % de plus que l’année précédente. Elle a ainsi atteint une part de marché de plus de 35 % pour ce type de véhicules. Plus d’une voiture électrique sur trois immatriculée en Suisse en 2023 provient donc d’une marque importée par Amag. La part de marché totale pour les voitures de tourisme s’est élevée à 32,4 %, en comptant les véhicules de tourisme produits par VW Véhicules utilitaires.

Étant donné que 24 766 VW et 3584 «VW Nutzfahrzeuge» de tourisme ont été commercialisées l’année passée, VW est numéro un du classement des constructeurs les plus populaires avec une part de marché de 11,2 %. De son côté, Skoda (21 160 nouvelles immatriculations, 8,4 % de parts de marché) occupe la troisième place, Audi (20 313, 8,1 %) la quatrième et Seat/Cupra (11 958, 4,7 %) la septième, complétant ainsi le très bon résultat d’Amag. Helmut Ruhl a relevé que, toutes marques confondues, plus de trois voitures «Amag» neuves sur quatre étaient équipées d’un moteur à combustion (purement thermique ou hybride plug-in, PHEV), avant de rappeler qu’Amag présentait une part de BEV plus élevée (22,7 %) que l’ensemble du marché (20,9 %).

Nouveaux modèles

Cette année, la part de véhicules électriques devrait continuer à augmenter, selon l’importateur, qui indique que de nombreuses nouveautés comme la VW ID.7 déjà disponible, l’Audi Q6 e-tron ou le Cupra Tavascan seront commercialisés en 2024. L’engagement en faveur de la voiture électrique, la politique de modèles des marques maison d’Amag et la forte pondération de la filiale Helion Energy ne laissent aucun doute sur le fait que le groupe Amag prend au sérieux son objectif de travailler de manière climatiquement neutre à partir de 2040. D’ici là, il veut réduire de 90 % ses émissions par rapport à l’année de référence 2019 et éliminer le reste avec des technologies appropriées ou au moins le compenser avec des certificats.

Pour atteindre les objectifs visés sous le slogan «Amag Net Zero», le groupe doit performer dans tous ses secteurs d’activité. Initialement, la part des véhicules branchés nouvellement immatriculés (c’est-à-dire les véhicules électriques à batterie, BEV, et les hybrides rechargeables, PHEV) devait atteindre 50 % dès 2025. Mais cet objectif – qui ne sera probablement pas atteint – n’est qu’une pièce du puzzle dans une stratégie globale que le groupe décrit comme suit: une mobilité renouvelable de Suisse, pour la Suisse. «La direction est claire, la mobilité individuelle se dirige vers des voitures électriques sans émissions. Les jalons d’une production d’énergie renouvelable ont également été posés et il s’agit maintenant de réunir la mobilité et l’énergie et de proposer des solutions. Nous voyons ici de grandes opportunités avec notre offre», a encore expliqué Helmut Ruhl. Le groupe Amag n’entend donc pas seulement vendre des voitures électriques, mais il souhaite également participer activement à l’infrastructure nécessaire pour les accompagner. Entre autres choses, Helmut Ruhl ne cache pas que, pour lui, la propulsion électrique est bien la chaîne cinématique du futur.

Le groupe Amag s’oriente en conséquence dans tous ses secteurs d’activité et entreprises, allant du commerce automobile aux parkings que l’importateur possède, en passant par la location de voitures Europcar et l’abonnement automobile Clyde. Il en va de même pour toutes les autres entreprises du groupe, qui emploient au total plus de 7500 personnes (environ 200 de plus qu’il y a un an) et, pour la première fois, plus de 800 apprentis. Toutes ensemble, les entreprises ont réalisé un chiffre d’affaires de 5,2 milliards de francs en 2023.

Refus des Chinois

Sur les véhicules à combustion, Amag tient à conserver son savoir-faire sur les véhicules anciens. Les synfuels pourraient jouer un rôle pour eux en tant que technologie complémentaire, raison pour laquelle le groupe possède une participation dans la société Synhelion AG. Après différents projets pilotes, une nouvelle grande installation devrait être mise en service dans le courant de l’année à Jülich, près de Cologne. Celle-ci produira du synfuel en continu, à l’aide d’énergie solaire. En plus des véhicules anciens (Helmut Ruhl en possède un), ce carburant propre sera également destiné aux avions. «Vous pouvez compter sur moi pour alimenter mon ancêtre avec le carburant de Synhelion dès qu’il sera disponible», dit-il. Le chef du groupe Amag a été très clair sur un autre point, lorsqu’un journaliste lui a demandé si l’entreprise prévoyait un jour d’importer des véhicules d’une marque chinoise: «Non, j’exclus cette possibilité!» Les enseignes chinoises peuvent sans aucun doute construire des voitures électriques, mais les marques importées par Amag le font au moins aussi bien. Et bénéficient d’un excellent service.