Porsche Cayenne S Coupé – Toujours au top

Test Team RA | 30.11.2023

Dynamique En tant que S, le Cayenne Coupé se positionne clairement au milieu de la gamme fraîchement remaniée. Avec son gros V8, cette Porsche est très véloce. Mais revers de la médaille, elle est aussi très chère.

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Il est une sorte de rejeton mal aimé, mais néanmoins accepté de la famille Porsche. On sait très bien qu’il possède d’énormes qualités. Néanmoins, il a bien du mal à enthousiasmer. Les sœurs sportives (911) et minces (Boxster) sont bien plus en phase avec la philosophie de la famille. Malheureusement, à la fin des années 1990, elles rapportaient de moins en moins d’argent à la maison. Cela ne pouvait donc plus continuer ainsi. Pour dire la vérité, et rendre à César ce qui appartient à César, le Porsche Cayenne a probablement sauvé la marque de la banqueroute au début des années 2000. On peut en effet se demander si le constructeur allemand existerait encore s’il n’avait pas lancé son SUV. Et si c’était le cas, ce ne serait certainement pas sous sa forme actuelle.

L’idée de Porsche était brillante: dénicher de nouveaux clients en proposant un produit plus polyvalent, capable de transporter une famille entière tout en offrant un grand coffre à bagages. Tout cela dans un véhicule rehaussé, néanmoins doté d'un certain dynamisme. En effet, même sur le modèle de première génération, Porsche était parvenu à mettre sur pied un SUV dont le côté sportif n’était pas galvaudé. Certes, il était gros, grand et, aux yeux de beaucoup, pas particulièrement attrayant. Mais il sentait comme une Porsche et surtout, il se conduisait comme telle, certes sans le moteur boxer, mais avec un V8.

Une génération bonifiée

Le dynamisme du Cayenne n'a fait que se bonifier au fil des différentes (trois) générations qui se sont succédé. Particulièrement bien réussie, la dernière mouture est plus sportive que jamais. Quiconque a déjà conduit une Porsche se sentira immédiatement à l’aise dans le nouveau Cayenne. Enfin, certains aspects sont tout de même un peu perturbant. Par exemple, au lieu de tourner la clé de contact, le conducteur appuie désormais sur un simple bouton de démarrage. Heureusement, celui-ci est toujours situé du côté gauche du volant. En revanche, le levier de sélection de la boîte automatique a quant à lui migré, puisqu’il prend place de manière inhabituelle à la verticale, à droite du volant, sur le tableau de bord. Pour le reste, le Cayenne est fidèle à lui-même; il ne choque pas. Gros atout du SUV: il permet de régler la climatisation, les sièges chauffants et autres via de vrais boutons physique. Même la radio peut se régler via un vrai élément rotatif.

Certes, le système d’infodivertissement demande un certain laps de temps d’adaptation, mais les menus sont structurés de manière logique et brillent par leur excellente résolution. Idem pour le tableau de bord et l’affichage tête haute (en option, 1570 francs), également configurable. L’écran tactile passager de 10,9 pouces (1660 francs) est lui aussi d’une excellente résolution. Il permet, par exemple, de regarder des films. Pas pour le conducteur, qui ne voit rien sur l’écran depuis sa position (ce qui est tout à fait normal), mais bien pour le passager.

Un V8 amélioré

En dépit de tous ces gadgets modernes, le Cayenne n’est pas là pour jouer. Une fois démarré, le V8 biturbo de quatre-litres de cylindrée se fait entendre de manière très audible. Emprunté à la GTS, il remplace le V6 utilisé jusqu’à présent. Avec sa puissance maximale de 349 KW (474 ch) et son couple de 600 Nm, il est 25 kW (34 ch) plus puissant et 50 Nm plus coupleux que le V6 du modèle qu’il remplace. Commun à toutes les marques du groupe VW, le V8 ne fait pas un bruit typique de Porsche. Néanmoins, il émet des grondements sonores qui semblent provenir des entrailles de la Terre. C’est certain, pour les passionnés, ce moulin ne semblera jamais bruyant. Même pas lorsque les clapets du système d’échappement sport optionnel (3460 francs) sont activés et que le Cayenne S Coupé est éperonné. Sa puissance est toujours prête à l’emploi, préfigurant un moment de plaisir. Le moteur monte en régime sans effort et délivre sa puissance en toute circonstance grâce à ses huit cylindres.

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Si l'on commande le système d'échappement sport en option, le V8 qui se trouve sous le capot a encore un peu plus d'impact acoustique.

La gestion de la puissance et du couple est assurée par la boîte automatique à 8 rapports, qui convainc par sa démultiplication optimale et sa sélection précise des rapports. Pas une seule fois pendant l’essai, la boîte de vitesses ne s’est emmêlée les pinceaux. Si quelqu’un s’est trompé, c’est le conducteur qui, au démarrage, a appuyé trop fort sur le levier de vitesses automatique et a ainsi activé le programme de changement de vitesses manuel. C’est à chacun de juger si une telle mésaventure est plus à mettre sur le dos du conducteur ou à imputer au petit levier de sélection des rapports, trop délicat à employer.

À l’aise sur tous les terrains

La suspension pneumatique avec correction d’assiette et réglage en hauteur (2750 francs) installée dans le modèle essayé dans ces lignes maîtrise en fait toutes les disciplines, y compris le tout-terrain. Oui, cela semble difficile à croire et pourtant, avec sa garde au sol de 237 mm et les gués de 530 mm qu’il permet de franchir, le Cayenne est tout à fait à l’aise hors des sentiers battus. Certes, il n’est pas infaillible, surtout avec ses pneus Continental Sport Contact 7 montés sur des jantes de 22 pouces et ses élargisseurs de passage de roue peints dans la couleur extérieure (3480 francs). Néanmoins, il peut faire beaucoup plus hors route qu’un véhicule tout-terrain sur route. La transmission intégrale variable avec embrayage multidisque y contribue également. Sur la terre ferme, le Cayenne est alors vraiment dans son élément.

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La troisième génération de Cayenne est toujours aussi épaisse, mais plus élégante que ses prédécesseurs. C'est particulièrement vrai pour le coupé, dont l'arrière, avec un peu d'imagination, présente des traits de la 911.

Sur la route, le Cayenne peut tout faire, du «cruising» tranquille à une conduite dynamique dans les petits virages en passant par la chasse au meilleur tour sur un circuit. Eh oui, le chronomètre sur le tableau de bord n’est pas seulement là pour le spectacle, il est vraiment utile. Cela peut sembler fou mais le Cayenne S Coupé est tout à fait à même de réaliser d’excellents chronos sur un circuit. Il faut pour cela régler le bon profil de conduite, ce qui a pour effet de véritablement libérer le SUV de Zuffenhausen de sa laisse. Et ce, même si le véhicule d’essai n’était pas un fer de lance en matière d’équipement sportif. Il lui manquait par exemple le Porsche Torque Vectoring Plus avec blocage de différentiel arrière à commande électronique (1810 francs) et le système de contrôle actif du châssis Porsche Dynamic Chassis Control (3980 francs). La direction est d’une redoutable précision pour un SUV. Elle offre en outre un excellent retour d’information et un couple de braquage agréable. En option, les roues arrière sont directrices (2070 fr.). Il n’est pas surprenant que les freins soient au-dessus de tout soupçon chez Porsche, avec des disques en acier de la taille d’une pizza à l’avant (410 mm) et à peine plus petits à l’arrière (358 mm). Ceux-ci permettent à ce SUV de 2,2 tonnes de ralentir parfaitement, sur 36,5 m, ce qui est mieux que la moyenne du segment.

La familiale par excellence

Bien sûr, peu de gens achètent un Cayenne pour aller sur un circuit. En tant que SUV, il fait plutôt office de voiture familiale. Ou encore de véhicule de tous les jours et de loisirs pour les célibataires et les couples. Le Cayenne joue ce rôle de manière souveraine, en offrant beaucoup d’espace à l’avant et à l’arrière. Malgré sa ligne de toit effilée, il dispose d’un coffre de 592 litres. Cela suffit facilement pour embarquer deux sacs de golf, et plus encore si l’on rabat les sièges arrière. Bien que réputé, le système de son surround Bose n’est pas totalement convaincant à l’oreille. Mais il ne coûte rien puisqu’il fait partie du Porsche Swiss Package. Valant normalement 6750 francs, il est ici offert par Porsche Suisse. 

Quiconque cherche un véhicule de standing à vocation utilitaire aura davantage tendance à se rabattre sur la version normale du Cayenne, et non la variante Coupé. Evidemment, le Cayenne est sans doute beaucoup trop cher pour un tel usage; le véhicule essayé dans ces lignes coûtait plus de 180 000 francs, options comprises. Et encore, il était loin d’être entièrement équipé. Outre le Porsche Swiss Package déjà mentionné, Porsche Suisse accorde aussi un bonus de change selon le cours actuel. Et il y a moyen de faire mieux; les automobilistes souhaitant un Cayenne Coupé encore plus affûté peuvent opter pour le Turbo E-Hybrid avec pack GT. Celui-ci coûte 240 200 francs dans sa version de base. Fort de 544 kW (739 ch), il est encore plus puissant et peut même parcourir quelques kilomètres en mode purement électrique. Tout comme le Cayenne E-Hybrid qui, avec ses 346 kW (470 ch), est presque aussi pointu, alors que son prix de base de 123 800 francs est lui aussi très élevé. Procure-t-il autant de plaisir? Réponse dans la RA 50/2023.

Résultats

Note de la rédaction 88/100


Moteur-boîte

Bien qu’il ne s’agisse pas du Cayenne le plus puissant, le S est très performant. Le moteur et la boîte de vitesses sont en parfaite harmonie. La consommation de carburant reste dans la norme.

Trains roulants

Avec sa suspension pneumatique et son essieu arrière directionnel (les deux en option), le SUV négocie parfaitement les virages. Si le blocage du différentiel arrière et le contrôle actif de la suspension avaient également été embarqués, nous aurions probablement attribué cinq étoiles.

Habitacle

Le choix des matériaux et la finition sont convaincants, l’infodivertissement est à la pointe de la technologie. Et l’espace est étonnamment grand.

Sécurité

Nous donnons rarement la meilleure note, mais ici, cela se justifie. La conduite est sûre, les assistants performants (la reconnaissance des panneaux de signalisation fonctionne sans erreur) et les freins au top.

Budget

Sa plus grande faiblesse. Ce prix de base élevé se justifie par ses excellentes performances. Mais que les régulateurs de vitesse et de distance ne soient pas proposés de série, c’est de l’insolence.

Verdict

Oui, le Porsche Cayenne S Coupé est très cher. Mais il combine les caractéristiques de conduite typiques de la marque avec beaucoup d’espace et une utilisation quotidienne.

Photos: Vesa Eskola, Porsche, Texte: Simon Tottoli

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