«Je vois tout en noir»

Werner J. Haller | 15.02.2024

CS Montagne/Slaloms En 2023, Martin Oliver Bürki s’était démarqué. Sa BMW est désormais en vente, ce qui 
soulève des interrogations quant à l’avenir du champion.

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Martin Oliver Bürki, ici au volant de sa BMW, ne défendra pas son titre cette année.

L’homme fait ses plans et Dieu rigole, dit le proverbe. C’est le malheureux constat que fait Martin Oliver Bürki. Alors que ce Bernois de 38 ans remportait pour la première fois de sa carrière le titre de Champion de Suisse des Slaloms au terme d’une saison 2023 éprouvante, son beau-père, Christoph Mattmüller, décédait subitement six mois plus tard. Mattmüller n’était pas un inconnu dans le milieu du sport automobile, lui qui tenait l’atelier «Mattmüller Motorsport», situé à Bolligen dans le canton de Berne. Pour les proches de la famille, il était évident que Martin Oliver Bürki, lui-même mécanicien, était la personne idéale pour reprendre le flambeau. Néanmoins, cela n’a pas empêché les amateurs de sport automobile de réagir lorsqu’ils ont découvert que sa voiture était désormais en vente, une auto qui a toujours attiré l’attention dans les paddocks: «C’est un mélange entre une BMW E30 et une E36, c’est pourquoi j’aime l’appeler E33», explique Bürki à la Revue Automobile.

«Je n’ai pas d’impératif pour la vendre, mais si quelqu’un vient et que nous nous mettons d’accord sur un prix, elle partira», confie Martin Oliver Bürki. «Dès lors, je n’aurai définitivement plus de voiture avec laquelle rouler cette année en slalom ou en course de côte.» En raison des récents événements, l’objectif n’était de toute façon pas de défendre son titre cette année: «Pour l’instant, je vois tout en noir, surtout en ce qui concerne la première moitié de la saison. Il est difficile d’arrêter un choix sur telle ou telle course car j’ai beaucoup de choses à faire en ce moment. Néanmoins, je vais certainement prendre ma licence, ce qui me permettra peut-être de disputer l’une ou l’autre course à l’occasion mais ce ne sera pas une approche aussi méticuleuse que l’année dernière», dit Bürki. Quoi qu’il en soit, la BMW est prête, il y a tout au plus quelques menus travaux d’entretien à effectuer sur le moteur, «mais il n’y a pas d’urgence. Et puis surtout, je ne vais pas la piloter aux limites, car je ne veux pas l’abîmer, et ce d’autant plus qu’elle est en vente.»

Année de transition?

Même sans ce douloureux décès familial, 2024 aurait certainement été une année de transition pour Bürki: «Je ne pense de toute façon pas que j’aurais défendu mon titre. J’aurais plutôt commencé la saison en testant mes chances lors de deux ou trois slaloms. Ensuite, en fonction des résultats, je me serais concentré sur les courses de côte», précise le Bernois. En raison d’un changement de règlement, qui entrera en vigueur cette saison, la lutte pour le titre sera désormais différente. Si le nombre de concurrents au sein de la même catégorie reste importante dans le décompte des points, le nombre d’adversaires laissés derrière soi au classement général pèsera également dans la balance. Rappelons que Philipp Egli (Dallara F3) et Lukas Eugster (Ligier JS53) se sont partagé les victoires absolues ces deux dernières années. «Les pilotes ayant moins d’adversaires dans leur catégorie ne seront donc plus autant désavantagés», promet ainsi Auto Sport Suisse, la faîtière du sport automobile helvétique.

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Martin Oliver Bürki fut sacré Champion de Suisse lors de la manche finale des slaloms, à Chamblon. D’abord incrédule, il célébra ensuite sa victoire avec Stephan Burri.

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Martin Oliver Bürki fut sacré Champion de Suisse lors de la manche finale des slaloms, à Chamblon. D’abord incrédule, il célébra ensuite sa victoire avec Stephan Burri.

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Martin Oliver Bürki fut sacré Champion de Suisse lors de la manche finale des slaloms, à Chamblon. D’abord incrédule, il célébra ensuite sa victoire avec Stephan Burri (à g., ci-dessus).

Une Scirocco et un projet

Mais Bürki ne se soucie pas de cette nouvelle donne, en tout cas pas pour le moment. Le verra-t-on piloter la VW Scirocco? Christoph Mattmüller avait conduit une telle voiture en août dernier, lors de la course de côte des Rangiers (JU). Mais lors de la deuxième manche, le moteur de 1,6-litre avait été endommagé: «Je vais probablement réparer ce moteur l’hiver prochain, car j’aimerais beaucoup conduire cette voiture en 2025», révèle ainsi Bürki. Qui laisse entendre qu’il a un autre projet en cours: «je possède chez moi un kit de montage pour une voiture que j’aimerais beaucoup construire moi-même, mais je ne souhaite pas en révéler davantage pour le moment.» Initialement, Bürki aurait dû s’attaquer à ce projet cet hiver, mais le destin en a décidé autrement. Martin Oliver Bürki est peut-être au point mort en ce qui concerne sa carrière de pilote amateur, mais il est hors de question pour lui de s’arrêter complètement: «Comme je l’ai dit, je me montrerai peut-être lors de l’une ou l’autre course, simplement pour le plaisir, je garde cette option ouverte.» Ses ambitions ne sont plus celles de 2023. Même s’il espère pouvoir concrétiser son projet d’ici l’année prochaine au plus tard: «Dans un premier temps, je ne courrai pas pour la gagne, l’intérêt étant de développer cette voiture et de la faire évoluer vers le sommet, au sens propre comme au figuré.» Martin Oliver Bürki a en fait une idée dans la tête: «Une place sur le podium, ce serait déjà la grande classe!», dit-il. 

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En 2023, Bürki s’était classé troisième dans la catégorie voitures de tourisme en CS Montagne.

Photos: Werner J. Haller

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