Faustini dans les préparatifs

Lors des trois derniers Championnats de Suisse de la Montagne (2019, 2022 et 2023), Robin Faustini a toujours terminé à la même position dans la catégorie des voitures de course: troisième, derrière Marcel Steiner et Eric Berguerand. Mais cette année, Faustini compte bien faire mieux, en s’immisçant dans ce duel. Pour cela, il a fait une nouvelle acquisition automobile. Explications.

Pour l’Argovien de 26 ans, il était clair depuis belle lurette qu’il lui fallait trouver une nouvelle voiture. Certes, avec son Osella FA30, Faustini avait connu la gloire, en remportant deux courses de côte suisses: Oberhallau (SH) en 2021 (seule course qui s’était tenue pendant la pandémie) et Les Paccots (FR), lors de la manche finale de la saison en 2023. Mais voilà, Faustini le sait, s’il a gagné, c’est parce que Berguerand était absent de ces deux épreuves, alors que Steiner avait fait l’impasse sur la course fribourgeoise et avait été éliminé à Oberhallau. «À plus long terme, cette voiture ne m’aurait pas permis de me mêler à la lutte pour le titre», explique Robin Faustini.

Bien entouré

Faustini a donc dit adieu à son Osella équipée d’un moteur V8 atmosphérique Judd-Moreno. À la place, il pilotera désormais une Nova NP01, dotée d’un moteur Honda turbo de 2,0 litres. «Etant donné que c’est la première fois que je pilote une voiture dotée d’un moteur turbocompressé, j’ai encore besoin d’apprendre», admet Faustini. Pour l’aider à acquérir de l’expérience, le pilote suisse pourra compter sur Sébastien Petit, le patron de son équipe. Plusieurs fois Champion de France de la Montagne, Petit connaît très bien le nouveau moteur installé à l’arrière du prototype Nova: «Je connais Sébastien depuis longtemps, c’est déjà lui qui avait conçu le moteur atmosphérique de l’Osella», explique Faustini. La première expérience avec la nouvelle voiture s’est bien terminée: à Brno, en République tchèque, Faustini a remporté les deux manches d’ouverture de la «Maverick Hillclimb Cup» au volant de la Nova NP01: «Je suis venu, j’ai vu et j’ai vaincu», rigole Faustini.

«Certes, à Brno, j’ai roulé sur un circuit permanent qui offre beaucoup plus d’adhérence qu’un tracé utilisé uniquement un week-end par année. Mais j’ai tout de même battu Petr Trnka, le Tchèque qui a terminé deuxième du Championnat d’Europe de la Montagne en 2022 et troisième l’année dernière. Trnka reste une référence et c’est pour cela que je me sens confiant quand je pense au Championnat de Suisse de la Montagne à venir.» Faustini n’ose pas encore répondre à la question de savoir si cela suffira pour contrarier Steiner et Berguerand: «Avec la Nova, je suis capable d’améliorer les chronos que j’ai réalisés avec l’Osella. Et qui sait ce que je pourrai réaliser quand je connaîtrai mieux ma nouvelle voiture?» Il reste du temps avant le début du Championnat de Suisse, les 8 et 9 juin à Hemberg (SG).

De nouvelles couleurs

Cette semaine, le moteur sera minutieusement contrôlé et la voiture sera recouverte d’une nouvelle livrée: «Elle portera les couleurs bleu, rose et noir, comme l’Osella», révèle Faustini. Après un autre test sur un circuit, il participera à la course de côte d’Eschdorf (D) le premier week-end de mai et à celle de Sternberk (CZ) les 1er et 2 juin. Cette préparation l’aidera assurément, car il est loin d’être le seul pilote à s’équiper en vue du Championnat de Suisse. Ce samedi, Thomas Amweg, le vainqueur du Gurnigel en 2019, présentera son nouveau bolide. Celui-ci consiste lui aussi en une Nova NP01, sauf qu’elle est propulsée par un moteur turbo Helftec. À noter que le motoriste lucernois Helftec s’est également penché sur la Norma M20 FC de Michel Zemp (lire RA 12/2024): «Week-end d’essai réussi en Bresse», avait annoncé le pilote sur les réseaux sociaux.

Quelques jours plus tôt, sur le même circuit bourguignon, le Champion de Suisse Marcel Steiner avait également mis à l’épreuve la toute nouvelle carrosserie de sa Lobart LA01: «La voiture est plus légère», explique Steiner. Les essais ont toutefois été «mitigés». Lors de la présentation, l’accent a clairement été mis sur l’aspect visuel: «Maintenant, avec l’équipe, nous devons en faire une voiture de course», explique Steiner. «Une voiture plus légère m’aidera dans les parties lentes; le test a montré que cela fonctionne, mais nous devons encore nous améliorer dans les passages rapides». Une chose est sûre: la Lobart ne sera plus blanche, mais majoritairement noire.