Audi E5 Sportback: voici ce que peut faire le break électrique développé en Chine

L'E5 Sportback est le premier modèle de la nouvelle sous-marque AUDI. On cherche en vain les quatre anneaux sur le véhicule, et la calandre Single Frame appartient désormais au passé. Cela fait également partie de la nouvelle image du constructeur bavarois sur le plus grand marché automobile du monde.

L'aide au développement apportée par les ingénieurs chinois de SAIC est notable : en à peine plus de la moitié du temps habituel, une voiture a été créée qui répond sans compromis aux besoins chinois : fraîchement dessinée, produite localement, entièrement numérique et profondément intégrée dans l'écosystème chinois. Même une A6 e-tron Avant semble soudain presque nostalgique à côté d'elle.

Le nom Sportback est également trompeur : la E5 n'a pas grand-chose en commun avec la silhouette inclinée des modèles européens. Elle rappelle plutôt un break dynamique qui, sous certains angles, pourrait passer pour un shooting brake. Avec 347 litres, le coffre est toutefois modeste pour une voiture de 4,88 mètres, et le frunk ne peut accueillir que le câble de recharge, le triangle de signalisation et la trousse de secours.

L'avant est lisse et épuré, traversé par des feux LED finement mis en scène et un système de ventilation sophistiqué. La ligne latérale reste élancée et sobre, et l'arrière compte parmi les designs les plus audacieux de ces dernières années.

C'est à l'intérieur que la E5 montre le plus clairement à quel point elle s'éloigne de l'approche d'Ingolstadt. Alors que même les modèles Audi modernes européens ont souvent le caractère sobre d'un salon d'aéroport, la première Audi sans anneaux surprend par son design chaleureux, moderne et étonnamment ludique.

Du bambou sur les portes, des sièges élancés, un écran sur toute la largeur et un trackpad dont l'avatar déclenche de petites animations au toucher du doigt, des feux d'artifice aux nuages de cœurs. À cela s'ajoutent des détails luxueux que l'on trouve habituellement dans des segments nettement supérieurs: des portes à ouverture électrique comme dans la BMW Série 7 ou des enjoliveurs qui restent toujours droits comme chez Rolls-Royce. Seuls les rétroviseurs à caméra rappellent les premières solutions e-tron – intéressantes sur le plan technique, mais pas nécessairement meilleures.

Sur le plan technique également, la E5 se démarque des modèles actuels de la Premium Platform Eletric (PPE). Avec une puissance pouvant atteindre 787 ch, elle passe de 0 à 100 km/h en 3,4 secondes et atteint une vitesse maximale de 240 km/h. Les batteries de 800 volts avec 76 ou 100 kWh permettent une autonomie allant jusqu'à 773 kilomètres selon le cycle chinois CLTC, qui est plus généreux que le WLTP.

Et en matière de recharge, la E5 se démarque clairement: au lieu de 270 kW comme les modèles européens, elle supporte jusqu'à 400 kW. Les systèmes d'assistance sont beaucoup plus développés en Chine qu'en Europe et contrôlent la voiture de manière autonome dans le trafic urbain dense, effectuent des changements de voie, roulent dans le trafic en sens inverse, font des demi-tours et se garent sans conducteur – les mains sur le volant sont plus une formalité qu'une nécessité.

La présence d'Audi se remarque toutefois là où la marque est traditionnellement forte : dans les matériaux, la finition et la sensation de conduite. Le réglage est familier et équilibré, la maniabilité précise, la voiture donne l'impression d'être un véritable véhicule dans le meilleur sens du terme. Cela est notamment dû à la suspension pneumatique adaptative à deux chambres issue de l'e-tron GT, aux modes de conduite sensiblement différents et à la direction intégrale, qui fait la différence aussi bien dans les ruelles étroites qu'à grande vitesse.

Reste à savoir dans quelle mesure Audi est encore présent dans cette voiture, alors que le développement, la fabrication et la motorisation proviennent en grande partie de Chine. Et si cela a vraiment de l'importance. Par rapport à l'A6 e-tron, de nombreux arguments s'opposent à l'idée de considérer l'aide chinoise au développement comme un inconvénient. Il est difficile de comparer les prix entre la Chine et l'Europe, mais l'E5 Sportback est commercialisée en Chine à un prix inférieur à 30 000 francs suisses et reste même en dessous de 40 000 francs suisses dans sa version haut de gamme.

Et la Chine ne s'arrête pas là: un SUV basé sur la technologie de l'E5 a déjà été présenté, et d'ici 2028, la gamme devrait compter quatre modèles. SP-X/RA