Plus qu’une simple halte sur le chemin de l’alpage

Un plaisir maximal pour une cotisation minimale: tel est le credo de l’«Atelier de la Tzoumaz», la plus grande association valaisanne de sport automobile. L’adhésion à cette écurie coûte 50 francs. Celle-ci compte désormais 179 membres, tendance à la hausse. Une bonne centaine d’entre eux sont actifs dans le monde du sport automobile helvétique et ce dans différents rôles (pilotes, co-pilotes, bénévoles dans des organisations); environ 40 d’entre eux pilotent en compétition. Les autres sont des membres dit «passifs», mais personne ne l’est, passif, dans ce club. Surtout pas son comité directeur. À la tête de l’«Atelier de la Tzoumaz», on trouve une jeune présidente, Lise Gaudin (30 ans). Occupant cette fonction depuis novembre 2018, elle fait son travail avec beaucoup d’enthousiasme.

L’association a été fondée en 1994 par quelques amis de la région d’Ayent, qui s’étaient alors regroupés en un club de passionnés de voitures. Puis, en 2002, le groupement a fait un pas supplémentaire en s’inscrivant comme écurie officielle auprès de l’Association Auto Sport Suisse, la faîtière du sport automobile helvétique. Depuis cette date, les membres du club peuvent ainsi courir sous les couleurs de l’«Atelier de la Tzoumaz» dans les compétitions officielles.

Tout le monde est le bienvenu

Bien que le club soit enraciné en Valais, il n’est pas nécessaire d’être Valaisan pour y adhérer. Autre devise: tout le monde est le bienvenu. «Dès le début, nous avons accueilli des personnes d’autres régions du pays», explique Lise Gaudin. Outre des pilotes comme Eric Berguerand (sept fois Champion de Suisse de la Montagne), Mike Coppens (Champion de Suisse des Rallyes 2021 et double vainqueur du Valais) et Jonathan Michellod, qui s’est battu jusqu’au bout cette année pour le titre de Champion de Suisse des Rallyes, d’autres pilotes connus sont membres de l’équipe de «la Tzoumaz», comme Nicolas Lathion, Aurélien Devanthéry ou Victor Darbellay. Ou encore des non-Valaisans, comme l’excellent pilote de côte Frédéric Neff.

À propos de non-Valaisans: le terme «la Tzoumaz» n’a ici rien à voir avec la station de ski éponyme, située au-dessus de Riddes. Il faut savoir qu’il y a plusieurs «Tzoumaz» en Valais: «Ce terme décrit une halte entre l’étable et l’alpage pour les troupeaux de vaches. Et c’est entre Ayent et Anzère que tout a commencé», relate Lise Gaudin. La jeune femme est arrivée à ce poste un peu par hasard. Lorsque son prédécesseur a annoncé sa démission, que le club était donc à la recherche d’un nouveau président... «Lors d’un apéro, je me suis présentée à un ami comme successeur potentiel, c’était sur un coup de tête. Celui-ci en a parlé autour de lui et c’est ainsi que j’ai été élue.»

Comme la plupart des associations, l’«Atelier de la Tzoumaz» propose diverses activités à ses membres. Trois fois par an, le club les invite à faire du drift sur glace sur le circuit de Flaine, dans le massif du Mont-Blanc (F). Lors des éditions de cette année, le coût s’est élevé à environ 270 francs (sans assurance). En 2020 et 2021, malgré le Covid-19, ce fut «La Balade de la Tzoumaz», une randonnée gourmande et ludique sur les routes des légendaires spéciales du rallye du Valais. Celle-ci devrait avoir lieu à nouveau en 2024. Le club offre également à ses membres la possibilité de participer aux Track Days organisés par l’Ecurie des Lions, à Dijon (F).

Championnat interne comme incitation

La relève est assurée puisqu’en 2022, il a été décidé d’offrir la licence à tous les pilotes et co-pilotes de moins de 28 ans déjà membres, grâce à un fonds créé les deux années précédentes. Le club est également co-organisateur de la course de côte Ayent-Anzère, une épreuve inscrite au Championnat de Suisse de la Montagne et qui est extrêmement populaire parmi les pilotes. Pour les membres actifs, cela signifie que ceux qui veulent participer au championnat interne n’obtiendront des points que s’ils ont travaillé bénévolement d’une manière ou d’une autre pour la course Ayent-Anzère! Les résultats de ce championnat interne 2023 seront d’ailleurs communiqués aux membres le 18 novembre, lors de l’assemblée générale, ce qui laisse encore un peu de suspense. Le club décerne des prix dans trois catégories: vitesse, rallye et co-pilote. «Il n’y a pas de grosses enveloppes», précise la présidente». Et de poursuivre: «Pour moi, la compétition interne doit avant tout être un plaisir et renforcer l’esprit de solidarité entre les différents membres.»

La présidente elle-même ne prend pas le volant. En revanche, Lise Gaudin est impliquée dans l’organisation de la course de côte d’Ayent et des deux plus grands rallyes de Suisse, ceux du Valais et du Chablais. Toutefois, elle n’exclut pas catégoriquement de se retrouver dans un baquet un jour: «Cela me plairait bien de participer à un rallye en tant que co-pilote.» Eh oui, on vous l’a déjà dit, cette jeune femme s’engage avec enthousiasme!