Anniversaire : 50 ans de Volkswagen Scirocco

• Trois générations
• Plus d'un million d'exemplaires
• Un véhicule électrique arrive-t-il ?

Elle présentait les arêtes séduisantes et acérées de l'Alta Moda italienne dans un monde de Ford Capri et d'Opel Manta : il y a 50 ans, la Volkswagen Scirocco a bouleversé le marché des coupés sport familiaux, et ce avec la force du vent brûlant du désert qui lui a donné son nom. Le Scirocco n'a pas seulement gagné le cœur de la communauté des coupés grâce à ses contours clairs et à sa ligne audacieuse sortie de l'atelier du jeune designer vedette Giorgetto Giugiaro, mais aussi grâce à sa conception technique entièrement nouvelle, qui a soudainement fait passer la concurrence allemande au second plan.

Avec sa traction avant, son moteur transversal et sa technique peu encombrante jusque dans les détails du châssis, la voiture de Wolfsburg, courte de 3,85 mètres, mais néanmoins quatre places et légère de 750 kilos, a révolutionné le segment des voitures de sport de masse abordables plus que la Capri II lancée à la même époque. Avec cette Mini-Mustang de Cologne, la VW à quatre cylindres ne partageait que l'idée fraîche du break sportif avec hayon. Mais dans les chapitres de la sécurité de conduite, de l'agilité et du coût - l'année 1974 était sous le choc de la crise pétrolière - la Scirocco a pris d'assaut les Ford, Opel et les françaises à la Renault 15 dans les tests des médias spécialisés.

Pour cela, elle disposait d'une large gamme de moteurs, du nouveau quatre cylindres 1,1 de 50 ch, qui allait plus tard équiper la Golf, au quatre cylindres 1,5 litre de 70 ch et 85 ch, familiers chez Audi, en passant par le moteur à injection de 110 ch de la Scirocco GTI, qui fut ajouté en 1976. Même dans sa version de base avec de braves feux à large bande, le coupé populaire déclassait ses rivaux comme la Capri 1300, qui s'accordait cinq secondes de plus pour atteindre 100 km/h. Et lorsque la Rocco - comme la communauté appelle affectueusement la VW - réalisait des sprints de 8,8 secondes avec la puissance de la GTI, cela suffisait au top-type à double phares pour braconner sur le territoire élitiste de l'Alfa GTV, de la Lotus Elite, de la Lancia Montecarlo, de la BMW 630 CS ou de la Mercedes 450 SL. La V6 Capri et la Manta GT/E n'avaient définitivement aucune chance.

Avant que la Scirocco II, conçue sous la direction du designer en chef de VW Herbert Schäfer, ne renouvelle le message de l'accélérateur de pulsations bon marché au printemps 1981, il fallait faire le bilan : Le premier vent du désert de Wolfsburg n'avait eu besoin que d'un lifting (1977) pour réussir, même face à des concurrents coupés plus jeunes. En sept ans, VW a vendu plus d'un demi-million de Scirocco I dans le monde, ce que son prédécesseur, le Karmann Ghia, n'avait même pas réussi à faire en 20 ans. "C'est à cause du vent qu'elle est si belle", expliquait la publicité VW pour expliquer les formes aérodynamiques et arrondies de la Scirocco II, et la Basse-Saxe a maintenu la désirabilité du dérivé coupé de la Golf jusqu'en 1992 avec une avalanche de modèles spéciaux dans le monde entier. Que ce soit en Tropic, Storm, Scala, Slegato, Wolfsburg Limited Edition, GTX avec pack spoiler Kamei ou en édition cool White Cat en blanc alpin, la deuxième Rocco est restée demandée pendant douze ans. La puissante voiture de Wolfsburg, qui développait jusqu'à 139 ch, a littéralement distancé ses rivales vieillissantes, l'Opel Manta et la Ford Capri, en termes de chiffres de vente, et même face aux nombreux Japonais, la Scirocco a tenu bon, comme le montre le chiffre d'environ 300 000 coupés made by Karmann.

Malgré tout, la tendance des coupés avait dépassé son zénith. La VW Corrado, lancée en 1988 et véritable héritière de la Scirocco, n'a été vendue qu'à 97 000 unités jusqu'en 1996. Les hot hatches et les crossovers ont dès lors marqué l'actualité sportive, ce dont a également fait les frais la troisième Scirocco, construite de 2008 à 2017, dont 272 000 unités ont été produites au Portugal. Cette trois portes, mise en scène par Murat Günak dans des lignes dramatiques, servait aussi bien les fans de diesel que les junkies de la vitesse, pour lesquels un moteur de 265 ch était disponible. Un véhicule électrique pourrait-il raviver l'amour du coupé sport ? L'avenir nous le dira. (SP-X/AR)

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