Marché automobile suisse: un premier trimestre désastreux, mais un grand gagnant

Les chiffres sont globalement décevants : le marché des voitures particulières neuves en Suisse et dans la Principauté du Liechtenstein a connu « le pire premier trimestre depuis le début du millénaire », selon le bilan de l'association professionnelle Auto-Suisse.

Concrètement, 21 690 voitures particulières ont été immatriculées en mars. Mars, qui marque traditionnellement le début du printemps automobile, a donc été aussi faible cette année qu'il y a cinq ans, lorsque la pandémie de Covid a secoué les marchés. Au total, pour le premier trimestre, seuls 52 690 véhicules neufs ont été mis en circulation dans les deux pays. Cela représente une nouvelle baisse de 7,9 % par rapport à l'année dernière, qui était déjà faible.

L'association des importateurs Auto-Suisse attribue les causes de la faiblesse du marché à «un véritable état de choc» avant la décision du Conseil fédéral sur l'ordonnance sur le CO₂, l'«épée de Damoclès» que représente une sanction de 500 millions de francs pour le secteur «paralysant de nombreux acteurs».

Sans une croissance significative de la part de marché des véhicules rechargeables, 2025 pourrait être une année catastrophique pour le secteur, selon l'association. Cependant, les ventes de véhicules entièrement électriques et hybrides rechargeables restent faibles, leur part de marché s'établissant toujours à près de 30 %.

Si l'on examine les statistiques trimestrielles, les chiffres rouges et les signes négatifs dominent. Tesla, par exemple, a été durement touchée, avec une baisse de 62 % de ses ventes et une part de marché qui a diminué de plus de moitié en 2025, pour s'établir désormais à 3,1 %, contre 8,2 % au premier trimestre 2024. Fiat et Honda, pour ne citer que deux marques, ont été touchées de manière similaire.

Si l'on se concentre sur les grandes marques telles que VW, BMW & Co., les pertes restent nettement plus limitées, dans une fourchette à un chiffre. Audi fait exception dans le segment haut de gamme, avec une progression de plus de 10 % par rapport à l'année précédente. D'une part, l'année 2024 n'a été que partiellement bonne pour Audi, mais d'autre part, la marque aux quatre anneaux a lancé plusieurs nouveaux modèles, tels que l'Audi A5 ou le Q5.

Les taux de croissance les plus élevés ont été enregistrés par la marque chinoise MG, qui a fait son entrée sur le marché suisse en mars 2024 et a vendu sept véhicules au premier trimestre. Les 576 ventes réalisées cette année représentent une augmentation vertigineuse de près de 8086 %, ce qui est logique quand on part pratiquement de zéro. Mais plus important encore : MG a ainsi bondi à une part de marché de 1,4 %. Pour mettre cela en perspective, MG devance ainsi de loin des marques telles qu'Opel, Citroën, Honda ou Subaru.

Au premier trimestre, BMW s'est hissé à la première place des marques, devant VW et Skoda, suivies de loin par Mercedes-Benz et Audi. Le modèle le plus vendu au cours des trois premiers mois de l'année a été la Mercedes GLC, devant la VW Tiguan et l'Audi Q3. Tous sont des véhicules à combustion, le modèle électrique le plus vendu étant la Tesla Model Y, qui occupe la cinquième place. Le GLC représente ainsi près de 30 % des ventes de Mercedes.

En termes de types de motorisation, les modèles entièrement électriques ont légèrement progressé de 3 %, atteignant ainsi une part de marché de 20,4 %. Les ventes d'hybrides rechargeables ont reculé (moins 8,1 %), leur part de marché stagnant à 9,3 %. Les chiffres négatifs pour les moteurs essence et diesel, de l'ordre de 25 %, doivent être relativisés : de plus en plus de modèles sont au moins mild hybrides et sont donc comptabilisés dans la catégorie des hybrides. Leur part augmente régulièrement et atteint désormais près de 40 %.

Au premier trimestre, la part des véhicules à quatre roues motrices a reculé, leur part de marché passant de près de 53 % à 51 %.