Après la décision de l'UE d' imposer des droits de douane supplémentaires allant jusqu'à 38,1 pour cent sur les véhicules de production chinoise en raison de subventions publiques élevées, la Chine a désormais officiellement déposé une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Comme l'a déclaré le ministère chinois du Commerce, la procédure de règlement des différends auprès de l'OMC a été lancée le 9 août. Le pays entend ainsi "protéger les droits et les intérêts de développement de l'industrie du VE". Selon la Chine, les mesures prises par l'UE sont "dépourvues de tout fondement factuel et juridique". Les droits de douane punitifs allant d'environ 20 à 38,1 pour cent constituent une grave violation des règles de l'OMC. L'UE sape ainsi la coopération mondiale dans la lutte contre le changement climatique. "Nous demandons à l'UE de protéger conjointement la coopération économique et commerciale entre la Chine et l'UE ainsi que la stabilité de la chaîne d'approvisionnement de l'EV", indique-t-on au ministère chinois du Commerce.
La Commission européenne avait mis en vigueur le 4 juillet les droits de douane supplémentaires, qui s'ajoutent aux 10 pour cent de droits de douane réguliers à l'importation. Tous les véhicules produits en Chine et importés dans l'UE sont concernés. Les droits de douane supplémentaires s'appliquent également aux constructeurs allemands comme VW ou BMW ou au constructeur américain Tesla, qui produisent certains modèles de leur gamme de véhicules en Chine. La décision a été précédée d'une vaste enquête par laquelle la Commission européenne a examiné à la loupe les pratiques de subventionnement, par exemple lors de la construction de nouvelles usines en Chine. Selon l'Institut d'économie mondiale de Kiel (Allemagne), BYD a reçu à elle seule l'équivalent de 2,1 milliards d'euros de subventions directes de l'État au cours de l'avant-dernière année
Les nouveaux droits de douane ont été définis de manière échelonnée, entre autres en fonction de la volonté de coopération des différentes entreprises lors de l'enquête de l'UE. Saic ne l'a apparemment pas fait du tout, c'est pourquoi sa marque MG, qui a exporté l'année dernière environ 200 000 voitures électriques vers l'Europe, est soumise au taux d'imposition le plus élevé de 38,1 pour cent.
