
La berline de taille moyenne du Biscione abandonne la parure guerrière et revêt des vêtements de ville, à la fois élégants et sportifs. Les prises d’air, spoilers, ailerons et autres extracteurs ont disparu ; plus possible de tricher, le regard se porte naturellement sur le travail qui a été fait sur le modelage des formes. « Dessiner la version normale est bien plus difficile que d’établir le style d’une version sportive, reconnaît Alessandro Maccolini, responsable du design externe chez Alfa Romeo. En ajoutant des prises d’air ou des ailerons, n’importe quelle auto devient plus agressive et plus attractive. En revanche, il faut jouer de subtilité sur la version « lisse », en suggérant à peine les nervures et les muscles. » L’Italien est convaincu de l’opportunité d’avoir dévoilé la version extrême en premier, contrairement à ce que font BMW, Audi et Mercedes avec leurs M, RS et AMG : « En présentant la Giulia Quadrifoglio en avance, nous avons voulu envoyer un message très fort : elle serait le nouveau point de départ pour Alfa Romeo, explique Alessandro Maccolini. Puis, la Quadrifoglio a une mission très différente de la Giulia normale, elle s’adresse à un public de passionnés et d’experts. La Giulia va chercher le conducteur qui souhaite une voiture de caractère, mais pas exubérante comme la Quadrifoglio. »
Citations prestigieuses
Les sources d’inspirations pour dessiner la berline de ont été nombreuses ; si, de l’aveu de ses concepteurs, la Quadrifoglio rendait hommage à la 155 DTM, la Giulia de M. et Mme Tout-le-monde se réfère à d’autres gloires du passé d’Alfa, comme la Giulietta SS de 1959 ou la 156. Sauf que, contrairement à cette dernière, qui était une traction, la Giulia de 2016 est une propulsion, ce qui demande de complètement repenser les volumes de l’auto, car tout l’habitacle se déplace vers l’arrière et le porte-à-faux avant devient très court. « La partie avant a demandé un grand travail pour l’adapter à notre identité, reconnaît Alessandro Maccolini. La partie basse de la proue est très plate et octogonale ; à mesure que l’on monte vers les phares, les lignes en diagonale apparaissent de manière de plus en plus évidente. Cette forme de flèche permet de mettre en évidence la calandre typique d’Alfa Romeo. »
Malgré ces contraintes techniques, le résultat est probant. La berline de segment D joue habilement à la fois sur le tableau de la sportivité et celui de l’élégance. L’intérêt et la curiosité qu’elle suscite est plutôt élevée, si l’on croît l’affluence des journalistes autour de l’auto. Alessandro Maccolini ne cache pas sa satisfaction pour le travail produit par son team, composé de quatre personnes : « Le volume global de l’auto me plaît beaucoup. la Giulia semble très compacte, même lorsqu’on la compare à sa petite sœur, la Giulietta. On nous a demandé de dessiner une voiture qui vieillirait bien, mais qui a quand même de la personnalité. Mais, le vrai le juge de paix de la réussite stylistique de la Giulia sera le public. »
Progrès à l’intérieur
En s’asseyant brièvement à bord de la Giulia, nous avons pu aussi constater le soin apporté à la réalisation de l’intérieur : la planche de bord est à la fois simple et cossue, et présente des moussages épais. Les assemblages semblent de qualité, même si l’alignement de la boîte à gant n’est pas des plus parfaits. La référence en la matière, Audi, semble conserver une longueur d’avance, aussi pour le choix de certains matériaux, comme le revêtement des commandes de climatisation. Néanmoins, l’ensemble, sur cette présérie (qui peut présenter encore quelques imperfections liées à ce type d’assemblage), dégage une bonne impression. Nous avons particulièrement apprécié la position de conduite, basse et parfaitement ajustable, qui annonce la véritable vocation de cette Giula : le plaisir de conduite ! Un point que nous vérifierons avec assiduité lors d’un premier contact, qui devrait arriver au mois de mai. La Giulia sera disponible à la commande dès 15 avril et les premières livraisons adviendront en juin.
La Giulia, côté chiffres
La gamme s’articule en quatre motorisations, réparties en deux diesels et deux essences. Outre le V6 de 510 ch de la Quadrifoglio, un quatre-cylindre turbo essence 2 litres de 200 ch sera disponible au lancement. Une déclinaison à 280 ch de ce même propulseur est dans les cartons et arrivera fin 2016. Coté diesel, le 2,2-litres s’offre en de niveaux de puissance : 150 et 180 ch. Les deux propulseurs à auto-allumage s’accouplent aussi bien à la boîte manuelle à 6 vitesses qu’à transmission à huit rapports auto. Seule cette dernière est commandable sur le moteur turbo-essence, tandis que la Quadrifoglio se limite à la boîte manuelle, pour l’heure.
Les accélérations sont prometteuses : le 2,2-diesel 180 ch se limite à 6,8 s pour le 0 à 100 km/h. Le moteur essence demandera deux dixièmes de moins sur le même sprint. Des chiffres à l’avenant, expliqué aussi par un poids contenu, qu’Alfa Romeo annonce à 1374 kg au minimum.